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Sujet : Serrault obsessionnel, Adjani hallucinée...


De Impétueux, le 1er octobre 2004 à 19:00
Note du film : 6/6

A mes yeux, le meilleur film – et de loin ! – de Claude Miller, où un Michel Serrault obsessionnel suit à la trace une Isabelle Adjani hallucinée dans des décors admirables…

Film qui atteint quelquefois une dimension onirique bouleversante…

Pourquoi n'est-il pas édité en DVD ?


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De Venusia73, le 18 janvier 2006 à 12:15

Dans mortelle randonnée, Adjani est un caméléon psychique re-mar-quable. Au sommet de son Art.

La combinaison Serrault-Audran-Adjani est un bijou du cinéma français.

Info : Adjani sur les planches dans Marie Stuart en Septembre 2006 à Marigny.


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De PM Jarriq, le 18 janvier 2006 à 15:50

Il faudrait peut-être chercher du côté de "Eye of the beholder", le remake U.S. avec Ashley Judd et Ewan McGregor, sorti il y a quelques années chez nous, sous le titre "Voyeur". Il arrive parfois que les Américains bloquent les droits du film original, afin qu'il ne fasse pas d'ombre au remake. Si c'est le cas pour Mortelle randonnée, on n'est pas près de le revoir…


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De dakura, le 31 janvier 2006 à 17:40

Mortelle Randonnée un film magnifique et maléfique. Un polar sombre et vénéneux, ou les névroses du détective joué par Michel Serrault font écho à la folie meurtriére de la fugitive incarné par Isabelle Adjani. Les images, les dialogues, les comédiens nous font renter dans cette univers décalé. Une grande réussite du cinéma français. Mon film culte.

Il n'existe toujours pas d'édition DVD en France. J'ai réussi à m'en procurer une édition polonaise. Une fois les sous-titres retirés, la vo française est impeccable. Malheureusement, le film est tronqué, il manque quelques scénes ou quelques bouts de dialogues qui participaient à l'étrangeté et à la force du film. J'avais remarqué que la derniére diffusion télévisuelle était déja censurée de cette façon. Pourquoi ces ellipses ? A quand la version DVD française de qualité dans son intégralité ? Je cherche aussi la VHS du film entier. Merci


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De Arca1943, le 31 janvier 2006 à 19:04
Note du film : 2/6

C'est d'autant plus irritant, si c'est vrai, que Eye of the Beholder est une daube de première force.


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De Impétueux, le 28 juin 2006 à 13:23
Note du film : 6/6

Mortelle randonnée est passé sur France 4, chaîne de la TNT, lundi 26 ! Je l'ai enregistré (en qualité numérique, comme disent les prospectus et les réclames de la FNAC !) et je me le suis regardé avec les yeux de Chimène hier, après le match (on n'est pas qu'amateur de cinéma ! et même notre grave Arca nourrit certaines faiblesses singulières pour le fulgurant et incompréhensible hockey sur glace).

c'est aussi bon que ce dont je me souvenais, toute la distribution à l'unisson.

J'en redirai un mot.


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De paul_mtl, le 28 juin 2006 à 14:40
Note du film : 4/6

Film qui atteint quelquefois une dimension onirique bouleversante… Pourquoi n'est-il pas édité en DVD ?

pas en Zone 2 sans doute parce qu'il passe assez souvent a la TV francaise ;)

Je tempère un peu les élans excessifs d'Impetueux pour Yasmine Adjani …

pardon pour ce thriller 'torturé' avec le scenario et dialogues d'Audiard pere & fils.

A noter un tres bon casting Michel Serrault, Guy Marchand, …


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De verdun, le 6 mars 2007 à 22:25
Note du film : 6/6

L'interprétation d'un Michel Serrault au sommet de son art.

La présence fascinante d'une Adjani vraiment "star", et dont la carrière s'annonçait fabuleuse.

Une galerie de seconds rôles anthologiques tels Sami Frey, Guy Marchand, Stéphane Audran ou Jean-claude Brialy.

Une réalisation inspirée de Claude Miller, lui aussi en état de grâce à cette époque. Une photo superbe qui contribue à l'onirisme de l'oeuvre.

Une adaptation plus que réussie d'une belle série noire américaine signée Marc Behm.

Des dialogues mordants de Michel Audiard.

La musique jazzy de Carla Bley.

Tout concourt à faire de cette longue filature, de cette quête d'un homme bouleversé par la perte de sa fille un très grand chef-d'oeuvre du cinéma français.


