Tout simplement un super film dans la lignée des French connection qui mérite une édition en dvd.
C'est vrai, oui. On l'avait presque oublié, ce film-là ! On veut le revoir…
Le complément naturel de Serpico, avec une complexité et une ambiguité encore plus accentuées car personne n'est blanc-bleu dans cette histoire.
Vu la longueur du scénario, et l'ampleur du thème, il aurait peut-être mieux valu que ce film soit tourné en minisérie pour la télé. Lumet ne porte aucun soin particulier à la forme, c'est tourné platement, dans une lumière grisâtre d'un réalisme absolu, sans aucun effet de style. A l'heure de The shield, Training day ou Dark blue, les ripoux de Prince of the city, semblent bien gentillets, d'autant qu'on n'assiste à aucune de leurs exactions. Mais le vrai sujet du film est le mouchardage, et le personnage de Ciello oscille entre l'odieux et l'héroïque du début à la fin. Sa décomposition morale est parfaitement rendue par Treat Williams, qui de jeune loup survolté, devient un parano rongé de tics nerveux.
Quant au plan final, à l'école de police, il est implacable. Film austère, difficile d'accès, sans aucune concession "hollywoodienne", Prince of the city a pris un petit coup de vieux, mais mérite le détour pour l'intelligence de son écriture, et pour voir quelques acteurs comme Lindsay Crouse, Lance Henriksen, et surtout Jerry Orbach, formidable en flic dur à cuire. Peut-être aurait-il fallu un réalisateur plus "visuel", pour qu'on ressente davantage d'enthousiasme…
A noter que le DVD zone 2 récemment sorti, coupe le film en deux, comme aux temps héroïques des débuts du support. Il ne dure pourtant "que" 2 H 47 !
Une des réussites majeures de Lumet très à l'aise pour démonter les tares du système judiciaire et policier américain.
Le sujet fait penser à Serpico : un flic dénonce la corruption de son service. Ici on perd en puissance dramatique ce qu'on gagne en complexité et en subtilité: c'est un film très long, constitué d'une mosaïque de séquences diverses faisant intervenir de nombreux personnages dans une myriade de décors.
Treat Williams est excellent: pourquoi n'a t-il jamais retrouvé de rôle principal ? Il exprime parfaitement les souffrances intérieures que le réalisateur aime décrire dans ses films (cf Serpico ou pire The offence). Jerry Orbach est également inoubliable. La musique et la photo sont à l'unisson.
De nombreuses scènes sont inoubliables et quelle fin !
Une des réflexions majeures sur les imperfections de la démocratie américaine.
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