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Avis


De Torgnole, le 8 décembre 2008 à 13:54
Note du film : 6/6

Ce premier opus de la trilogie est un tournant dans le divertissement d'action, les derniers James Bond avec Daniel Craig essaient en vain d'égaler cette alliance entre spectaculaire et crédibilité où le personnage principal est redoutable mais vulnérable.

On se rend facilement compte que la maîtrise de ce genre de film n'est pas aisée avec le récent Quantum of Solace, mal dosé, les scènes d'action, qui disposent pourtant de moyens beaucoup plus élévés, sont mal amenées, sans aucune tension sous-jacente, c'est trop rapide, fatigant, parfois même ennuyeux.

Avec Bourne Identity, les scènes d'action se savourent, elles tombent à point, surprennent, captivent et impressionnent. La poursuite en Mini Cooper dans Paris est à mon goût une des plus impressionnante et originale qui a jamais été tournée puis la scène avec les deux policiers suisses dans le parc suivie de celle dans l'ambassade américaine, jusqu'au bouquet final du saut dans les escaliers… C'est souvent bref mais justement précieux et d'une remarquable efficacité.

Matt Damon est parfait en robot instinctif qui agit par automatisme et reflexe, Franka Potente apporte une douceur naturelle, un charme vivifiant, une sensibilité communicative, son personnage contamine immédiatement Jason sans jamais tomber dans le piège de la relation amoureuse niaise.

On ressent une volonté de labourer certains clichés sans non plus essayer de chercher le contrepied pour se démarquer absolument. Le contexte européen ne gâte rien. C'est audacieux mais sans prétention. Un des meilleurs film d'action de ce début de siècle à voir absolument en version originale.


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De droudrou, le 23 juin 2007 à 10:06
Note du film : 4/6

A noter que le personnage de Jason Bourne a inspiré celui de la série dessinée XIII et que XIII s'est prénommé Jason dans un épisode…

Intéressant : en cette fin d'année 2007, XIII devrait connaître son identité tout comme sortira le dernier opus de la série Jason Bourne.


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la mémoire dans la peau


De vincentp, le 18 novembre 2005 à 22:11
Note du film : 4/6

Un très bon divertissement, très bien filmé, avec une superbe musique de Moby, mais qui n'est pas d'une grande profondeur, comme les deux opus "mission impossible" d'ailleurs !

Peut-être que tout a été dit sur le sujet, au début des années 70, avec des classiques (d'une autre envergure) tels que :

  • la lettre du kremlin (Huston)
  • les trois jours du condor (Pollack)
  • le dossier 51 (Deville).

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De Gaulhenrix, le 3 avril 2003 à 00:09

"On devine tout de suite qu'il n'est pas réellement ce qu'il croit être."

Précisément, Jason ne sait pas qui il est mais on comprend aussitôt qu'il ne se perçoit pas comme une machine à tuer, qu'il est même surpris de ses pouvoirs. Le lavage de cerveau qu'il a dû subir de la part de la CIA a été lavé – sans jeu de mots – par son séjour initial dans la mer (c'est-à-dire par son échec). Dès lors, on comprend que ces pouvoirs de tueur ont été greffés sur sa vraie nature (humaine, serviable, comme on le voit dans ses relations avec la jeune femme) mais que cette greffe n'a pas pris. Et la fragilité qu'exprime Damon convient dès lors à son personnage.


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intrigue


De ailton, le 29 octobre 2004 à 00:23

Je n'ai pas compris pourquoi ils veulent éliminer Jason Bourne. Si quelqu'un a compris répondez SVP.


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La mémoire dans la peau


De Gaulhenrix, le 3 avril 2003 à 10:33

Un homme (Matt Damon), entre la vie et la mort, est repêché en Méditerranée à cent kilomètres au large de Marseille. Il a deux balles dans le corps et un microfilm implanté sous la peau. Surtout, il a perdu la mémoire et ne sait plus qui il est ni pourquoi il a été blessé. La lecture du microfilm donne toutefois une information : un numéro de compte d'une banque suisse. Il se rend dans cette banque où il découvre un coffre dans lequel semblent l'attendre plusieurs passeports de noms différents mais arborant sa photo et une forte somme d'argent en dollars.