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De gaulhenrix, le 15 avril 2007 à 11:10
Note du film : 6/6

Une excellente nouvelle pour un film hors du commun, fascinant, au rythme haletant, à la beauté fulgurante. Et qui nous laisse bouleversés, désemparés…


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De PM Jarriq, le 4 juillet 2007 à 18:42

Très déçu.

Non pas par le film, qui n'a pas vieilli, mais par la copie affreuse présentée par l'éditeur. Verdâtre, granuleuse, pas très nette… Je ne me souviens pas que ça soit une volonté artistique du réalisateur. Il y a quand même des films qui méritent un peu d'attention !


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De Impétueux, le 4 juillet 2007 à 19:23
Note du film : 6/6

Comme j'avais enregistré sur TNT il y a quelques mois le film, dans une présentation qui m'a paru bonne, je me demandais si j'allais acheter de surcroît cette édition : vous donnez une réponse économique… Sauf si les suppléments sont passionnants ?


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De Impétueux, le 27 octobre 2007 à 15:04
Note du film : 6/6

À chaque fois que j'ai vu Mortelle randonnée – et Dieu sait si c'est souvent – je me suis émerveillé que le caractère volontairement artificiel du récit, des dialogues, des décors, et même aussi du jeu des acteurs, qu'il soient, comme Adjani et Serrault au premier plan de la réalisation, ou au second, comme Stéphane Audran ou Sami Frey (et plus encore Geneviève Page), que ce caractère puisse ne pas paraître faux, mais qu'il débouche sur une hallucination que le spectateur partage.

Pour ne pas l'avoir lu, j'ignore ce que pouvait être le livre de Marc Behm dont est issu le film ; mais j'imagine assez qu'il y a eu une sacrément bizarre alchimie, une noire alchimie, pas forcément très rassurante entre Michel Audiard, qui venait de perdre un fils et Michel Serrault qui venait de perdre une fille. Dans ce road-movie improbable, à l'invraisemblance parabolique, l'intensité d'une même douleur démente est présente à chaque instant.

Est-ce aller trop loin que de parler de Chemin de croix gravi par deux êtres qui n'attendent absolument rien de la vie, Catherine parce qu'elle sait depuis toujours qu'elle est vouée à la nuit, à la fuite, à la mort, l'Œil parce que son existence, à lui, s'est arrêtée du jour qu'il a reçu la photo de la classe de Marie, et parce que le but de ses dernières années est d'entrer dans la photo, ce qu'il réalisera à l'extrême fin du film, sous le regard enfin apaisé de la femme qui l'a quitté sans lui laisser d'autre raison de subsister que cette espérance de la fin.

Aussi littéraire et écrit qu'il est, aussi métaphorique, le film est aussi une superbe réussite de cinéma ; chacun a bien sûr en tête les séquences totalement oniriques tournées à Baden-Baden, le lied chanté par une coloratur devant la gloriette baroque et les prés Mitteleuropa où de longues lianes à la beauté ambiguë, toutes vêtues de maillots de bain noirs paressent dans une atmosphère merveilleusement décadente. Mais les villas somptueuses – celle de Michel de Meyerganz (Patrick Bouchitey) sur la Côte d'Azur, celle de Ralph Forbes, l'aveugle (Sami Frey) en Italie sont remarquablement photographiées dans ce même esprit d'exaltation fantastique, de la même façon que le décor crapoteux de Charleville où échoue Catherine, devenue Charlotte, après la mort de Betty (Dominique Frot) lors du dernier hold-up.

La musique (de Franz Schubert mais aussi de l'inconnue à mon bataillon Carla Bley – dont Wikipédia m'apprend que Mortelle randonnée est la seule composition pour le cinéma -) est extraordinairement bien adaptée à l'errance ; sa qualité m'a fait quelquefois songer aux meilleures réussites de Philippe Sarde ; et Claude Miller, deux ans après Garde à vue réalisait là son meilleur film, avec une maestria qu'il n'a jamais plus retrouvée de puis lors.

Envoûtant, désespéré, et apaisant pourtant, puisque aussi bien Catherine que l'Œil finissent l'un et l'autre par trouver ce qu'ils cherchent, c'est-à-dire la mort, Mortelle randonnée, sans doute terrible thérapie pour Audiard et Serrault, marque durablement les mémoires, en les poissant de l'évidente certitude qu'il y a des tas de choses dont on ne guérit pas. Jamais.


