Objection ! Il s'agit d'un très beau film sur les relations humaines, qui n'a pas les attributs des polars, façon Le bourreau du Nevada. On ne peut pas le comparer avec les films à suspens de Tourneur. Verdun, tu dois ouvrir ton subconscient à ce type d'oeuvre relachée et romantique !

Dans le rôle de l'Américain, Ray Milland offre une prestation solide.

La photo noir et blanc, signée Oswald Morris, est de toute beauté. Les superbes paysages de la lande écossaise sont ainsi parfaitement mis en valeur.

L'enquête, qui aurait dû se révéler passionnante, s'avère d'une grande mollesse. On pouvait s'attendre à un film efficace, fiévreux, troublant. Or il n'en est rien. Clay Douglas se contente de se balader un peu partout en passant son temps à bavarder avec des individus qui n'ont rien à lui dire. Les scénaristes ont eu tellement de mal à meubler les 85 minutes qu'ils même trouvé le moyen d'introduire une romance parfaitement superflue entre notre protagoniste et une charmante jeune femme.

Fort heureusement, les dernières minutes sont réussies et donnent une idée de ce que Circle of danger aurait dû être: un film ambigu, tendu et fiévreux. Une quête de vérité qui ébranle les certitudes du héros. Or pendant plus d'une heure le spectateur a assisté à une ballade bien trop pépère et bien trop bavarde.

Circle of danger est donc un Tourneur mineur, qui a le mérite d'être le brouillon d'un futur chef-d'oeuvre du cinéaste franco-américain: Rendez-vous avec la peur, autre histoire d'un Américain enquêtant dans la campagne britannique.