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Sujet : Critique


De dumbledore, le 22 février 2004 à 19:36
Note du film : 6/6

SAISON 2 (1973-1974)

Avec cette seconde saison, la série prend son envol. Le rythme et le ton trouvé la saison passée est enfin assumé. Nous tournons toujours autour d'un même thème par épisode (épuisement, le racisme, le mariage dans l'armée, etc, etc) avec en général deux histoires qui se croisent et s'entrechoquent. Le ton est irrévérencieux et clairement anti-militariste ou du moins "contre la guerre" comme l'épisode Les Latrines de la paix en témoigne.

Tout est au mieux dans cette saison, sauf peut-être le personnage de McIntyre qui n'a que très peu d'intérêt, avec un humour proche du personnage de Pierce, si ce n'est que chez lui, c'est rarement drôle.

Bref, une saison de très bonne qualité à ne pas manquer.

''2X01 : Inséparables (Divided we Stand)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Larry Gelbart ''

Le général Clayton demande au psychiatre, le capitaine Hildebrand de se rendre au campement 4077 afin d'établir si ses membres sont mentalement atteints ou non, et décider la division ou non de la section.

Il s'agit d'un épisode de redémarrage et comme tel, on représente tous les personnages, leurs spécificités et leurs folies propres. L'humour est toujours aussi incisif, et le rythme tendu. Un épisode classique dans le genre dans l'idée ou chacun tente de montrer une image belle et rassurante qui ne tient guère, les plaisanteries ne pouvant être réfrénés trop longtemps.

''2X02 : Le rendez-vous de 5 heures (5 O'Clock Charlie)

réalisation : Norman Tokar – scénario : Larry Gelbart and Laurence Marks''

Le rendez-vous de cinq heures se fait avec le pire des pilotes d'avion coréen qui tente de faire exploser une réserve de munitions située près des tentes des médecins de la 4077. Chaque jour, c'est l'occasion de paris sur la distance qu'il atteindra. Le Major Burn veut profiter de l'occasion pour armer le camp médical.

Episode de pure comédie avec peu de de piques sur la guerre et l'armée, sauf cette idée de refuser les armes comme meilleur moyen de ne pas se faire attaquer! Le rythme est toujours aussi rapide et les gags nombreux. Le régal continue.

''2X03 : Les yeux bleus d'Erika (Radar's Report)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Laurence Marks ''

Radar écrit son rapport de la semaine : ils ont reçu un prisonnier coréen qui, suite à une rixe, a mis en péril la vie d'un patient. Son médecin, McIntyre en devient furieux. Oeil de Lynx tombe amoureux d'une infirmière qu'il souhaite épouser. Elle le repousse. Klinger est examiné par un psy et finalement n'est pas réformé.

&&L'épisode vaut pour la toute dernière scène : Radar fait lire son rapport au colonel. Celui-ci lit : soldat coréen soigné, McIntyre perd son patient, Pierce a soigné une infirmière blessée, bref on voit comment tous les drames de la semaine – pourtant dramatique – ont été minimisés par des simples faits, froids et insignifiants.

Ici nous avons également trois histoires parallèles (un peu comme Friends) autour d'un même thème : les limites que chacun est près ou non à franchir. &&

''2X04 : Ennemis dans la dignité (For the Good of the Outfit)

réalisation : Jackie Cooper- scénario : Jerry Mayer''

Un petit village est bombardé par erreur par les troupes américaines. Nos deux médecins décident de faire un rapport qui est aussitôt étouffé. Ils refusent de se taire et tentent de faire connaître la vérité.

Episode cette fois très politique avec cette lutte contre la Grande Muette. Assez peu d'humour et une difficulté à trouver un rythme alerte. C'est même un peu bavard et trop "dénonciateur". On y retrouve toutefois un gag qui sera piqué ensuite dans Airplane une série de présentations de plusieurs personnages qui s'appellent mutuellement par le même rang, poussant cette présentation à l'incompréhension.

''2X05 : Les latrines de la paix (Dr Pierce and Mr Hyde)

réalisation : Jackie Cooper- scénario : Alan Alda & Robert Klane''

Après trois jours et trois nuits de travail sans sommeil, Pierce commence à délirer. Il découvre qu'il y a une guerre autour de lui et veut savoir pourquoi cette guerre existe !