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De Arca1943, le 27 octobre 2007 à 20:57
Note du film : 2/6

« Claude Miller, deux ans après Garde à vue, réalisait là son meilleur film. »

En tout cas, je note que des deux meilleurs films de Claude Miller, réalisés coup sur coup, le premier (que je préfère) est une oeuvre "de commande", réalisée faute de voir aboutir des projets plus ambitieux, tandis que le second est ce film éminemment personnel. Additionné à l'excellent Dites lui que je l'aime réalisé un peu plus tôt, cela compose une sorte de tryptique du film policier qui fait (involontairement?) de Miller un sérieux concurrent de son contemporain Alain Corneau. Mais il semble s'être arrêté à trois, un peu comme s'il avait ouvert puis refermé une parenthèse. Parmi les Miller plus récents que j'ai vus, La Classe de neige m'a paru très bon, mais j'y retrouvais plutôt l'auteur de La Meilleure façon de marcher que celui de ces trois polars.


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De Gilou40, le 18 octobre 2009 à 23:25
Note du film : 5/6

Je suis en train de regarder ce film, diffusé ce soir sur Arte. Et j'attendais avec impatience une scène très particulière. Celle des bains douches à Baden-Baden. On y voit Michel Serrault, en peignoir de bain blanc, avec un capuchon sur la tête, qui suit Adjani sur le bord de la piscine.

Tout à coup, Isabelle Adjani se retourne et s'adresse à une très belle jeune femme : "-Je vous interdis de me suivre !-" Un court dialogue s'instaure entre les deux femmes et, au final, SERRAULT, TOUT HABILLE, SE JETTE DANS LA PISCINE !

Mais pas ce soir ! Et ce n'est pas la première fois que cela se produit. Je pose donc la question : Pourquoi, certains soirs et suivant la copie, cette scène ( ce plongeon ) disparait elle ? Je n'ai pas le DVD et je ne sais pas si elle apparait sur ce support. Quelqu'un a une réponse à cette énigme ?


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De ff,..., le 19 octobre 2009 à 20:29

la plaisanterie est charmante…


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De Gilou40, le 20 octobre 2009 à 00:16
Note du film : 5/6

Mais ce n'est pas une plaisanterie ! C'est un fait avéré et vérifiable si tant est que l'on se donne la peine de contrôler mes dires ! Et si vous tentiez de me donner une explication au lieu de vous gausser bêtement ??


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De Impétueux, le 28 octobre 2009 à 10:51
Note du film : 6/6

Tout ce que je peux dire, c'est que, sur le DVD (édité par TF1 et qui est, PMJarriq l'avait noté en son temps, d'une terrible médiocrité d'image), sur le DVD, Serrault tombe bien dans la piscine.

On peut s'interroger là-dessus : volonté de Claude Miller de faire tomber la tension, de dénaturer le complet onirisme de la séquence, d'accentuer le caractère dézingué de L'œil ? Initiative de Serrault lui-même, dont on sait l'illuminisme fréquent ? Tout cela est possible et les deux choix peuvent se défendre, dans un film aussi étrange et dérangeant.


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De Gilou40, le 28 octobre 2009 à 13:11
Note du film : 5/6

Merci pour votre réponse. Alors ça veut dire que certaines copies ont été débarrassées de cette scène ? Mais qui décide de ça ?


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De Impétueux, le 28 octobre 2009 à 23:09
Note du film : 6/6

Qui décide ça, demandez-vous ? C'est vraiment une question de cinéma, le montage ! C'est d'ailleurs ce qui en fait la qualité ! En l'espèce, il m'étonnerait que ce soit dû à une exigence de la production, Mortelle randonnée n'étant pas d'une longueur excessive, et la chute de Serrault ne devant pas dépasser les cinq secondes…

Il se trouve que, tout à fait fortuitement, j'ai pu poser la question cette après-midi à Isabelle Adjani elle-même, qui n'avait pas de réponse précise (et ne se souvenait d'ailleurs qu'à peine de la situation) ; en fait, c'est plutôt Claude Miller qu'il faudrait interroger ; mais se souvient-il de ses intentions précises ?


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De Gilou40, le 29 octobre 2009 à 00:57
Note du film : 5/6

Merci beaucoup, Impétueux, pour votre obligeance. Si chaque fois que je pose une question, vous vous adressez aux interéssés eux mêmes, je reviendrai plus souvent. Vous pouvez faire cela avec George Clooney également ? Parce que là, je suis capable d'inventer n'importe quelle question pour que vous me décrochiez un autographe….


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De Impétueux, le 29 octobre 2009 à 09:41
Note du film : 6/6

Rien que pour déclencher dans vos yeux, que je suppose féminins et chastes, des lueurs vermeilles, je n'hésite pas à vous conter qu'il m'est arrivé, il y a une douzaine d'années de me trouver dans un vestiaire avec Clooney. Il était nu, moi déjà revêtu, ce qui m'a permis de lui demander un autographe pour mon fils, alors gamin superficiel, qui collectionnait ces bêtises. Clooney s'est prêté de bonne grâce à la demande.

