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De Arthur Fauvert, le 16 septembre 2006 à 16:12
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Dans son entretien de ce matin à France-Culture, Civeyrac indiquait qu'il était et avait été toujours influencé par Cocteau, c'est sans doute la raison pour laquelle ce petit court métrage est un «petit brulot cinématographique» pour reprendre votre belle formulation RdT. Les gros plans sur Melanie Decroix sont magnifique. La sobriété du noir et blanc est parfaite, comme vous j'ai été sensible à l'abondance des citations littéraires. Comme vous RdT, je considère ce petit film comme un chef d'oeuvre.


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De RdT, le 5 septembre 2006 à 16:46
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Voilà un petit brulot cinématographique…

Sur un tableau de Gustave Moreau s’écoule une mélopée mélancolique : Le Temps des lilas d’Ernest Chausson (1855-1899) extrait du «Poème de l’amour et de la mer»

«Le temps des lilas et le temps des roses

Ne reviendra plus à ce printemps-ci;

Le temps des lilas et le temps des roses»

Tristesse beau visage serait-il le film le plus réussi de ce coffret Civeyrac? C'est un film comme je les aime. Une oeuvre bourrée d'allusions, subtile, admirablement filmée, habitée littérairement. On retrouve la veine du Doux amour des hommes qui était fondé sur l'oeuvre de Jean de Tinan. Ici Civeyrac fait mieux il se fonde sur l'un des des mythes les plus féconds de la littérature : Orphée. Les citations littéraires et musicales abondent Chausson, Monteverdi, Glück, Cocteau…

A la manière de Godard citant Browning dans Pierrot le fou il cite au détour d'un dialogue le livret de Pierre-Louis Moline (1774) pour l'Orphée et Eurydice de Gluck.

«Toi seule y peux calmer le trouble de mon âme!

Tes accents

Tendres et touchants,

Tes regards séduisants,

Ton doux sourire

Sont les seuls biens que je désire.»

Ailleurs c'est un poème de Cocteau qui vient dans la bouche de Galatée :

« Pauvre amour, laisse que je te touche.

Sois calme.

Sois docile et fais ce que je veux.

Laisse-moi caresser ta joue et tes cheveux.

Laisse ma main, par coeur, apprendre ton visage »

Le film est tourné dans un café en face du théâtre Montparnasse. En arrière plan on voit le titre d'une représentation en cours : «Le coup du destin». Lettres d'abord floues puis nettes qui jouent à cache cache avec l'oeil du spectateur.

Melanie Decroix qui incarne Euridyce joue juste, sans excès.

Juste et sans excès ce sont aussi les mots qui viennent pour caractériser ce petit film de 16 minutes: preuve que la forme brève peut donner de grandes oeuvres. Voilà un film qu'on peut être heureux de voir éditer en DVD, car les références y sont tellement nombreuses qu'on peut y faire des découvertes à chaque visionnage. Preuve que le cinéma ce n'est pas seulement les méga productions américaines.


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