Ce conte est vraiment une merveille. Ce qui fait le charme secret de The Angel Levine, que je viens de revoir enfin, c'est son ambiance inimitable où le fantastique reste résolument terre-à-terre. L'ange Harry Belafonte ne descend pas du ciel, il ne surgit pas dans un halo de lumière, avec glissando de harpe ou chœurs célestes : il est juste accoudé nonchalamment dans la cuisine quand y revient Zero Mostel, vieux tailleur juif au chevet de sa femme agonisante ; et en plus l'intrus ne semble pas à première vue avoir le moindre pouvoir surnaturel. Sauf qu'il est là, prêt à apporter son aide. Mais on se rend compte que lui non plus ne sait pas trop s'y prendre…
L'histoire de Bernard Malamud est tirée d'un vieux conte juif transposé à New York. De nos jours, jamais les producteurs n'accepteraient un tel projet, sans effets spéciaux alors qu'il y a un type venu du ciel. C'est un "vieux" film de 1971, dirigé d'une main experte par le réalisateur tchèque en exil Jan Kadar. Ce n'est sûrement pas le chef-d’œuvre du siècle, et pourtant ça sait vous accrocher et créer une atmosphère étrange avec trois fois rien. Tout y concourt discrètement: musique, éclairages, montage.
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