J'avais pourtant été très clair dans mon ultimatum de mars dernier : «Vous me doublez ça et vous me sortez ça en France au plus vite sinon je fais un malheur.»

La moindre bluette d'animation US, même resucée de énième sequel, sort quasi automatiquement en France, mais pas ce film d'animation conçu juste de l'autre côté des Alpes, au crépuscule de sa vie, par le grand Furio Scarpelli? Comme vision du monde, c'est sacrément ratatiné.

Avant de passer scénariste en tandem avec son complice Agenore Incrocci dit Age, Furio Scarpelli était caricaturiste pour le Marc'Aurelio, un journal satirique de l'immédiat après-guerre. Sur ses vieux jours, il est revenu à ses premières amours et conçu image par image un film d'animation où il reprenait le style de ses caricatures. (D'ailleurs notons qu'il avait déjà co-scénarisé un long-métrage animé pour enfants, Opopomoz, en 2003). Le storyboard était déjà complet au moment de sa mort en 2010. Son neveu Filiberto et son fils Giacomo ont transposé le tout dans ce film d'animation, qui est donc le testament cinématographique d'un des plus grands scénaristes de l'histoire du cinéma.

Bien entendu, le tout se passe pendant le Ventennio, c'est-à-dire à l'époque du régime fasciste.

Ému, je vote. Vous me doublez ça et vous me sortez ça en France au plus vite sinon je fais un malheur.