Il est aussitôt repéré par une organisation qui semble l'attendre, et pris en chasse au cours d'une longue scène haletante. Il ne peut s'échapper du piège qu'avec l'aide sollicitée d'une jeune femme à la dérive Mary (Franka Potente). Cet épisode lui permet de découvrir qu'il a les qualités d'un parfait guerrier: maîtrise des techniques de combat, sang-froid, capacités d'adaptation au danger.

Adapté d'un roman de Robert Ludlum, le film est présenté comme un film d'espionnage par la jaquette sans doute pour l'histoire de manipulation qu'il propose mais c'est, avant tout, un excellent film d'action.

Déjà, ce film surprend par le choix du cadre : film américain, il se déroule en Europe et, pour l'essentiel, sur le territoire français, et même à Paris montré et utilisé de façon originale et intéressante. Il est à noter que les décors sont variés et contrastés : intérieur des chambres et des bureaux, extérieurs des villes et de la campagne.

Il offre, en outre, une organisation judicieuse du récit qui alterne soudains passages de pure violence et courts moments de répit où les deux fugitifs font le point sur leur situation et ce qui menace de les séparer.

Il confronte, par ailleurs, deux responsables cyniques et manipulateurs à Jason Bourne et sa compagne d'infortune, réunis par les circonstances mais toujours au bord de la rupture. Il traduit même, visuellement, ce contraste en opposant les lieux clos (bureaux bardés d'électronique et reliés en permanence au monde entier) et l'espace libre que les deux fugitifs parcourent pour résoudre le mystère.

Il installe également un type de héros peu commun. Ces agents dormants « machines à tuer » sont dotés de capacités qui relèvent de la science-fiction. En effet, Jason n'a pas été tué par les deux coups de feu tirés contre lui. Mieux, il flotte, inconscient, sur les eaux, sans se noyer. Enfin, il lui est même possible de tomber d'un immeuble et de s'en sortir à peu près indemne.

Pour ce qui est de la signification de son film, le réalisateur propose un traitement fouillé du thème de la recherche de son identité véritable par le héros. En effet, Jason Bourne conditionné pour être une machine à tuer se révèle progressivement, à l'inverse, comme un être altruiste, généreux et humain. Autrement dit, la séquence initiale de l'immersion dans la mer (sorte, ici, de liquide amniotique) symbolise une nouvelle naissance et s'apparente à un second lavage de cerveau –le premier a fait de lui une machine à tuer- qui va lui permettre de retrouver sa véritable identité. L'amnésie apparaît dès lors comme le prétexte d'une reconquête de soi et d'une réappropriation de sa personnalité oubliée, enfouie, dans son passé de tueur.

Le propos du film est d'une grande cohérence : le projet de la CIA (fabriquer des tueurs sans âme, ni foi ni loi) a échoué en raison d'une croyance erronée selon laquelle on peut faire disparaître la sensibilité d'un être. Et c'est replacé précisément dans les conditions mêmes de son échec (présence imprévue d'enfants), que Jason Bourne retrouve brusquement la mémoire. Le réalisateur justifie ainsi pleinement ce retour à la conscience de soi chez son personnage qui est bien loin d'être un artifice de récit. Matt Damon, parfait dans le rôle, apporte justement à son personnage une dimension humaine qui contraste avec les réflexes de tueur qui lui ont été inculqués, créant ainsi un héros ambivalent tout à fait original au cinéma. De son côté, Franka Potente, avec son physique banal mais séduisant, contribue à rendre crédible la normalité et l'existence du couple.

