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Flippant et Kafkaïen


De Impétueux, le 21 novembre 2023 à 14:54
Note du film : 4/6

Un film assez largement surestimé grâce à ses séquences finales qui sont absolument abominables et qui donnent, peut-être mieux que des images de violence extrême, l’idée de ce qui a pu saisir des gens de toute sorte entraînés malgré eux par un cataclysme.

C'est, d'une certaine façon, une fable, une sorte de féérie affreuse, angoissante, similaire à un cauchemar. J'ai beaucoup songé, en regardant Monsieur Klein, à un film admirable de Roman Polanski, qui s'appelle Le locataire où, sur des bases rationnelles, s'édifient des monstruosités confondantes : on est dans un monde qui n'a ni lien, ni opportunité avec notre tranquillité quotidienne : on ne sait pas sur quel sable on marche, qui on est vraiment, d'où on vient, à qui on peut faire confiance, où on se retrouvera le lendemain. Mais aussi il y a des rapports avec beaucoup de romans de Patrick Modiano où, dans des appartements déserts grelotte la sonnerie d'un téléphone, où on ne sait pas qui appelle et à peine qui répond.

Mais on pourrait aussi, avec un certain iconoclasme accoler au film l’adjectif rocambolesque, tant les péripéties de l’histoire de Robert Klein sont variées, aventureuses, improbables, font appel à des multitudes de hasards dont le nombre et la variété mêmes rendent improbables, impossibles, même, la survenue. On peut apprécier, je le conçois bien, ce mélange de récit ancré dans l'Histoire proche et affreuse et d'une forme d'onirisme qui s'attache aux pas de cette fripouille de Robert Klein.

Car, de fait, Robert Klein – à qui Alain Delon prête la fréquente tristesse de son regard et son allure inquiète – Robert Klein, qui vit sur un grand pied d'un commerce d'objets d'art est une fripouille. Un type qui n'est attaché à rien d'autre qu'à ses plaisirs ; qui n'a ni véritable ami, ni véritable amour, ni la moindre conviction politique ou spirituelle. Évidemment issu d'une vieille famille opulente, établie en Alsace mais sans doute originaire de Hollande et peut-être (sans doute) d'ancienne extraction juive, il s'est établi à Paris où ses affaires prospèrent. Il a des proches : son avocat, Pierre (Michael Lonsdale), dont la femme Nicole (Francine Bergé) a été (et sûrement demeure) sa maîtresse et son amie du moment Jeanine (Juliet Berto). Mais on sent que ce sont là des relations de commodité : Robert Klein n'aime que lui.

Il y a un engrenage assez fascinant où cet homme sans autre qualité que d'être sans scrupule et sans affectivité est entraîné dans un processus diabolique. On sait bien, pour le lire dans les gazettes combien l'usurpation d'identité est un phénomène glaçant, déstabilisant, désespérant. Et sans doute plus encore lorsque cette situation se produit à un moment trouble, incertain, dangereux, mortel, même pour qui est reconnu Juif ou simplement suspecté de l'être.

Dans ce genre d'époque le moindre mouvement, le moindre geste paraît engluer davantage celui qui l'exécute ; un peu comme pour les malheureux pris dans les sables mouvants : chaque démarche conduit Robert Klein à être un peu plus suspecté par la police de Vichy. D'autant qu'un mystérieux homonyme paraît le manipuler ; résistant qui se crée ainsi un double et des alibis ? C'est possible ; mais là où Monsieur Klein bascule possiblement dans l'onirisme, c'est que l'existence de ce double-là n'est jamais absolument avérée. Et ce n'est sans doute pas l'épisode féérique de la visite de Klein au château d'Ivry-la-Bataille, où semble vivre une famille de la haute aristocratie dirigée par Charles (Massimo Girotti) et Florence (Jeanne Moreau) qui semble vécue comme un rêve qui nous ancrera dans la réalité objective.

Psychose de Robert Klein ? Envahissement d'une culpabilité que rien ne pouvait laisser jusque-là laisser supposer ? Comment expliquer alors que, tandis que Pierre/Lonsdale brandit à la dernière minute le certificat qui prouve que Klein n'est pas juif et qu’il va pouvoir être libéré, il se laisse entraîner dans le flux des malheureux qui vont être entassés dans les trains de l'horreur ?


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De Frydman Charles, le 27 janvier 2021 à 12:45
Note du film : 6/6

Au début du film la tapisserie ésotérique est vendue aux enchères. Le commissaire commente les symboles occultes.

  • Azur: l’indifférence.Une ligne droite suspendue dans le ciel.
  • Blanc: la cruauté.Un angle aigu dont le sommet est enfoncé dans le sol.
  • Noir:l’arrogance.Une pyramide dont la base s' enfonce dans la mer.
  • Et violet: la cupidité.

Dans le rond central , est représenté le remord : un vautour le cœur transpercé d'une flèche mais qui continue à voler. Dans chacun des quatre angles, sont représentés en différentes couleurs, les anciens signes cabalistiques .

Le remord est une forme d’auto punition comme dans "crime et chatiment". Le fond de la tapisserie était vert au générique
, bleu dans la salle des ventes. Cela peut provenir de l'éclairage. Les signes cabalistiques ne sont pas commentés, ils font un peu penser à des signaux routiers en haut à gauche un rond orange avec un sablier..le feu va bientôt passer au rouge ! La ligne droite symbolise l'indifférence selon le commissaire priseur, avec le triangle pointe en bas au dessus elle fait penser au fléau d'une balance , celui de la justice. Dans le triangle un rond rouge barré d’une ligne diagonale rouge tordue, qui rappelle un panneau d’interdiction . De part et d’autre du triangle des lettres qui semblent hébraïques. En bas à droite une menorah juive. En bas à gauche, caché, peut être le pot d'un arbre aux branches dénudées. Les cercles qui entourent le vautour sont aux couleurs de l’arc en ciel . ……… Étrange spectacle antisémite , la maîtresse de ballet intriguée tourne autour du travesti qui interprète Kindertotenlieder de Gustav Mahler (compositeur juif allemand). Une chanteuse apparaît sur scène et interprète"premier rendez-vous" , elle est sollicitée par la maîtresse de ballet qui désigne la veuve travestie, la chanteuse lui inflige alors un soufflet vers 1 h 04 mn :


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