Vu tout récemment le documentaire sorti en salle « The Wild One » de Tessa Louise-Salomé, avec Willem Dafoe à la narration. Petit garçon des Carpates rescapé de la Shoah, metteur en scène à succès, poumon de l’Actors Studio, protégé d’Hollywood mais aussi exilé, conspué, oublié, Jack Garfein a vécu plusieurs vies. The Wild One nous fait découvrir la vision d’un homme dont la vie entière fut tournée vers l’idée que la création artistique est un acte de survie.

Jack Garfein est le réalisateur de seulement deux films, Demain ce seront des hommes (The Strange One, 1957) avec Ben Gazzara et George Peppard, et Au bout de la nuit (Something Wild, 1961) avec Carroll Baker, Ralph Meeker et Mildred Dunnock. Avant d’être mis au ban d'Hollywood, Jack Garfein fut également metteur en scène de théâtre, scénariste, professeur, producteur et figure clé de l’Actors Studio. Il gagne vraiment à être (re)découvert. En témoigne ce film qui est l'adaptation d'une pièce de théâtre, elle-même adaptée d'un roman de Calder Willingham, End as a Man, que J. Garfein avait mis en scène plusieurs années plus tôt, avec déjà une bonne partie de la distribution que l'on retrouvera dans celui-là. Ben Gazzara y assure une interprétation magistrale.

L’on songe par moments à Shock Corridor de Samuel Fuller, M le Maudit de Fritz Lang (voir même plus au remake M de Joseph Losey), à d’autres, aux Désarrois de l'élève Törless de Volker Schlöndorff.

Deux vraies découvertes que ces deux films de Jack Garfein, ceux-là disponibles en DVD Z1 aux USA.

The Strange One : DVD NTSC Z1 – Sony Pictures Home – 2016 (Sous-titres en français disponibles sur la toile) ; Something Wild (version restaurée & Bonus) : DVD NTSC Z1 & Blu-ray Criterion Collection – 2017 https://www.criterion.com/films/28777-something-wild