Je me souviens de ce film, comme des précédentes aventures de Tibbs They call me MISTER Tibbs, qui ne valait guère mieux.
En fait, les créateurs de ce personnage si efficace dans Dans la chaleur de la nuit, l'avaient bêtement réduit à un banal héros de série télé sur grand écran. Virgil Tibbs valait mieux que ça…
À regret, je dois baisser ma note à 3. Je ne me rappelais pas que l'action prenait place à San Francisco. Or, si je peux vivre avec le principe de reprendre seulement le personnage de Virgil Tibbs sans rien reprendre de l'esprit ou de la thématique de In the Heat of the Night, il n'en reste pas moins que Tibbs est un policier du nord des États-Unis, de Philadelphie. Alors, de le déplacer à San Francisco enlève au personnage une de ses caractéristiques géoculturelles : quelque chose ne colle guère, dès le départ. Sidney Poitier a beaucoup de prestance comme toujours, mais son personnage n'est plus lui-même.
Ça se regarde, cela dit. J'aime bien retrouver Sheree North, le jeune Raul Julia, Allen Garfield et Billy Green Bush, et j'aime bien retrouver les seventies, la photo "mate" (d'aucuns diraient terne), la tonitruante bande sonore jazz électrique (piano électrique, cuivres, guitare électrique, orgue, quelques cordes et beaucoup de percussions). Le film commence très bien avec un étrange cambriolage sans paroles, et continue très bien aussi car dès le départ, les auteurs dudit cambriolage se dénoncent à Tibbs : ils ont dérobé pour 4 millions d'héroïne dans une compagnie de meubles qui sert de couverture au trafic de stupéfiants. Des espèces de vigilantes anti-drogue, quoi.
Ce beau point de départ s'effiloche malheureusement et le film culmine sans imagination sur une course poursuite entre bandits, vigilantes amateurs et flics pour une valise remplie de drogue. Entre temps, on suit l'enquête pas toujours palpitante de Virgil Tibbs, ponctuée de démêlés prévisibles avec ses patrons.
C'est correctement filmé par Don Medford (qui la même année tournait aussi The Hunting Party) qui nous gratifie d'une fin non-triomphaliste où l'Organisation a le dernier mot : c'est toujours ça.
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