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Un film solide et émouvant


De Azurlys, le 5 octobre 2011 à 13:52

J'ai relu avec intérêt l'intervention de Mai d'Impétueux sur ce film de Jean Delannoy, dont la première lecture à Paris (je suis en Provence) me semblait un peu sévère. Elle semblait provenir d'une lecture DVD, alors que j'en suis encore au VHS. L'affaire de l'achat en ligne, au coup par coup, et la médiocre qualité du résultat technique indiquée sur un autre site, n'incitait pas y recourir.

Sans doute les facilités proposées par le réalisateur sur le comportement du roi montré comme un personnage sans intérêt, que vous décrivez comme glouton et lourdeau, souhaitait une identification facile par le public, fut-elle inexacte. De plus, la passion entre la reine et Axel de Fersen confirmait le vide affectif de la souveraine, tant dans son couple – au moins pendant sept ans – qu'auprès de la Cour, qui ne la prisait guère. La fuite à l'extérieur de ce carcan, sa présence fréquente à Trianon, sa coterie avec Mmes de Lamballe et de Polignac, l'éloignait de ce climat d'hostilité que la Cour lui imposait. Il était sans doute nécessaire d'en passer par ces développements, même contestables, pour permettre la construction dramatique du film. Par ailleurs, celui-ci, que je persiste à aimer, n'apporte rien de neuf sur le sujet, et s'en tient à une illustration très soignée qui correspondant à cette "qualité française" qui fut ensuite détestée par les jeunes aux dents longues de la Nouvelle Vague. Il reste peu de chose aujourd'hui de leurs sarcasmes, et les films de cette période ont laissé, pour l'essentiel, une empreinte plus historique qu'artistique.

J'avais joint au coffret VHS de "Marie-Antoinette, Reine de France", une photocopie d'un texte extrait d'un album déjà ancien consacré à Jean Delannoy. Je ne peux m'y reporter d'ici, mais il me semble qu'il était assez sévère avec la reine, et affirmait sans ambages "qu'elle aimait les femmes". Sans jouer les offusqués, il ne me semble pas que cette thèse – qui ne figure pas dans le film, mais plus nettement dans celui de Sofia Coppola – ait quelque vraisemblance. Évidemment, je n'y étais pas, et n'ai jamais tenu la chandelle. Il me semble que les fortes amitiés entre la reine, Lamballe et Polignac ont surtout prêté le flanc au comportement du comte de Provence qui avait recours à des écrivaillons douteux qui couvraient la reine de propos orduriers. La Révolution lui doit beaucoup.

Il me semble que le film de Sofia Coppola est plus inventif, comme s'il soulignait que la qualité artistique n'est pas forcément liée au respect historique. Il n'y a pas de trahison absolue, mais une lecture très personnelle, discutable à bien sur bien des points mais aux trouvailles surprenantes. L'on pense ici à ce mot de Napoléon : "la vérité historique est un mensonge sur lequel tout le monde est d'accord".


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De vincentp, le 26 mai 2011 à 23:55

Les derniers instants des prisonniers de la monarchie, emprisonnés à la Conciergerie, furent assez sordides, selon ce que l'on peut en savoir après avoir visité ce monument historique. Il fallait sans doute renverser ce vieux régime mais la méthode employée fut discutable.


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