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Très bien fait, dans un style académique


De verdun, le 28 février à 15:14
Note du film : 4/6

Entre 3 et 4/6.

La fille sur la balançoire est inspiré d'un célèbre fait divers qui défraya la chronique dans l'Amérique des années 1900.

Evelyn Nesbit (Joan Collins), danseuse de cabaret aussi belle que candide, tombe sous le charme de l'architecte Stanford White (Ray Milland), un homme d'âge mûr qui multiplie les conquêtes féminines. Pour autant, Harry K. Thaw (Farley Granger), le soupirant de la belle, ne désarme pas. La danseuse, se croyant délaissée par White, cède aux avances de Thaw et accepte de l'épouser. Mais le mari se révèle un être violent et névrosé, qui voit en White une menace.

La fille sur la balançoire a beaucoup d'allure et témoigne de la qualité hollywoodienne des années 1950. La reconstitution des années 1900 est somptueuse, tant au niveau des décors que des costumes. Le technicolor de Milton Krasner est également un régal pour les yeux.

Néanmoins, et en dépit de son excellente réputation auprès des admirateurs du cinéaste, il me semble moins accompli et surtout moins moderne que les autres films que Fleischer a réalisé dans la seconde moitié des années 1950 tels que les inconnus dans la ville, Le temps de la colère, Duel dans la boue et bien sûr Les vikings.

La faute en incombe à une réalisation beaucoup plus statique qu'à l'accoutumée qui évoque davantage le travail de réalisateurs plus routiniers que Fleischer qui oeuvraient alors pour la Fox, ainsi Jean Negulesco ou Dmytryk. Les scènes où intervient la balançoire témoignent toutefois d'un talent évident, tout comme l'assassinat de Stanford White.

Par ailleurs, si l'on retrouve quelques thématiques chères à Fleischer comme la peinture d'une société en pleine décadence, l'étude des pulsions criminelles ou la façon dont le mal peut s'emparer d'un individu, force est de constater que les 2/3 du film sont consacrés à l'étude du triangle amoureux constitué par Evelyn Nesbit, Stanford White et Harry Thaw. La partie proprement dédiée au crime et au procès ne surgit que dans la dernière demi-heure. Or Fleischer est visiblement moins à l'aise dans le registre du (mélo)drame psychologique qu'un Douglas Sirk ou qu'un Vincente Minnelli. Enfin, l'interprétation est assez terne, hormis Farley Granger, excellent en jeune chien fou.

De nombreux films de Richard Fleischer paraissent meilleurs aujourd'hui qu'au moment de leur sortie. On peut citer Barabbas, l'étrangleur de Boston, Terreur aveugle, Les flics ne dorment pas la nuit ou Mandingo.

La fille sur la balançoire est, comme Le voyage fantastique, l'un rares titres du cinéaste qui a moins bien passé le cap des années malgré un savoir-faire évident.


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De vincentp, le 10 juin 2006 à 23:22
Note du film : 6/6

Un excellent film de Richard Fleischer, dont on peut apprécier la grande qualité de mise en scène, la construction impeccable du récit, et la parfaite direction des acteurs. Pas un temps mort, l'intrigue avançant à tambour battant grâce à une écriture au cordeau mais aussi de savants cadrages, qui dynamisent le récit.

Et le sujet portant sur la confontation de différentes psychologies qui s'accordent ou au contraire s'affontent selon les circonstances, sujet de prédilection de Fleischer, est particulièrement intéressant, et particulièrement bien traité.

Un classique !

Ce film met d'autre part en évidence le style relativement académique de Fleischer, caractéristique qui peut être perçue comme étant une manifestation de rigueur, mais qui peut aussi être perçue négativement par des spectateurs qui attendent d'un film d'être "transporté" d'émotion, ou surpris par une inventivité de tous les instants. D'ou probablement la réputation d'honnête "artisan" qui colle à la peau de Fleischer et qui fait hurler de rage notre ami Verdun qui place ce cinéaste dans son panthéon (comme je trépigne d'indignation quand je lis les propos de ce jour de Paul Mtl concernant tout ce que le ciel permet).


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