En temps normal, Je ne suis pas adepte des séries, qui envahissent un peu trop nos petits écrans, pour le meilleur et pour le pire.

Mais à regarder ce True detective, on peut donner raison à ceux qui estiment que les séries US sont désormais plus intéressantes que les films hollywoodiens.

Car True detective propose deux acteurs remarquables, un scénario dense qui ose aller au bout des pistes qu'il suggère, une réalisation de grande classe, une psychologie très poussée, une bonne musique, une ambiance prenante… Tout ce qu'on cherche en vain dans de trop nombreux films américains actuels.

Certes on peut déplorer quelques longueurs, un ou deux épisodes moins réussis, mais ce feuilleton (car ce sont 8 épisodes d'une heure formant une histoire autonome) m'a franchement convaincu.

Il fallait le faire, me tenir en éveil comme ça avec une énième histoire de tueur en série. Et pourtant, ils l'ont fait ! Cette fois, tout est dans la genèse de l'assassin, une genèse historique même, courant sur plusieurs générations, que le contexte lousianais aide beaucoup à mettre en place.

Cette mini-série de haute qualité se distingue par sa construction savante, avec beaucoup d'allers-retours dans le temps, et ses deux personnages fouillés de détectives. J'appréciais déjà Woody Harrelson, aussi la révélation est plutôt du côté de Matthew McConaughey, avec sa dégaine toute nouvelle de croque-mort. En huit épisodes, cet acteur qui semblait souvent casté pour son sourire pour réclames de dentifrice ne sourit pas une seule fois!

L'ensemble est parfois trop volubile – les sombres envolées philosophiques, surprenantes au début, deviennent lourdes à la longue – mais cela vaut tout à fait la peine de se laisser embringuer dans cette intrigante et assez effrayante aventure.

Un avertissement toutefois: si vous vous sentez déjà dépressif, triste, mélancolique, neurasthénique, ce n'est vraiment pas le moment de regarder cette mini-série à l'atmosphère aussi glauque que cafardeuse!