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Sujet : "Homme libre toujours tu chériras la mer"


De verdun, le 19 avril 2005 à 20:13
Note du film : 6/6

Il y a des films que l'on découvre durant l'enfance, et l'on constate ensuite avec bonheur que ce sont bel et bien des chefs-d'oeuvre, et c'est le cas de ce 20000 lieues sous les mers dont la réussite donne le vertige.

Comme le faisait remarquer Jacques Lourcelles, il s'agit non seulement de la meilleure adaptation de Jules Verne,mais peut-être encore de la meilleure adaptation jamais tournée d'un roman. Et c'est peut-être le plus grand film sorti des studios Disney.

Que peut-on dire d'un tel film? En premier lieu que l'interprétation est souveraine: James Mason est absolument parfait en capitaine Némo ténébreux et tourmenté tandis que Kirk Douglas fait montre d'un humour et d'une vitalité inouis. Peter Lorre donne également une portée burlesque et savoureuse au personnnage modeste de Conseil. On peut en revanche regretter l'affaiblissement du personnage du professeur Aronnax, confié à Paul Lukas, qui ne peut que paraître très fade face à ses trois partenaires.

Le rythme est idéal et les péripéties s'enchaînent avec un grand bonheur. Le film alterne les morceaux de bravoure spectaculaires et les réflexions philosophiques de Némo.

La direction artistique est parfaite: les effets spéciaux tiennent étonnamment le coup et les images de synthèse ne feraient certainement pas mieux.Ils reçurent un oscar en 1955,tout comme les décors qui rivalisent de beauté, que ce soient les extérieurs naturels ou surtout le design très inspiré du Nautilus, qui conjugue à merveille le futurisme et la décoration victorienne.

Mais ce qui est le plus surprenant est le fait que le message socialisant voire anarchisant n'ait pas été édulcoré,loin s'en faut. Les atrocités de la colonisation sont montrées sans fard et le film se termine sur un véritable suicide collectif du Nautilus et de son équipage, choses que l'on imagine mal dans une autre production DIsney. Les seules concessions au public enfantin sont le personnage rajouté de l'otarie et le caractère parfois trop grotesque mais cependant toujours réjouissant du personnage de Ned Land/Kirk Douglas.

En somme, un vrai grand film qui restitue à merveille toute la magie de l'univers julesvernien.


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De DelaNuit, le 29 décembre 2007 à 14:23
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Beaudelaire a écrit :
''Homme libre, toujours tu chériras la mer.
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n\'est pas un gouffre moins amer.''

La vision romantique de la mer, son étendue et ses gouffres, comme écho aux profondeurs de l'âme humaine cherchant sa voie dans l'immensité, c\'est déjà ce qu'exprimait James Mason dans le rôle du capitaine fantôme dit "Le Hollandais volant" à Ava Gardner dans Pandora en 1951.


Parce qu'il avait si bien incarné le capitaine maudit, on lui confia en 1954 le rôle du ténébreux capitaine Nemo dans 20.000 lieues sous les mers. Cette adaptation du roman de Jules Verne par le réalisateur Richard Fleisher, rompu aux films d\'aventure à grand spectacle (Les Vikings) demeure la plus réussie à ce jour, sans doute en raison de la sobriété de la mise en scène, qui n'empêche en rien le spectaculaire en cinémascope et Technicolor.


La scène ayant peut-être le plus vieilli est celle de l'attaque du calmar géant, qui demeure pourtant la plus célèbre ! Heureusement, l'inventivité de la réalisation, qui fait se dérouler cette scène au milieu du vent, des éclairs, des vagues et de l'obscurité d'un orage, permet d\'oublier les imperfection techniques.


Jamais Nemo n'a été plus ténébreux et émouvant qu'interprété par James Mason : "La Mer, professeur, c\'est la grande vérité. C'est le domaine inviolé que je sillonne à ma guise. A la surface règne partout la terreur et la faim, l\'iniquité et l'injustice… Mais ici, à cinq pieds à peine sous la frange des vagues, le mal est noyé et son influence s'efface… Ici est la seule indépendance… J'y suis libre. Imaginez ce que l'homme ferait s'il détenait les secrets d'un submersible tel que le Nautilus ! Non professeur… Il vaut mieux que l'on croit encore au monstre et qu'on me chasse au harpon !.."


