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Oeuvre solide d'espionnage


De verdun, le 17 janvier 2014 à 23:21
Note du film : 6/6

Une lettre pas si facile à ouvrir…

Le spectateur peut facilement rester sur le carreau en raison de son récit complexe, notamment en ce qui concerne les motivations des personnages.

Ceci dit les histoires d'agents doubles sont souvent compliquées, comme en atteste par exemple un film a priori bien plus commercial comme Mes funérailles à Berlin. Mais justement cette complexité fait que le film gagne à être revu plusieurs fois, même s'il n'est pas sûr que les incertitudes soient levées lors des visions ultérieures.

D'autre part, le film est également très sombre, éloigné de tout manichéisme, présentant des personnages tous pervertis et corrompus voire tarés. Le chantage est un mode opératoire présent du début à la fin. Ici pas de surhomme auquel se raccrocher,et l'expression de sentiments constitue un talon d'Achille, notamment pour le personnage principal.

En revanche, contrairement à de nombreux commentateurs, je trouve le film assez fascinant dans la forme. Non pas tant dans la manière de filmer mais dans la photographie, et d'une manière générale dans la création d'une ambiance. Sur le plan visuel, j'apprécie enfin un montage virtuose, qui rend par exemple la dernière image difficile à oublier.

L'autre grand plaisir est procuré par les acteurs: la fameuse prestation de George Sanders en travesti, un Richard Boone impressionnant, Orson Welles plus convaincant que dans ses autres caméos de la même époque , les bergmaniens Max Von Sydow et Bibi Andersson en amants maudits.

Je ne sais quoi penser de la présence de Patrick O'Neal, acteur assez fade promu ici vedette. Son nom n'apparaît d'ailleurs pas sur la jaquette du dvd. Sa relative transparence semble servir le film: alors que tous les autres protagonistes s'avèrent haut en couleur, voici un vrai espion capable de se fondre dans la masse malgré des dons exceptionnels, mais auquel le spectateur ne peut guère s'identifier comme cela aurait été le cas avec Steve McQueen, initialement pressenti pour le rôle.

Et puis The Kremlin Letter demeure un film typiquement hustonien. Bien sûr la thématique de l'échec est présente mais ce qui intéresse le cinéaste, c'est la cause de l'échec : des personnages qui dépensent leur énergie et leur concentration pour la quête de quelque chose de dérisoire. Ici c'est un document qu'on ne verra jamais, dans les autres Huston, c'est le Faucon Maltais, par exemple. Or rarement le cinéaste aura poussé le jeu de massacre aussi loin, rarement ses personnages n'auront lutté pour un objet aussi absurde.

En 1973, avec Le piège, Huston retournera au film d'espionnage en partant sur d'autres bases avec notamment une vedette à l'affiche, Paul Newman et une ambiance plus ludique


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De Arca1943, le 28 septembre 2008 à 17:52
Note du film : 5/6

Tiens, je me rends compte que dans mon message précédent, je n'avais pas voté pour la réédition de cet excellent film d'espionnage de John Huston (bien meilleur que son film d'espionnage suivant The MacKintosh Man, même s'il bénéficiait du regretté Paul Newman).


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