Distraction totalement inoffensive, The sentinel ressemble à un long épisode de 24, à la sauce Sens unique. C'est dire qu'il n'y a RIEN d'original là-dedans, ni de très excitant. On suit cela pour le plaisir de revoir des acteurs qu'on aime bien, et un rythme assez soutenu, hérité des récentes séries TV. Après l'avoir vu en président des U.S.A., on a un peu de mal à accepter Douglas en simple garde du corps, mais il porte bien sa soixantaine (il ressemble étonnamment à son père, dans certains plans) et n'a rien perdu de son intensité. Sutherland se balade, dans une pâle copie de Jack Bauer (en beaucoup mieux habillé !), et Basinger est toujours bien belle en first lady sexy. La fin est excessivement expédiée et décevante, le traître repérable des heures à l'avance, ne serait-ce que par la façon de jouer du comédien, mais The sentinel est un thriller honorable et bien fichu, qu'on suit d'un oeil distrait. A ce stade, la frontière entre un long métrage moyen et un bon téléfilm, devient de plus en plus floue et mal définie…

Ce n'est pas récent bien sûr, mais quand pourrons-nous revoir l'inoubliable minisérie "Intrigues à la Maison Blanche", basée sur les mandats Nixon, et interprétée par Jason Robards, Robert Vaughn, Cliff Robertson, Lois Nettleton ? Dans mon souvenir, cela valait bien West wing.

Quant à cette Sentinel, on dirait un produit sorti du Player de Altman : on croirait entendre les "executives" donnant le feu-vert au projet : deux has-beens (Douglas, Basinger) avec deux vedettes de séries télé à la mode pour attirer le public jeune (Sutherland, Longoria) et l'affaire est dans le sac !