What else ?

Cela dit, ne digressons pas sur le fil de Mortelle randonnée qui vaut cent fois mieux que ces insignifiances…


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De kfigaro, le 2 novembre 2009 à 10:55
Note du film : 5/6

J'aimerai bien l'acquérir en DVD pour le revoir mais je me tâte encore… S'agit-il d'une édition "Director's cut" ?

Je crois, en effet, me souvenir que Miller avait réalisé une version plus longue qui a été écourtée par la suite. Mais je peux me tromper…


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De vincentp, le 2 novembre 2009 à 15:17
Note du film : 2/6

Il est bien que vous soyez de retour parmi nous, kfigaro. La clarté de vos points de vue enrichit ce site. On espère retrouver plus régulièrement également Lagardère-l'aquitain (noyé cet été dans une "baïn" de sa région?), Torgnole, Lych666-le-rennais, Verdun-le-chouan, parmi nous. Sans oublier Sophie75, et d'autres encore.


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De Arca1943, le 2 novembre 2012 à 13:40
Note du film : 2/6

« Je me suis émerveillé que le caractère volontairement artificiel du récit, des dialogues, des décors, et même aussi du jeu des acteurs… »

C'est comme moi, mais à l'envers: je ne suis pas émerveillé du tout par le caractère volontairement artificiel de quoi que ce soit. Qu'est-ce que ça a de si merveilleux de sonner faux ? Je me pose la même question devant la plupart des films d'Éric Rohmer (sauf Le Maire, le je ne sais plus quoi et la cinémathèque, que j'aime beaucoup même si je ne suis pas foutu de me rappeler le titre). Par préjugé grossier, je trouve ça "très français" de préférer celui qui joue faux à celui qui joue juste. Pourquoi cette haine du naturel ? Comme à l'époque de Louis XIV où, paraît-il, des cuisiniers s'ingéniaient à déguiser les carottes en betteraves. Pour ma part, quand je ne crois pas à ce qu'il y a sur l'écran…

J'ai l'impression d'être le seul ici à ne pas accrocher à cet exercice de style pour moi arbitraire et vain (comme tous les exercices de style ou presque). En revanche j'aime beaucoup en général, les films de Claude Miller, et pas seulement les premiers. (La Classe de neige, par exemple, parmi les plus récents).


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De Impétueux, le 2 novembre 2012 à 14:58
Note du film : 6/6

Eh bien, ami Arca, pour une fois que nous ne sommes pas d'accord sur des films que nous connaissons tous deux, vous me cherchez, en plus, pouilles sur une faute de frappe de mon message (que je vais corriger de ce pas !) ? ce que vous auriez pu faire vous-même puisque, comme moi, vous êtes doté de ce pouvoir magique…).

Le titre du Rohmer que vous avez oublié est L'arbre, le maire et la médiathèque ; comme par un fait exprès, c'est sans doute le Rohmer que j'aime le moins.

Décidément, il y a des jours comme ça…


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De verdun, le 3 novembre 2012 à 02:12
Note du film : 6/6

Une oeuvre magnifique: photo de Nuytten; la"paloma" et Carla Bley à la BO, Serrault somptueux, Audiard soucieux de parler de la perte d'un enfant, drame qu'il avait vécu comme son ami et interprète principal…

J'ai peu de souvenir de la lecture du roman, en revanche je revois ce film avec un plaisir sans mélange !!!


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De vincentp, le 27 juin 2013 à 09:47
Note du film : 2/6

Mortelle randonnée ressemble à L'effrontée, film suivant de Claude Miller, sur des bien des points. Des psychologies décalées, un ton de narration qui l'est tout autant, un soin apporté aux décors extérieurs, aux couleurs, à la lumière, à la musique -classique-, le descriptif des milieux sociaux et des caractères, et globalement le style de mise en scène et le mode d'interprétation des acteurs rapprochent ces deux œuvres. J'ai apprécié la première heure de Mortelle randonnée, pas du tout la seconde, pour les mêmes raisons que celles avancées par Arca1943 ci-dessus.


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De Tamatoa, le 26 janvier 2014 à 01:14
Note du film : 6/6

….et ces questions qui restent, au fil des années, sans réponses. Ca devrait gâcher le film : Même pas ! Déprimant et pourtant si magistralement écrit et interprété ! Un chef-d'oeuvre et une énigme. Mortelle Randonnée, c'est le Sphinx qui nous met à l'épreuve .. Serrault est tellement grand dans cette épreuve là que lui aussi, quelques années plus tard, en perdra son nez ..


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