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De bien belles qualités


De Gaulhenrix, le 3 août 2007 à 23:38

"(…) le parallèle établi entre scènes espacées dans le temps. Ainsi, lorsque le personnage féminin retrouve son mari, un miroir déformant nous renvoie l'image d'un couple brisé. Plus tard, le même personnage féminin fusionne, par des reflets de glaces, avec celui qui va devenir son amant. Autre exemple : un travelling horizontal, couvrant un déplacement de droite à gauche renvoie à un précédent travelling, filmé en sens inverse. L'un montre comment l'héroïne va de l'avant, alors que l'autre la projète dans son passé."

Superbe, vincentp !

Je ne connais pas ce film, mais, grâce à ton analyse qui multiplie les bons exemples (et propres, en effet, à me convaincre) – pour les décrypter savamment -, j'avoue être très tenté : c'est promis, je le couche sur ma liste des films à voir !


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De vincentp, le 3 août 2007 à 22:45
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Une des grandes réussites de Almodovar, et peut-être au-delà, du cinéma contemporain. Chaque plan est un enchantement visuel : cadrages, couleurs… L'aspect formel atteint ici la perfection. L'histoire qui décrit quelques moments de la vie de personnages madrilènes haut en couleurs (avec une mention spéciale pour la mémé qui rosse sans ménagement son entourage) est tout simplement éblouissante, et merveilleusement racontée. Citons, entre mille trouvailles de mise en scène, la technique qui consiste à faire surgir certaines vérités de faits en apparence anecdotiques mais qui s'emboitant progressivement les uns aux autres, constituent un puzzle narratif.

Gaulhenrix, en fin connaisseur et analyste du septième art, pourra également apprécier le parallèle établi entre scènes espacées dans le temps. Ainsi, lorsque le personnage féminin retrouve son mari, un miroir déformant nous renvoie l'image d'un couple brisé. Plus tard, le même personnage féminin fusionne, par des reflets de glaces, avec celui qui va devenir son amant. Autre exemple : un travelling horizontal, couvrant un déplacement de droite à gauche renvoie à un précédent travelling, filmé en sens inverse. L'un montre comment l'héroïne va de l'avant, alors que l'autre la projète dans son passé.

Et puis, atout majeur de La fleur de mon secret, est exprimée par petites touches furtives, une vision à la fois réaliste (souvent cruelle) et onirique (telle ces images fugaces de travestis, étrangers au récit) de la société espagnole. La musique joue à cet égard un rôle important, contredisant certaines idées optimistes exprimées sur la vie dans les "pueblos" proches de Madrid, ou au contraire sublimant d'autres idées, en particulier celles liées à l'amour, qui, sous des formes diverses et variées, est présenté par Almodovar comme le sauveur de l'humanité.

Chapeau l'artiste !


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