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Bien que je connaisse la BO par coeur...


De Impétueux, le 18 février 2016 à 18:58
Note du film : 4/6

Vous savez bien, cher Arca, que nous ne sommes pas d'accord là-dessus et que – vous le dites d'ailleurs nettement – vous appelez Nazis ceux que je nomme Allemands (et il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que j'écrive Boches). Pour moi, la deuxième guerre est inscrite tout entière dans le Traité de Versailles, trop doux pour ce qu'il avait de dur, trop dur pour ce qu'il avait de doux) et dans la criminelle politique de Woodrow Wilson président des États-Unis, faisant payer cher son soutien tardif aux Alliés.

Jacques Bainville a précisément décrit en 1920 dans Les conséquences politiques de la paix tout ce qui allait arriver, partant des prémisses d'une nation humiliée, mais laissée presque intacte (au contraire de l'Autriche-Hongrie), bourrée d'abcès (le corridor de Dantzig, Teschen, les Sudètes) qui engendreraient fatalement une révolte et une autre guerre.

Je pense que si les Spartakistes au lieu des Nazis s'étaient emparés du pouvoir, en 20, en 30, en 40, l'histoire n'aurait pas été sensiblement différente,,,

Je n'aime pas plus la guerre que la mort : je la constate.


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De Arca1943, le 18 février 2016 à 14:06
Note du film : 5/6

« La guerre est un fléau affreux, épouvantable, monstrueux, mais aussi inévitable que les raz-de-marée, éruptions volcaniques, tremblements de terre, épidémies, famines et tout le tremblement qui ravagent la pauvre humanité. »

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, conflagration destructrice aux causes bizarres et "suicide de l'Europe" (comme l'appellent si justement les écrivains de droite Fruttero et Lucentini), deux positions antinomiques exacerbées se font face : pacifisme absolu et bellicisme absolu. Il semble que malgré ce qui s'est passé par la suite, elles aient persisté jusqu'à nos jours…

Les deux postures ont en commun un point aveugle : tout le "débat", si on a la charité de l'appeler ainsi, tourne autour de "la" (sic) guerre. Autrement dit, soi-disant, il faudrait être soit contre "la guerre" (la guerre en général, quelle qu'elle soit), soit pour "la guerre" en général (la guerre en général, quelle qu'elle soit).

À la question: "Oui, mais laquelle?", les deux idéologies n'ont rien à dire. Elles ont en commun, outre leur aveuglement comique à ce qu'elles ont en commun, de répandre une ignorance densément fumigène sur tous les événements, car ceux-ci perdent toute spécificité. Il n'y a plus de Guerre de Cent ans ou de Guerre de Crimée, il n'y a plus de Première Guerre mondiale et de Deuxième Guerre mondiale, ce n'est plus le délire racial nazi mais "l'armée allemande", il n'y a plus de chronologie (donc exit les notions de cause et de conséquence), mais "la" (sic) guerre. Au fond, pacifisme et bellicisme étaient en guerre (sans trop s'en rendre compte) contre l'historiographie et les historiens – contre la précision, contre le savoir, qui font si souvent obstacle aux objectifs des idéologues et militants de parti, de gauche comme de droite.

L'histoire et le savoir étant disqualifiés, de même la spécificité du monde des affaires humaines, et on s'enfonce alors dans la nature : d'où l'assimilation d'événements spécifiquement humains à des catastrophes naturelles – éruptions, raz-de-marée, épidémies – c'est-à-dire à des processus automatiques inexorables d'où la liberté et la pensée sont exclues.

Désolé, cher Impétueux, d'éditorialiser à mon tour, mais vous l'avez bien cherché !


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