Après avoir été villipendé pendant des années, et souvent avec raison, pour ses tendances radicales et sa mise en scène à l'emporte-pièce, Winner (devenu critique gastronomique dans un quotidien anglais !) a regagné quelques galons avec les rééditions DVD : Scorpio est un film d'espionnage tout à fait honorable, Chato's land un western encore assez fascinant, Le corrupteur offre un rôle superbe à Brando, et Le flingueur reste un polar étonnamment moderne. C'est pour cela que – même si j'en ai un souvenir un peu flou, et pas vraiment exalté – je me demande si ce Stone killer ne gagnerait pas à être revu 30 et quelques années plus tard.
Dans la lignée de Dirty Harry (en moins bien, c'est certain : Winner n'est pas Siegel), un polar à pattes d'éph', où Martin Balsam est excellent en parrain revanchard. Ce n'est pas un des meilleurs rôles de Bronson, qui campe un flic réac (il abat un jeune chevelu au début en déclarant "Ils achètent des flingues plus facilement que du chewing-gum"), sans grande personnalité. Mais la vision de l'Amérique quasiment post-Vietnam, les "ashrams", la génération LSD, par les yeux de l'Anglais Winner, vaut le coup d'oeil. Cette Amérique-là a plus de 30 ans, et n'a que peu de rapports avec celle de Bush, Jr.
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