Doug Liman signe un film qui est une excellente surprise et l'on souhaiterait suivre de nouvelles aventures puisqu'il existe trois romans ! On ne manquera pas de noter l'excellence de la course poursuite de voitures (en Mini Cooper !) dans Paris qui, sans avoir les moyens de celle de « Ronin », est un modèle du genre.

Pour dire un dernier mot avant de quitter à regret le film, il faut bien évoquer une dernière séquence qui propose une fin heureuse en accord avec nos désirs de spectateur car elle se justifie par la signification même du film en renvoyant à la séquence initiale : l'individu inanimé et amnésique flottant sur une mer marseillaise nocturne du début du film est devenu, à la fin, ce personnage reconstruit, qui se souvient de celle qui l'a aidé et s'approche d'elle -toujours à proximité d'une mer, grecque celle-ci (à Mykonos)-, mais cette fois il est en pleine lumière, pour avoir conquis, après un beau voyage vers lui-même, tel le Jason grec de l'Antiquité, la Tunique d'or de sa mémoire et de son identité. En accord avec lui-même, il peut dès lors se retourner vers celle qui l'a accompagné pendant sa recherche. Et qui n'espérait sans doute pas le revoir. Cette romance étonne dans un film de ce genre, d'autant plus qu'elle est traitée de façon assez simple et naturelle.

Entre-temps, le film s'est déroulé pendant deux heures pour notre plus grand plaisir !


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Première critique


De dumbledore, le 4 octobre 2002 à 00:00

Après avoir réalisé un film à petit budget et à grande originialité, Go, Doug Liman signe un gros film hollywoodien. Comme un Sam Mendes, pour ne citer qu'un exemple récent, le passage au gros budget est synonyme de passage à une originalité inversement proportionelle.

L'histoire est ainsi assez commune, que ce soit le ressort de l'amnésie qui devient presque un classique (Troubles, Au revoir à jamais, etc), la " machine de guerre " abandonnée puis sacrifiée par ses supérieurs et qui se retourne contre eux, ou bien encore la sempiternelle histoire d'amour avec la pauvre innocente qui passe par là par hasard.

Toutefois, La mémoire dans la peau possède plusieurs facettes des plus passionnantes. D'abord un travail sur l'espace, avec la confrontation systématique entre ce bureau de la CIA à Washington, espace exigu, sans fenêtre, filmés à coups de pano filés, de longues focales, comme pour renforcer l'idée d'étroitesse du lieu et de l'Europe dans son ensemble, où évolue le héros Jason Bourne. Seulement, et là est l'idée intéressante, les symboles sont inversés. Le bureau est synomyne d'ouverture totale sur le monde, le monde entier est comme accessible de cette pièce, alors que Jason Bourne semble tout le temps prisonnier, isolé, enfermé dans l'espace pourtant immense qui lui est offert.

Cette thématique va même jusqu'au bout de sa logique puisque dès que le patron surpuissant sort de son bureau, la situation se renverse et le voilà bientôt victime potentielle, en danger…

La deuxième force du film se trouve dans la vision du monde des espions. On sent d'abord un profond réalisme dans le fonctionnement de ce monde, la manière dont les agents sont " réveillés ", leurs rapports avec les décideurs avec cette idée notamment qu'ils ne svent pas forcément à quoi ils participent dans leur globalité, n'étant là que pour faire un geste, une action précise. Mais surtout, c'est leur état mental qui est passionnant (et paradoxalement visible chez les autres espions et non chez Matt Damon). Loin d'être dans la jouissance de leurs " pouvoir de tuer " , loin de quelque forme d'humour, ou d'un patriotisme gonflant, ils sont surtout prisonniers de leur métier, souvent dégoûtés par leurs crimes. Bref des anti-héros.

Au fond du compte, La Mémoire dans la peau est un film bien fait, bien joué, malin quelques fois, mais pas assez engagé dans sa " vision du monde ", trop timide pour qu'il puisse vraiment rester dans l'histoire du cinéma. Reste alors le bon divertissement.


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