En plus des magnifiques images du Nautilus glissant dans les fonds sous-marins, une belle réflexion sur les grandeurs et les bassesses de l\esprit humain face à l\'évolution des technologies, une question toujours de grande actualité !


Un moyen aussi de rendre hommage au plus célèbre des Nantais, Jules Verne, dont l'oeuvre inspire encore tant de réalisations !


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De barygorn, le 15 janvier 2008 à 03:58

Désolé mon cher, mais je trouve la scène du calmar géant encore très réussie, même techniquement.


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De DelaNuit, le 12 février 2008 à 19:10
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je suis heureux de vous l'entendre dire – ou de vous lire pour être exact !

Pour ma part, je trouve cette scène très bien comme elle est, mais j'ai pu constater que certains jeunes gens de la nouvelle génération la trouvent datée. Il faut dire qu'ils sont abreuvés d'effets spéciaux tonitruants et spectaculaires, telles les apparitions du monstre Kraken aux fluides mouvements de tentacules dans Pirates des Caraïbes.

Je préfère personnellement la scène du calmar géant de Vingt mille lieues sous les mers, moins tonitruante peut-être, mais plus belle, et qui ne transforme pas le film en jeu vidéo géant, et ne lui fait perdre ni sa cohérence, ni son message à la fois désespéré et humaniste.

A l'inverse à mon avis des Pirates sus-nommés et du dernier King Kong, par exemple, dont les effets spéciaux envahissants et l'humour pesant prennent le pas sur toute subtilité scénaristique…


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De jipi, le 3 octobre 2008 à 11:32
Note du film : 5/6

La mise en images de cette lecture incontournable d'adolescent est attrayante, colorée. Un parfum d'intrigues et d'évasions nécessaires à nos jeunes années parfois tristes et indécises. Un merveilleux chassant nos ancestrales craintes de basculer dans le monde austère des adultes dans des aventures à vivre sur papier ou sur pellicule en attendant les joies et les peines de l'entreprise.

Il y a tout pour être momentanément absent de son temps dans un virtuel accompagné de monstres marins terrifiants métalliques ou non, de trésors accumulés, de combats titanesques et de morceaux de bravoures finaux.

Le schéma n'est pas nouveau, un scientifique misanthrope revanchard que se soit dans l'espace ou sur les mers détient un pouvoir destructeur inimaginable.

Une détermination vengeresse, impitoyable envers ses contemporains atténuée par les bons mots d'un professeur humaniste émerveillé par un assemblage technologique inconnu supérieur mais hélas pointé vers le mal.


L'intégralité respire une ambiance thématique distrayante accompagnée de quelques messages écologiques de mises en gardes sur nos dérives terrestres.

Le beau Kirk ne lésine pas sur le torse nu en mettant habilement en évidence la désinvolture et la joie de vivre d'un acteur en pleine bourre physique.

A l'aise au harpon, au chant, en partenariat animalier ou en rupture avec la fourchette le comédien prend plaisir à alterner la gaudriole et le combat.

L'univers de Jules Verne consiste à délivrer l'analyse de mystères toujours rationalisés par un esprit humain se devant de conserver une analyse cartésienne. Ici la tradition est respectée, ce qui se divertit ou inquiète n'est qu'humain


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De Crego, le 3 octobre 2008 à 11:48

Il y a eu une version aérienne de Vingt mille lieues sous les mers, inspirée d'un autre roman de Jules Verne : Le maître du monde, avec Vincent Price jouant une sorte de capitaine Nemo en ballon dirigeable.


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De Arca1943, le 3 mai 2009 à 23:29

Même si on en trouve en réalité plusieurs, la construction de personnages intéressants n'est vraiment pas la première chose qu'on demande à un roman de Jules Verne – et on se satisfait parfaitement du plus traditionnel héros, comme Michel Strogoff par exemple. Pourtant, la création du capitaine Némo dans Vingt mille lieues sous les mers fut une idée inspirée, qui a engendré une sorte d'archétype moderne. Misanthrope et humaniste à la fois, ambigu au possible, ce personnage m'avait surpris, dans le temps, quand je dévorais tout jeune tous les Verne disponibles à la bibliothèque de mon quartier.

