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Les meilleurs westerns


De Steve Mcqueen, le 5 avril 2020 à 08:59
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Comment aborder ce monument du cinéma, dont la perfection polie par les ans continue de fasciner ? C'est à une ballade que nous convie Sergio Leone, où des protagonistes aux intérêts contradictoires se croisent, se confrontent, et bien souvent meurent brutalement…

Frank (Henry Fonda, le juré numéro 8 des Douze hommes en colère, symbole d'intégrité et de rectitude morale, en total contre-emploi ici ) est un tueur qui assassine froidement un petit garçon lors de la première séquence où il apparaît. Sergio Leone annonce d'emblée la couleur : la pitié l'a déserté depuis longtemps, comme une loque que l'on jette et piétine sans même s'en apercevoir. Il évolue comme un félin dans un monde qui est le sien, celui des colts qui crachent le feu, des femmes que l'on s'octroie par la force et du chantage dont on use sans parcimonie.

Il est à la solde de Morton (Gabriele Ferzetti), riche homme d'affaire atteint de tuberculose osseuse et qui ne quitte plus son train luxueusement aménagé, rêvant devant un tableau du Pacifique, dont les vagues enveloppent sa souffrance de leur écho. Lorsqu'il agonise près d'une flaque d'eau boueuse, c'est comme si l'océan se réduisait à un carré d'eau abandonné aux confins du désert.

Jill (Claudia Cardinale, sublime), jeune prostituée de la Nouvelle-Orléans, vient rejoindre sa nouvelle famille, massacrée par Frank et ses hommes, et le seul bien qui lui reste, leur ferme, fait l'objet de nombreuses convoitises. Animée par la conscience de sa beauté, elle sait séduire et se laisser séduire, mener ses projets à terme. Tous les hommes du film gravitent autour d'elle, par intérêt ou désir, les deux parfois mêlés, témoin les scènes très ambigües avec Frank.

Cheyenne (Jason Robards), figure picaresque du bandit sympathique malgré ses sanglants méfaits, surgit au détour d'une séquence de façon inopinée, tire un coup de revolver, boit un verre… Et finit par mourir, dans ce qu'il pense être une forme de dignité, demandant à Harmonica(Charles Bronson) de ne pas le regarder alors qu'il rejoint lentement l'Au-delà.

Harmonica, pratiquement dénué de tout passé, tirant sur son instrument de lancinants leitmotivs, semble détaché des soubresauts animant ce monde de poussière et de sang. Prompt à éliminer ses ennemis avec une dextérité presque surnaturelle, il poursuit une visée mystérieuse, qui ne sera révélée qu'à la toute fin du film…

… Dans une ultime séquence de confrontation avec Frank, où Sergio Leone laisse éclater sa maîtrise de l'espace, son art peaufiné à l'extrême du gros plan. Sa caméra scrute de très près le regard de chat d'Harmonica, laisse les deux hommes se jauger, apprivoiser la distance qui les sépare avant de se retrouver face-à-face. Surgit alors, dans ce duel physique, un duel temporel, lorsqu'un flash-back vient briser la continuité du récit et révéler, enfin, les motivations d'Harmonica

Que dire de plus ? On pourrait s'attarder sur la musique décalée qui accompagne les intrusions de Cheyenne dans l'histoire, le son assourdi des éoliennes lors de la longue attente des trois tueurs à la gare, bruit qui se tait brusquement quand Harmonica fait son apparition, comme se tait la plainte des criquets pendant le massacre de la famille McBain.

Sergio Leone atteint ici la plénitude de ses effets, tant dans la lenteur millimétrée des séquences, que dans ses mouvements de caméra lyriques (lorsque celle-ci, par exemple, s'élève au-dessus de la gare où se trouve Jill, pour embrasser l'agitation et la clameur de la ville).

Au final, Frank et Cheyenne morts, Harmonica reparti vers un nulle part qu'il n'a peut-être jamais quitté, seule demeure Jill qui deviendra prospère grâce au chemin de fer bordant sa propriété.

