d'accord avec Impétueux pour les faiblesses ! j'ai vainement attendu après ce qu'un Henri Verneuil nous aurait concocté sur le même thème ! Moi qui n'aime pas Catherine Deneuve j'avoue que le peu où elle apparaît c'était une indigestion !…
La séquence du train j'ai été déstabilisé attendant de voir un Bourvil improbable apparaître entre deux wagons : "Arthur ! c'est toi ? Elle était comment la petite italienne ?…"
toujours "à propos de la séquence du train" avec le gros aimant Jean-Pierre Melville aurait été bien inspiré de revoir préalablement Le clan des Siciliens
Par exemple, aussi, la fascination pour les cabarets où des filles emplumées à jambes interminables dansent devant des clients qui s'ennuient devant leurs seaux à champagne. Et les lourds manteaux ou les trench-coats bien ceinturés des braqueurs. Et la parole rare, avare, même, de tout le monde. Et Alain Delon, à la bouche amère et à l'œil fatigué qui passe comme un fantôme las, sans affection pour personne et encore moins, et surtout pas, pour lui-même. Et encore une action qui s'achève sur les désastres habituels qui ravagent la vie des hommes.
Autrement dit, on retrouve, pour ceux qui aiment ça, le pessimisme fondamental de Melville, son regard désabusé et pourtant fasciné par le fourmillement obstiné, le tremblement inutile de ceux qui mourront demain (Albert Cohen). On ne peut donc que davantage regretter que le commissaire Coleman (Alain Delon) ne soit qu'une ombre sans épaisseur, mâchoires serrées et indifférentes, que Cathy (Catherine Deneuve), sa maîtresse, mais en même temps celle de Simon (Richard Crenna), l'organisateur des casses, ne fasse que passer comme un songe… Et d'ailleurs aussi les personnages secondaires (Crenna, donc, mais aussi ses complices, André Pousse, Michael Conrad, Riccardo Cucciolla) ou l'adjoint du commissaire (Paul Crauchet) soient aussi transparents.Mais, ne serait-ce que pour la lenteur chirurgicale du hold-up dans le train de nuit lancé dans la campagne et survolé par un hélicoptère (à condition de faire mine de ne pas remarquer que ce sont là des maquettes malhabiles), pour le front de mer gelé de pluie, pour les rues de Paris glacées, vides, hautaines, pour la belle idée de ce banquier licencié, Paul Weber (Riccardo Cucciolla) qui dissimule à sa femme aimante (Simone Renant) qu'il a basculé dans le banditisme et qui, démasqué, se suicide, Un flic, où pas une couleur chaude n'apparaît jamais, est un film qui attache…
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