Je ne suis pas sûr que les télévisions et les radios aient évoqué en quelques mots la disparition de Jean-Roger Milo. Depuis vingt ans il s'était retiré du cinéma pour vivre à la montagne. Et au début de sa carrière, engagée en 1978, il ne faisait que de brèves apparitions, en troisième ou quatrième rang.

Puis deux fulgurances, la seconde surtout. Mais déjà, en 1992, dans l'excellent L 627 de Bertrand Tavernier, consacré à la vie quotidienne d'une brigade de lutte contre les stupéfiants, il se fait remarquer dans un personnage de flic gros dégueulasse pourtant sympathique.

Et surtout en 1993 il est peut-être le meilleur acteur du Germinal de Claude Berri. Le personnage de Chaval le haineux, l'amant brutal de Catherine (Judith Henry), l'ennemi violent d'Étienne Lantier (Renaud)… Sauvagerie de la voix et du regard, désespoir de la vie : une interprétation vraiment marquante qui lui valut de recevoir le César du meilleur acteur dans un second rôle.

Impétueux