Sorti en 1955, Repris de justice se compose de trois sketchs. Comme le titre l'indique, chacun de ces sketchs se penche sur le destin d'un détenu qui vient de sortir de prison.

1°) Coupable d'une opération ayant coûté la vie au malade, le docteur Luprandi (Richard Basehart) essaie de reprendre confiance en lui. Sa femme (Valentina Cortese) va lui donner l'occasion de renaître à la vie. Un premier sketch quelque peu mélodramatique et édifiant mais la réalisation est maîtrisée, les acteurs sont bien dirigés -sur ce point Cottafavi est supérieur à son confrère Freda et l'ensemble degage une humanité à laquelle il est difficile de rester indifférent.

2°)A la suite d'un braquage, Franck (Eddie Constantine) a purgé une peine de 5 ans de prison, mais ses anciens complices, convaincus qu'il sait où se trouve le butin, sont toujours à ses trousses. Lorgnant davantage vers le polar, c'est sans doute le meilleur des trois sketchs. Le duel Constantine/Arnoldo Foa vaut le détour tout comme la réalisation qui réserve de bonnes surprises: ainsi la bagarre sous les arcades ou le final, assez mémorable.

3°) Joseph (Walter Chiari) cherche à tuer l'escroc responsable de son incarcération, mais une jolie infirmière (Antonella Lualdi) lui évitera de commettre l'irréparable. Malgré des qualités de réalisation et d'interprétation toujours intactes, ce troisième sketch m'a semblé moins réussi car il amalgame des éléments des deux premiers segments au risque de donner une impression de "déjà vu".

Bien qu'inférieur à Fille d'amour, sorti un an plus tôt, Repris de justice montre parfaitement le talent qu'avait Vittorio Cottafavi de tirer le meilleur parti d'un matériau pas toujours très emballant sur le papier.

C'est l'un des rares films assez faciles à voir du réalisateur même si le DVD René Chateau se fait rare et cher.