C'est le point de vue japonais concernant le conflit birman. Mais le propos peut sans doute être élargi à toutes les guerres, vécues par les japonais du rang. Ce film prône sans doute la sagesse au quotidien, via la pratique apaisante de la musique, et une coexistence pacifique entre les peuples (birmans, hindous, britanniques et japonais se croisent dans les plaines, montagnes, forêts et zones marécageuses de cette région).

La harpe de Birmanie réalisé par Kon Ichikawa en 1956 est une très grande réussite artistique. Variété des décors et des situations mises en scène. Puissance du scénario, des dialogues, de la mise en scène, de la photographie… et une interprétation de grande qualité. Une des forces du récit est de réussir, à travers des faits assez simples du quotidien, à aborder de grands sujets, en poussant à la réflexion le spectateur, sollicitant son imaginaire. C'est un film qui annonce clairement la modernité des années 1960.

La harpe de Birmanie témoigne aussi de l'extrême qualité de certaines oeuvres du cinéma nippon réalisées au cours des années 1950. Ce présent film peut rivaliser sans problème avec des oeuvres majeures comme notamment Païsa ou Fièvre sur Anatahan consacrées à la fin de la seconde guerre mondiale et à ses conséquences au quotidien pour les peuples qui traversent cette épreuve.