4,5/6. Quelques instants au sein d'une galerie de personnages polonais, le 8 mai 1945. Cendres et diamants daté de 1958, est pour l'époque très moderne, à la pointe de la modernité, même, avec ces personnages ambigus et troubles, dont les destins se croisent au gré de rencontres fortuites nouées dans différents endroits d'un hôtel (bar, chambre, salon). La mise en scène de Andrzej Wajda est à la fois virtuose et un peu maniéré (on dirait par moments que le cinéaste se regarde filmer). Belle photo en noir et blanc, et une musique particulièrement présente et réussie.

Ce n'est pas le film du siècle, simplement un film politique intéressant, qui permet d'appréhender une culture, et des aspects politiques et sociaux de la Pologne du milieu du XX° siècle. Il permet de découvrir le caractère profondément slave de sa population (on passe rapidement des rires aux larmes, surtout avec de la vodka dans le nez), de mesurer le cousinage de la culture polonaise avec celle de la Russie voisine… On peut aussi (mais c'est un avis personnel) percevoir que les thèses politiques nationalistes et communistes polonaises ne sont en fait que les deux facettes d'une même culture, assimilée différemment en fonction du milieu social d'origine.