Brad Anderson s'amuse avec le temps. D'abord avec un générique sur des images défilant à l'envers et qui reprend son bon sens ensuite. Puis, plus tard, une danse survoltée passée en accéléré. Le temps encore évoqué très souvent dans les dialogues, ou bien encore dans les personnages, qui y sont souvent confrontés d'une manière ou d'une autre…

Car le temps est un personnage important. Il est même le " méchant " du film qui démarre comme une comédie romantique (la jeune femme, belle mais malheureuse en amour, rencontre un type un peu bizarre. Est-ce que ça va marcher quand même ?) pour arriver dans un film de science-fiction (voyage dans le temps pour sauver quelqu'un).

Le mélange des deux genres est une parfaite réussite, car au fond, quelle histoire d'amour ne relève pas d'une histoire fantastique ? Quelle histoire d'amour n'est pas une histoire hors du temps, dont un des dangers est justement d'être rattrapée par le temps, usée par lui?

Le temps comme ennemi, voilà la charmante idée du film rempli d'humour et de parodie de l'univers des films de science-fiction. Il y a bien sûr la scène du cinéma avec le film d'horreur qui fait rire le héros, mais il y a aussi la boîte de photos baptisée " ex-files " dans laquelle finissent les photos des ex-copains. Le plus drôle restera le monde du futur, totalement délirant et drôle, que raconte le héros du film…

Et puis, il y a Marisa Tomei, une comédienne charmante avec une gamme de jeu tout à fait remarquable. Malheureusement, on la voit peu, raison de plus, donc, de ne pas se priver de voir Happy Accidents.