Et qui va être le capitaine Némo dans cette éventuelle mouture U.S. ? Le sympathique good guy Will Smith. Misère !


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De PM Jarriq, le 4 mai 2009 à 08:13

Will Smith ? Vu le massacre qu'il a déjà fait sur les personnages de James West dans Wild wild West et celui du survivant dans I am legend, je pense qu'il n'y a pas grand-chose de bon à espérer… Tant pis, reste à attendre le prochain remake !


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De Arca1943, le 5 mai 2009 à 00:50

Quant à mettre tous ces millions dans une version inepte d'Astérix, les Français pourraient peut-être essayer : on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Mais pas forcément 20 000 lieues : il faudrait se faire les dents sur autre chose, des trucs peut-être moins connus, jamais portés à l'écran ? Comme Kéraban le Têtu, par exemple. Le héros de ce roman est un vendeur de tabac turc qui décide de faire le tour de la mer Noire au lieu de traverser le Bosphore pour éviter de payer une nouvelle taxe imposée par le Sultan… Ou peut-être Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l'Afrique australe ? C'est une mission géographique anglo-russe qui doit se rendre en Afrique australe pour y authentifier le tracé du méridien. Mais malheur de malheur, voilà que la Guerre de Crimée se déclenche entre leurs deux pays…

Mais mon rêve le plus fou reste bien sûr non un film français, mais chinois : Les Tribulations d'un Chinois en Chine – un tantinet revu et corrigé, j'imagine, vu que monsieur Verne n'a jamais mis les pieds dans l'Empire du Milieu, mais en gardant tout ce qu'il est possible de garder de ce très divertissant roman d'aventures.


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De Arca1943, le 18 mai 2010 à 04:59

Paul Giamatti ? Kevin Bacon ? Alfred Molina ? Djimon Hounsou ? Ken Watanabe ? Toni Servillo ? Chow Yun-Fat ? Olivier Gourmet ?

Chacun dans son genre, un capitaine Nemo qui m'inspire plus que l'insupportable Will Smith.


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De Arca1943, le 8 juin 2010 à 18:50

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De Arca1943, le 20 juin 2010 à 18:56

Forest Whitaker ? Makram Khoury ? Michel Côté ? Tadanobu Asano ? Cate Blanchett dans son second rôle masculin ?

Enfin bref, n'importe qui en Capitaine Nemo, sauf Will Smith ! De grâce, dieux du casting, sauvez-nous de cette avanie !


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De Arca1943, le 1er mai 2012 à 08:03

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De droudrou, le 18 décembre 2016 à 15:33
Note du film : 6/6

Avec les cent ans de Kirk Douglas je suis en train de me refaire mon petit festival. Si aujourd'hui, compte tenu de l'évolution de la technique, les trucages peuvent en sembler désuets, en attendant le film demeure toujours aussi intéressant surtout si on considère notre regard présent sur l'écologie et les choses de la mer.

Vivement une version Bluray du film.


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De Impétueux, le 26 décembre 2022 à 22:27
Note du film : 3/6

Si l'on a dix ou onze ans, ou un peu plus, ou un peu moins, on se régalera de 20000 lieues sous les mers, parce que c'est rythmé, rapide, clair, angoissant et gratifiant tout à la fois, parce que ça fonctionne bien. Comme fonctionnaient toutes les belles machines hollywoodiennes de nos années adolescentes. Car si on a soixante-dix ans, ou davantage, un peu moins, un peu plus, on se régalera de retrouver un film parfaitement semblable au souvenir qu'on pouvait en avoir : exotisme, féerie, angoisse, hauteur de vue, explorations sous-marines, dévouement absolu au chef mystérieux, anéantissement très noble et très bien consenti de tous ceux qui ont suivi ce chef.

