Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Purs beurs...


De Tamatoa, le 28 mai 2013 à 17:35
Note du film : 5/6

Gilou40 a fort bien dit les choses ! Ce film est une pure merveille. Si c'est une oeuvre expérimentale ( ca y ressemble), la tentative est une complète réussite. C'est un documentaire qui impose le respect. Une fiction qui crie le réel. On peut faire le rapprochement avec, dans un tout autre domaine, le Police de Maurice Pialat. Reportage vérité/fiction avortée. Nous sommes constamment ballotés entre le regard tragiquement épuisé de Habib Boufares et la sensualité permanente de la jolie Hafsia Herzi. Abdellatif Kechiche, qui vient de triompher à Cannes et je ne m'en étonne pas, laisse ses comédiens improviser dans une valse hésitation aux accents de "La-bas". C'est fort bien vu, et magnifiquement inspiré. La saloperie humaine de certains gratte-papier est dénoncée et c'est tant mieux. Délaissant le suave et le sucré, Abdellatif Kechiche ne laisse transparaitre que le désespoir de cette population rugissante contre l'adversité. Il aurait pu en faire un film gluant de bons sentiments et de mièvrerie. Bien au contraire, il a su habilement, et simplement par expérience en faire un chant. Celui des musulmanes… Le chant de la désespérance. "Elles sont debout sur champs de ruines, sous le vent glacé des collines, que la nuit leur renvoie…"

C'est une houle de dialogues chantant un pays jamais oublié, qui semble chahuter ce film porté par la pugnacité de ces invités de force. Pourtant, la tendresse et une infinie douceur couvent derrière ce côté "brut de décoffrage" dont se parent les gens venus d'ailleurs. Habib Boufares est un père en bout de course et un homme au visage sculpté de regrets et patiné de fatigue. C'est La fin du jour encore jeune. Sa course derrière les gamins qui lui volent sa mobylette est poignante. Surtout que nous avons l'impression qu'il a, toute sa vie, couru derrière un peu de bonheur. Comme le souligne fort bien Gilou40, ces gens là représentent une nation que le courage a porté à bout de larmes et de danse du ventre. Et la longue scène finale, d'une sensualité torride, montre bien Hafsia Herzi en larmes de sueur. Ce ventre qu'elle semble offrir à la convoitise des hommes, sauf à Impétueux qui n'aime pas ça (j'vous d'mande un peu !) pleure, en fait, de se donner trop tôt. Mais La graine se fait attendre et il faut faire patienter les hommes avec la plus belle des armes. Son père, lui, court, encore et toujours. Ce sera là sa dernière énergie… Bien sûr, on peut dénoncer une certaine longueur. Mais il est de ces moments qui ont besoin de temps pour bien se faire sentir. Bien se faire comprendre. Le désespoir est toujours latent. Ce n'est jamais une gifle.

Magnifique film. Éclatante leçon de courage venue de plus loin. De si loin..


Répondre

De Impétueux, le 28 février 2011 à 19:11
Note du film : 4/6

Ah, Gilou40, vous m'avez devancé ! Je voulais, moi aussi, mettre un mot gentil sur ce film, regardé hier soir presque au hasard et qui est parvenu, dès les premières images de Sète, à me capter et à m'intéresser. Jolie tranche de vie, que j'imagine très réaliste (votre comparaison avec la série documentaire Strip tease est excellente et bienvenue…).

Pour rester dans ma grognonnerie habituelle, que reprocher ? un certain abus des gros plans de visages, sans doute, mais aussi l'interminable scène finale, sur le bateau-restaurant où la graine n'est pas parvenue qui m'a semblé vraiment trop longue, alors que le rythme du reste du film est enlevé, sans être haché. Et puis la danse du ventre, ce n'est vraiment pas mon truc…

Mais c'est un film très attachant.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0036 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter