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Film-culte, inloupable


De vincentp, le 15 août 2022 à 22:33
Note du film : 6/6


Revu en dvd. Le rythme est sans doute un peu trop lent, des péripéties sont peut-être peu probables, mais Get Carter (1971) mérite bien sa réputation de film-culte, qui a marqué durablement le cinéma britannique -et au-delà-. Ses décors lugubres, son arrière-plan social, son ton enragé, et son style atypique en font un film mémorable, avec des images inoubliables. Les seconds rôles sont excellents, et entourent parfaitement Michael Caine, qui tient là un de des grands rôles. Un humour noir et glaçant, la musique cauchemardesque, sont des ingrédients bien employés. A noter que le talentueux Mike Hodges a eu 90 ans le 29 juillet dernier.


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De vincentp, le 2 décembre 2005 à 16:39
Note du film : 6/6

Une règle établie veut que ce soit le metteur en scène qui choisisse les acteurs de son film. Il peut arriver aussi que ce soit l'inverse. Ainsi Michael Caine, comme producteur, souhaitant adapter au grand écran un très solide roman policier, ayant pour toile de fond un réglement de compte dans une région sidérurgique en crise de Grande-Bretagne, confia-t-il cette responsabilité à Mike Hodges, réalisateur doué de téléfilms et de documentaires, mais novice au grand écran.

Hodges, très sympathique sujet de sa gracieuse majesté, judicieusement invité ce vendredi 30 septembre 2005 par la Cinémathèque française pour présenter deux de ses films, raconta à un auditoire attentif comment il fut retenu pour la mise en scène de 'Get Carter' et quelles furent ses premières démarches mises en oeuvre pour mener à bien cette entreprise.

Souhaitant ancrer au maximum le film dans la réalité sociale de l'époque (1971), Hodges rechercha tout d'abord un port correspondant au cadre de l'intrigue. Bien qu'ancien marin sur un dragueur de mine, connaissant parfaitement tous les ports anglais, il eu du mal à trouver celui-ci, preuve des transformations sociales alors en cours en Angleterre. Il choisit finalement un petit port et la région de Newcastle, en proie alors à des problèmes sociaux.

Puis Hodges se documenta sur des affaires de corruption et de meurtre locales, qui gangrenaient selon lui la société britannique de l'époque (mais un sujet alors tabou selon lui). Hodges choisit des décors qui furent le terrain de sordides affaires mélant corruption, affaires de moeurs et meurtres. Avec un sourire malicieux, il relata à ce sujet que plusieurs notables de Newcastle furent arrêtés pour corruption après la sortie du film.

Sans surprise, cette entreprise débouche au final sur un témoignage très réaliste de l'Angleterre des années 1970, en prise avec des problèmes sociaux de grande envergure, au milieu desquels surnagent des hommes d'affaire cyniques. Certaines des caractéristiques de cette époque semblent appartenir aujourd'hui au passé ajoute prudemment Hodges.

Sur un plan purement cinématographique, on ne peut que reconnaître l'excellence du scénario, de la mise en scène et de l'interprétation. Le scénario, semble-t-il variation moderne et contextualisée de "Adieu ma jolie" de Raymond Chandler (Caine lit d'ailleurs ce roman dans un train au début du film), décrit admirablement bien les moeurs du "milieu", véritable maître de la ville, oscillant perpétuellement entre respectabilité et coups de mains, régles d'honneur et trahisons. La mise en scène de Hodges, brillante, sophistiquée, n'a pas pris une ride. Quant à l'interprétation, elle frise la perfection avec bien sûr un Michael Caine épatant, dans le rôle d'un scélérat à la fois cynique, glacé mais néanmoins sympathique, et une belle brochette d'acteurs pour les rôles secondaires.


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