Si l'on n'a plus une âme enfantine – parce que l'on est passé dans le monde des adultes – ou si on ne l'a plus – parce que l'on est vraiment trop vieux ou parce que l'on a un peu honte de se retrouver enfermé dans sa propre enfance – que penser du film de Richard Fleischer, tellement conforme aux productions dispensées à l'envi par la firme Walt Disney ? Je n'en sais rien, à dire vrai et même je suppose qu'on puisse être un peu goguenard devant le placage consciencieux, mais tout de même assez terne d'un film bien agencé sur un roman violent, destructeur, méchant même, de Jules Verne qui, succès atteint, après Cinq semaines en ballon et Voyage au centre de la Terre pouvait vraiment tout se permettre, y compris l'anarchisme mortifère du capitaine Nemo.

Car c'est bien ce que sous-tend l'intrigue : la haine absolue de Nemo pour l'humanité, ici et là dissimulée sous les oripeaux d'un combat contre une puissance (jamais nommée) qui lui a enlevé femme et enfants et qu'il poursuit désormais de sa vindicte. Quoique les propos soient très édulcorés dans le film et même dans le roman, on songe à cette haine nihiliste incarnée par Souvarine (Laurent Terzieff) dans l'assez beau Germinal de Claude Berri : Si mes mains le pouvaient, elles prendraient la Terre jusqu'à la casser en morceaux.

Naturellement comme il s'agit d'un film destiné à un public enfantin, on n'en est pas du tout là. Et Jules Verne lui-même met de larges freins à ses sentiments profonds. Ce qu'il y a d'assez réussi dans le film et que Richard Fleischer n'a pas du tout trahi, c'est la conjonction du pur récit d'aventures, avec des personnages fortement typés, et de la détestation brute de l'humanité exprimée par Nemo.

On ne retiendra guère de tout ceci que les caramboles, fariboles, gugusseries du maître harponneur Ned Land (Kirk Douglas) mis en vedette auprès de ses bien pâles compagnons de captivité, le professeur Arronax (Paul Lukas) et son zélé domestique Conseil (Peter Lorre), le mutisme glacé du capitaine Nemo (James Mason) et de son second, jamais nommé (Robert J. Wilke). Et naturellement des belles images du monde du silence, tant vénéré par Nemo.

Et aussi du calmar géant. Au contraire de beaucoup, j'ai trouvé la bestiole bien impressionnante, aussi terrifiante que dans mon souvenir, avec ses tentacules formidables qui secouent les coursives du Nautilus et manquent de tuer Nemo jusqu'à ce que l'habile harponneur Ned Land en vienne à bout en visant parfaitement l'espace situé entre les deux yeux de l'affreux monstre.

Notons encore la hauteur du langage, empli de mots rares, que nos dix ans entendaient pourtant parfaitement et le regard jeté sur la sauvagerie des peuplades cannibales de Nouvelle Guinée ou d'autres lieux identiques. Y'a pas à dire, le monde a bien changé depuis 1954. En mal, évidemment.


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De droudrou, le 27 décembre 2022 à 13:10
Note du film : 6/6

heureux homme ! moi, à 79 ans, j'ai toujours bien du plaisir à le revoir ce film !… bien cordialement ! Droudrou


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De verdun, le 27 décembre 2022 à 14:21
Note du film : 6/6

Moi aussi j'ai toujours du plaisir à revoir ce film.

La mise en scène de Fleischer est très inspirée, tout comme la direction artistique. Comme je le faisais remarquer dans mon message de 2005, malgré le fait qu'il s'agisse d'une production Disney, le personnage de Nemo n'est pas édulcoré. Seule ombre au tableau: Aronnax est affadi à cause du médiocre Paul Lukas.

J'oserai même dire que le film est, pour une fois, peut-être plus intéressant que le roman, dont les interminables descriptions ichtyologiques peuvent lasser…


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De droudrou, le 27 décembre 2022 à 17:05
Note du film : 6/6

Attention, VERDUN , ne chargeons pas trop Paul Lukas ! Aronnax est affadi à cause du médiocre Paul Lukas. Dans Les cinquante cinq jours de Pekin médecin, il déclare à Ava Gardner qu'au cours de leur collaboration il est secrètement tombé amoureux d'elle ce qui pourrait nous valoir les ires de notre ami Delanuit… nous sommes dans une période de fêtes c'est donc un temps de paix !…


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De vincentp, le 27 décembre 2022 à 18:58
Note du film : Chef-d'Oeuvre

C'est un point de rencontre entre cinéma grand-public et film d'auteur. Les changements de ton, un arrière-plan assez sombre, typiques du cinéma à venir de Fleischer.


