Voilà un exemple de film qui avait tout au départ pour faire un grand film et qui donne finalement un film purement conventionnel. Au départ, les deux personnages sont des plus passionnants: un espion qui ne vit que par sont travail, sans romantisme ni imaginaire et une femme au contraire plongée totalement dans l'imaginaire (elle connaît tout des espions en allant au cinéma), romantique, un peu infantile. L'idée est évidemment d'immerger cette femme dans la réalité de la guerre et de piéger cet homme dans la romance. Seulement si la sauce fonctionne sur toute la partie américaine du film (romance) dès que Mélanie Griffith est envoyée à Berlin, on perd son côté naïve, pure, romantique pour laisser place à un film d'espionnage conventionnel au final frôlant le pathétique avec un retour au romantisme exacerbée qui n'est depuis longtemps, plus le sujet du film!

Heureusement, pour compenser cette décéption, le film présente des acteurs éblouissants; le couple Michael Douglas/Mélanie Griffith est formidable et Liam Neeson en officier SS est splendide, jouant un humanisme troublant. Et puis, il y a aussi le génial John Gielgud, malheureusement peu exploité.

La mise en scène propose quelques scènes très belles, filmés avec finesse et intelligence. C'est le cas notamment de la scène des retrouvailles dans la boîte de nuit ou bien l'arrivée à Berlin avec ce sublime travelling latéral.