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Critique


De vincentp, le 31 janvier 2013 à 22:00
Note du film : 2/6

J'ai arrêté au bout de 45 minutes. De bonnes intentions, mais la forme ne suit pas.


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De guadalajara4848, le 1er mai 2011 à 10:51

Les cowboys ne sont plus américains – la tradition s'est perdue. Ici ils sont mexicains, ou ils parlent mexicain.

Le sheriff ne parle pas du mort : il ne veut pas d'ennui. Mais il parle trop, il parle à la place d'agir, lui dit la serveuse avec qui il couche, quand il s'agirait de faire l'amour. Ne rien dire quand les mots seraient essentiels, bavarder quand il conviendrait de se taire.

Trois enterrements : deux à la sauvette, pour se débarrasser de l'irréparable – un seul véritable, qui prend la signification d'une ouverture à la vie, pour le meurtrier. Le premier est l'acte furtif d'un individu qui veut cacher son crime, par lâcheté ou par ignorance. Le second est la démission d'une institution (la police), d'une société qui ne veut pas d'ennui, qui abdique de sa mission. Le troisième est un acte d'amitié, de fidélité.

L'amitié, dernier refuge du lien humain.


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Avis


De guadalajara4848, le 1er mai 2011 à 10:43

Que représente cette photo de Melquiades?

S'agit-il vraiment de sa famille ? Pourquoi cette femme mexicaine retrouvée par Pete fait-elle mine de ne pas reconnaître le jeune homme de la photo ? Elle prend peur de la réaction possible de son mari : est-elle face à une infidélité passée ? Melquiades était-il son mari, le père de ses enfants, elle aurait été abandonnée… et recueillie par un autre homme ?

Melquiades est si gauche au motel avec la jeune femme du garde-frontière : a-t-il jamais connu de femme auparavant?

Cette photo aurait-elle été prise par hasard, au moment où Melquiades passait derrière la famille ? Mais comment serait-il entré en sa possession ? Mystère encore, que le film n'éclairera pas.

Ainsi, le secret de cette histoire n'existerait pas dans l'esprit de la femme mexicaine rencontrée au bout du périple, mais seulement dans l'esprit du mort, secret perdu à jamais. Alors qu'il croyait simplement chercher à retrouver les traces d'une réalité, Pete va réaliser, malgré lui, le rêve de Melquiades.

Melquiades a donné tout ce qu'il possédait à Pete : son cheval. Il ne lui restait en propre que ce rêve.

Dans ce film, tout naîtrait du hasard. Double hasard : la photo, et le meurtre. Le meurtre lui aussi apparaissait de prime abord comme une évidence, une nécessité : Melquiades serait tué par celui dont il a pris la femme. Mais ce n'était qu'un hasard.

La nécessité, l'humanité – la rédemption d'un meurtrier, la réalisation du rêve d'une vie – s'édifie sur la base du hasard.

Peut-être pas tout à fait, pourtant : pourquoi le garde-frontière en train de se masturber s'affole-t-il au point de tuer sans réfléchir ? Comme si ces coups de feu pouvaient n'être que pour lui… Aurait-il le sentiment de commettre une faute ? Si cette histoire est celle d'une rédemption, il faut pouvoir dire quelle est cette faute. Nous avons des indices : au début, on le voit se masturber dans sa femme, frapper la femme mexicaine clandestine… Excès de zèle, rôle qu'il ne peut tenir que dans l'affolement. Perdu, dépassé, absent à l'autre et à lui-même – alors qu'il est comme chacun, plongé dans les liens.


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De guada, le 24 mars 2011 à 00:19

Western sans mythe : au début, la petite vie médiocre, un peu sordide, un peu grotesque, des gens de la frontière

Où les choses arrivent sans drame : même la mort, c'est par erreur.

Mais film de rédemption, malgré ce que dit la compagne du garde-frontière au début : he is beyond redemption. C'est finalement un homme dur qui le sauve, le fait changer. Un homme qui avant de la quitter l'appelle Son. Un père, pour ce garçon qui paraît déraciné, errant. Sur les frontières, les marges, dans une maison préfabriquée.

Apprendre à mener son acte jusqu'au bout : accompagner le mort, lui donner une sépulture là d'où il vient, et demander pardon. Etre fidèle au rêve d'un ami mort.

Ce garde frontière, doit-il être sauvé? Certes le chef des gardes le nomme un jour petit con, mais il est tout au plus brutal avec les femmes (la sienne qu'il baise sans approche, la mexicaine qu'il cogne comme un homme), et zélé dans son travail de garde-frontière. Il se masturbe, il paraît dormir.

Il tue, mais par erreur. Par peur.

Il y a aussi une autre histoire de fils et de père : le vieil homme aveugle qui veut mourir parce que son fils va mourir avant lui et ne viendra plus lui apporter à manger.

Et encore celle de Pete le juste et de ce jeune mexicain. Pete inconsolable d'une relation perdue dont on ne voit presque rien. Quelques larmes.

Pete paraît fou plus d'une fois dans sa réparation. Jusqu'au terme du voyage, au Mexique, où on se moque encore de lui en l'égarant.

Et au terme du parcours, le garde-frontière transformé demande à Pete : tu vas t'en sortir ? Signe d'attention pour l'autre, enfin, pour l'autre qui a finalement risqué sa vie pour lui (que va faire de lui la police?), pour celui qui a peut-être le plus souffert – d'avoir perdu un ami, un fils…

Quand le jeune garde-frontière baise, il a les yeux blancs… comme un mort.

Revenir à la vie en enterrant les morts. Pas en les cachant, en les enfouissant, mais en leur donnant une existence, une demeure.

Contraste frappant entre la maison préfabriquée à côté de l'autoroute, où on peut à peine vivre, et la maison à moitité détruite, perdue au milieu des collines, qui sera la demeure du mort.

Pete fait s'habiller Mike des vêtements dans lesquels il a tué. Il pose la question : tu as dit à ta femme ce que tu as fait ? (non, il n'en a dit mot à personne, il a bu) Il lui fait déterrer le mort, défaire à la main cet enterrement fait à la pelleteuse, il doit le porter lui-même. Il le fait entrer dans la maison du mort, voir ses meubles, ses vêtements, l'assiette et le verre dans lesquels il a bu et mangé. Il fait coucher le mort sur son lit, et le fait habiller pour la cérémonie. Il lui fait retirer les vêtements de meurtre et le fait habiller des vêtements du mort, il le fait boire dans la tasse du mort – s'identifier à lui, lui faire ressentir son humanité… Il lui fait faire ce lent voyage, à cheval puis à pied, en présence du mort qui pourrit, qui empeste. Il lui fait participer à sa recherche du lieu. Il sera atteint dans son corps. Il participera à la vie simple des mexicains, au repas avec ce vieil homme qui ne voit plus son fils. Il devra reconstruire la maison délabrée, et creuser de ces mains la tombe. Puis il devra parler au mort, demander son pardon.


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