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De DelaNuit, le 28 décembre 2022 à 11:30
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Pour répondre aux différents et fort intéressants commentaires sur ce film :

Pas d'inquiétude Droudrou, aucune Ire de ma part. Je trouve aussi que Paul Lukas est bien fade dans ce film que j'adore par ailleurs, constamment dans l'ombre des autres personnages, tellement plus charismatiques, chacun dans son genre. Il est la figure sans relief par laquelle le spectateur entre dans cette histoire et observe tout ce qui se déroule à l'entour. Ce qui ne l'empêche pas d'être, à mon avis, bon acteur et émouvant face à Ava Gardner mourante dans sa dernière scène des 55 jours de Pékin (scène qui fut d'ailleurs bien difficile à tourner, mais c'est une autre histoire).

La divine Ava est reliée à Vingt-mille lieues sous les mers d'une autre manière : c'est en effet son interprétation du capitaine maudit dit "Hollandais Volant" face à elle dans Pandora qui valut à James Mason d'être pressenti pour incarner Nemo, autre facette de cet archétype… facette moins chanceuse puisque n'ayant pas croisé sur sa route la femme fatale (dans le sens premier relatif au Fatum, le Destin) et rédemptrice, prête à se donner et à mourir par amour pour le sauver. Point de salvation ici…

En revanche, je ne rejoins pas Impétueux sur son interprétation d'une "haine absolue de Nemo pour l'humanité". Je considère comme Verdun que "le personnage de Nemo n'est pas édulcoré" et comme Arca qu'il est "misanthrope et humaniste à la fois". Et c'est bien là son drame et tout l'intérêt du personnage. Ecartelé entre une volonté de bienfaisance à l'égard de l'humanité qui a motivé ses travaux scientifiques dans un premier temps, puis fatalement blessé par la rétribution qu'il en a obtenu : le bagne pour lui, la torture et la mort pour son épouse et son enfant, il oscille constamment entre les deux, et cette déchirure torturante le mène aux portes de la folie, que son regard exprime bien lorsqu'il joue de l'harmonium ou conduit le Nautilus à éperonner le navire de guerre en en tuant tous les occupants.

Je ne pense pas avoir vu une telle souffrance, un tel écartèlement, une telle folie chez d'autres personnages humains de Disney. Il y a bien la panique dans le regard du professeur fou interprété par Maximilian Schell dans Le trou noir (film par ailleurs partiellement inspiré par celui-ci) lorsqu'il découvre dans les scènes dantesque du final que son âme est emprisonnée dans le corps figé de son âme damnée de robot Maximilian trônant sur une montagne de l'Enfer environnée de flammes, mais si l'image est impressionnante, la folie et la torture du personnage ne vont pas aussi loin.


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De droudrou, le 28 décembre 2022 à 12:08
Note du film : 6/6

Je reviens à Paul Lukas dans les quatre cavaliers de l'Apocalypse – personnage intéressant par opposition à la famille et à son beau-frère ! mais quel final que ce film à connaître et à faire connaître !…


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De Impétueux, le 28 décembre 2022 à 13:13
Note du film : 3/6

Le roman de Jules Verne, que j'ai récemment relu, est bien plus explicite que le film sur la haine que porte Nemo à l'Humanité entière.

Sans doute me suis-je laissé entraîner par ma lecture car, de fait, chez Fleischer, le capitaine est un simple vengeur, ce qui le rend beaucoup plus compréhensible à l'enfance (et même aux adultes).

Au fait, certains ont paru croire que je n'avais pas trouvé un grand plaisir à la revision du film. Bien au contraire ! Et l'émerveillement de ma petite fille de 11 ans me semblait construire un pont entre enfance et vieillesse…


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