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De DelaNuit, le 16 novembre 2008 à 15:39
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Une exposition Jean Marais se tient actuellement au musée de Montmartre, jusqu'au 3 mai 2009. L'occasion de découvrir des affiches, photos, costumes, mais aussi des peintures, poteries, sculptures de l'artiste.

Une salle notamment, est consacrée à La belle et la bête. On y voit notamment une grand et belle affiche originale peinte et le masque de la Bête…


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De jipi, le 6 janvier 2007 à 13:53

Des bras tiennent des torches et servent à dîner, les yeux de visages de pierres aux narines enfumées suivent des déplacements angoissés dans d'immenses pièces sombres, les clairs obscurs de Vermeer et les gravures de Gustave Doré accentuent l'étrangeté angoissante de lieux lents et mouvants.

Une belle inertielle se laisse caresser le visage par des rideaux alimentés aux vents surnaturels.

Une poésie léthargique se pose sur un pays martelé par la botte d'un envahisseur, la France occupée à les yeux clos, elle offre l'image d'une belle endormie se protégeant de l'airain dans le refuge d'une lenteur révoltée.

La bête exige un impossible amour, la belle au territoire foulé ne peut plus s'offrir spontanément, les exigences brutales d'une laideur animale ou militaire ne prédisposent qu'à l'autodestruction d'un demandeur criant une solitude insoutenable à l'aide d'une domination.

La beauté en quête d'apaisement fait quelques efforts en s'adaptant lentement au langage de cette souffrance bestiale et mécanisée, le maître malgré ses instincts carnassiers cherche la maison d'Eros afin de calmer ses épaules fumantes écorchées.

« Belle voulez-vous être ma femme ? » cette requête irréalisable exigée d'une créature repoussante se dédouble dans la cuirasse d'un envahisseur, la belle pays meurtri se contracte dans le rève en refusant cette union forgée par le fer.

La rose cueillie maladroitement par un père attentionné perd toute sa saveur elle devient l' image d'une belle captive flattée goulûment sur le faciès d'une apparence repoussante n'ayant que la force comme persuasion.

Tout en respectant la censure de l'occupant, un esprit surréaliste délivre un message d'espoir en ressourçant la masse par une poésie intemporelle.

La force artistique des images montre une liberté de s'exprimer que nulle théorie ne peut combattre. La répugnance à un destin imposé condamne la bête aux pires tourments, le message est clair : Luttez contre ce que vous n'avez pas choisi en offrant des images d'une lumière ténébreuse au delà d'une compréhension élémentaire.

Aucun boulet ne peut déstabiliser une rangée de flambeaux faisant une révérence à une belle aux yeux merveilleusement attentifs.

L'art devient un outil de résistance.


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