Sergio Leone nous aura fait partager un peu de son monde, un monde où l'on meurt pour n'avoir pas assez vécu, un monde de poussière et de sueur, de sang et de larmes. Avec, en point de mire, des rêves enterrés sous le sable du désert, des rêves qui finiront bien par filtrer ces longues étendues blêmes…


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De vincentp, le 9 avril 2010 à 23:54
Note du film : 6/6

Après une prestation très remarquée à Vienne en 1935, il est engagé par le studio allemand de la UFA, qui cherche désespérément de nouvelles stars pour remplacer les nombreux talents qui ont préféré l'exil au national socialisme (le producteur Erik Charell, les chanteurs d'opérette, souvent d'origine juive, Richard Tauber, Gitta Alpar, Jarmila Novotna… Johannes Heesters (qui a déjà tourné quelques films dans son pays natal) devient une vedette de cinéma grâce à l'adaptation filmée de l'opérette l'étudiant pauvre (1936).

Pas de doute, une guitare et quelques pas de danse complètement kitsch, ça vous conserve un "étudiant pauvre" en bonne santé ! Bons baisers de Bertschesgaden !


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Ma modeste pierre à l'édifice


De Droudrou, le 12 septembre 2006 à 12:18
Note du film : 6/6

Je partage l'avis de Cormega. Pourtant : aucun des personnages d'Il était une fois dans l'Ouest n'est attachant. On se pose la question de savoir où le récit va nous conduire. Il n'y aucun humour à quelque moment du film. De fait, on demeure scotché devant l'écran. L'image est parfaite. La bande son vous demeure dans les oreilles. Les tronches vous restent en mémoire. Les péripéties de l'histoire, je m'en souviens à peine sauf la fin où l'héroïne ( ? ) tenue par Claudia Cardinale distribue de l'eau aux gens qui sont présents autour d'elle. Passage à un nouveau monde. Possible. Quand on voit cette énorme réserve de bois, on sait qu'il pourra être construit un village. On devine un futur.

Par opposition, les héros (Steiger et Coburn) de "Il était une fois la Révolution" nous sont nettement plus attachants et on se souvient de diverses péripéties qui les concerne, aussi bien dans le drame que le tragi-comique, les circonstances où ils viennent à lier connaissance jusque la fin.

Si j'oppose "Il était une fois dans l'Ouest" à "Les professionnels" de Brooks, on se souvient de l'ensemble des personnages, tant principaux que secondaires, que l'on situe parfaitement dans l'action. En plus, le générique de "Les Professionnels" nous les restitue dans leur vie courante, tant dans le travail que dans leurs loisirs si on se souvient de Mister Dolworth, tenu par Burt Lancaster, qui s'échappe en caleçons longs de la chambre où le mari trompé vient brusquement de surgir. Ce générique des "Professionnels" est picaresque. "Il était une fois dans l'Ouest" demeure froid mais c'est un film superbe et très bien fait.


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De cormega, le 12 septembre 2006 à 10:52
Note du film : 6/6

Remis en question par un public jeune, je ne saurais dire. Etant gamin, j'adorais, maintenant à 25 balais passés ce n'est plus le cas, mais l'avis est loin d'être tranché. Mes amis quant à eux peu cinéphiles, le vénèrent pour la plupart. A vrai dire, à part certaines personnes "anti-Leone" (il y en a je vous jure, quel mépris…), je ne connais personne tout âge confondu qui partage mon opinion un peu reservé.


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De gaulhenrix, le 30 septembre 2003 à 20:41

Ce film, le premier volet du triptyque « Il était une fois… », permet à Leone de revisiter le mythe de l'Ouest américain et de lui rendre une vérité altérée par les conventions du cinéma américain (…)


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De Jarriq, le 18 septembre 2003 à 08:40
Note du film : 6/6

J'ai jeté un coup d'oeil au DVD. Le film a 35 ans et je crois n'avoir jamais vu un transfert d'une telle qualité. C'est exceptionnel ! Et comme ça tombe sur un de mes films préférés, j'applaudis des deux mains. Merci, Paramount. D'autant que la petite séquence où Bronson se relève, avoir avoir été blessé à la gare (absente des copies françaises depuis 1969) a été intégrée.


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