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Si tous les gars du monde


De vincentp, le 31 mai 2015 à 08:17

C'était l'époque d'un monde stable ou l'on se battait de façon organisée, sous l'aile de partis ou de syndicats, dans le cadre la lutte des classes. Aujourd'hui, la mondialisation a créé un cadre instable, ouvert aux courants migratoires, marqué par une remise en cause des acquis sociaux, et qui suscite interrogations et inquiétudes auprès d'une majorité de nos concitoyens.


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De Impétueux, le 30 mai 2015 à 19:50
Note du film : 4/6

Je n'avais plus en tête les précieuses indications de Commissaire Juve quand j'ai regardé le film, acheté à son instigation, ce dont je le remercie. Je n'avais plus en tête que Les copains du dimanche avaient été tournés à l'initiative de la CGT (comme, vingt ans auparavant, La Marseillaise de Jean Renoir), mais il ne faut pas être grand clerc pour deviner, sous le discours sympathiquement ouvriériste, la patte du Parti.

À dire le vrai, on aurait pu aussi penser que des associations d'éducation populaire (le club Léo Lagrange, les Francs et franches camarades, par exemple) y avaient participé, ce qui est d'ailleurs possible. Et puis, de toute façon pour qui, comme moi, s'intéresse depuis longtemps au PCF et à ses compagnons de route, la présence au générique de Philippe-Gérard et de Wal-Berg à la musique, de René Vautier à la réalisation (assistant), de Raymond Lavigne au scénario, de Louis Daquin à la production et même, en silhouette, de Raymond Bussières (ancien du groupe Octobre) pour un film produit par une peu notoire Coopérative générale du cinéma français, dont le nom fleure bon le faux-nez politique (image hardie, j'en conviens) est assez parlant.

Mais quel charmant bijou, désuet, modeste, sympathique que ce petit film sans histoires qui relate l'aventure d'une bande de copains, d'ouvriers d'une usine d'aéronautique, qui décident de restaurer un vieux coucou accidenté, le dimanche, leur seul jour de liberté (en 57, on travaille 50 heures par semaine et on ne pleurniche pas qu'on est épuisé au bout de 35 !). Le scénario est extrêmement simple et les péripéties bien convenues, aboutissant, bien entendu, à la réussite du groupe et à la création d'un aéro-club populaire qui s'est un peu débattu contre des patrons – pas bien méchants – pour réaliser un rêve.

On peut penser que Jean-Paul Belmondo, dont c'est le premier rôle, est un peu trop pied-tendre, mais il y a en lui, on s'en rend compte, un sacré potentiel. Le reste de la distribution est classiquement de qualité (Marc Cassot, Yves Deniaud, Marcel Pérès), mais il ne faut pas en attendre des prodiges.

Ce qui est bien agréable, c'est le parfum, le fumet peut-on mieux dire de cette France disparue, faite de prolos à l'invective facile et au cœur d'or, d'ateliers bruyants, de machines-outils compliquées (mais non numériques), de gamelles emplies d'une onctueuse blanquette de veau préparée par la maman (à qui on remettait sa paye, chaque semaine et qui comptait sou par sou), d'appartements exigus encombrés par des meubles déroutants et décorés par des assiettes du type Souvenir de Fécamp (ou de Pornichet ou de Palavas-les-Flots), de bals du dimanche après-midi où le jeune ouvrier porte cravate et vouvoie la jeune fille de ses pensées… Et de tentes canadiennes, de feux de camp, de guitare malhabile, de goût de la nature…

Il y a juste ce qu'il faut de grognements prolétariens (Un ouvrier, c'est pas fait pour voler, c'est fait pour bosser !, au moment où le projet bat, littéralement, de l'aile), une histoire amoureuse très au second plan, la constatation que les chics types peuvent être partout trouvés et que notre pays, finalement, est le plus beau du monde.

Mais y avait-il besoin de le démontrer ?


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