Sublime épisode jouant sur l'absurde et posant des questions auxquelles il est impossible de répondre. Pourquoi cette guerre? Que veulent les communistes? L'épisode permet de pousser très loin dans le non sens les raisons de la guerre. Un des meilleurs de la saison, de sla série même, avec une performance remarquable de Alan Alda

''2X06 : Kim (Kim)

réalisation : William Wiard – scénario : Marc Mandel, Larry Gelbart & Laurence Marks''

L'hôpital récupère un jeune enfant coréen de 5 ans. Il devient la coqueluche de l'endroit, personne n'a le coeur à l'envoyer à l'orphelinat.

On joue cette fois sur l'émotion en mettant en avant McIntyre. Un peu trop linéaire peut-être et un peu facile également. On devine tout un peu à l'avance, aussi bien les changements que cette arrivée de l'enfant va causé au camp que la chute finale.

''2X07 : Personnel Indigène Local (L.I.P. (Local Indigenous Personnel))

réalisation : William Wiard – scénario : Carl Kleinschmitt''

Un soldat doit repartir chez lui, seulement il a une maîtresse coréenne de qui il a eu un enfant. Il ne veut pas repartir et demande l'aide de Pierce pour que l'armée accepte son mariage.

Episode évidemment sur le thème du racisme. Il est toutefois très linéaire et un peu long. Il vaut toutefois pour le retournement final et la discussion entre Pierce et sa conquête du moment.

''2X08 : Le procès d'Henry Blake (The Trial of Henry Blake)

réalisation : Don Weis – scénario : McLean Stevenson, Larry Gelbart & Laurence Marks''

Henry Black, le commandant du camp, est accusé de plusieurs malversations, notamment d'avoir détourné du matériel militaire donné à une coréenne. Alors qu'il passe en jugement, le major en profite pour prendre le pouvoir.

Très bon épisode également, avec un très bon rythme. Le scénario est bien tenu et les personnages sont à leur meilleur. Le Major Burns prenant la tête du camp, il ne peut s'empêcher de vouloir le réformer, et du coup, le comique est présent à répétition. Que du bon.

''2X09 : Un sang d'encre (Dear Dad… Three)

réalisation : Don Weis – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks''

Pierce s'ennuie et écrit à son père pour lui raconter le quotidien au camp.

Cette fois, on s'arrête sur les cas extrêmes rencontrés dans la médecine de guerre. Cela va du type dont on sauve la peau et qui réclame du sang "blanc" comme transfusion ou bien encore un soldat blessé et qui a dans le corps une grenade qui menace d'exploser. Pas vraiment d'humour dans cet épisode, plus le tragique quotidien de la guerre.

''2X10 : Le franc-tireur (The Sniper)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Richard M. Powell''

Un franc-tireur prend pour cible le campement des médecins. Sous la terreur chacun révèle sa vraie nature.

Le point de départ est plutôt bon, permettant de montrer un peu tout ce petit monde sous la pression de la guerre finalement fort absente des épisodes. Malheureusement, les promesses ne sont pas tenues et on assiste à des scènes attendues, comme la froussardise du majeur Burns.

''2X11 : Y-a-t-il un chirurgien dans le camp (Carry On, Hawkeye)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Bernard Dilbert, Larry Gelbart, & Laurence Marks''

&&La grippe fait des ravages. Tous les médecins sont hors d'état d'opérer. Tous sauf Pierce. Aidé par la seule infirmière "survivante", le major Houlihan, il lutte contre la maladie qui menace de le terrasser à son tour.

L'épisode permet de mettre en face à face "lèvres de feu" et "Oeil de Lynx" dans un autre rapport que celui habituel des vacheries. On sent poindre un respect entre les deux. Comme dans les épisodes de ce genre, celui des confessions affectives, ça donne des scènes touchantes et – ici – réussies. Un épisode à ne pas manquer. &&

''2X12 : L'incubateur (The Incubator)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

Si le campement avait leur propre incubateur, il pourrait effectuer des interventions plus rapides et être donc plus apte à sauver des vies. Par contre, il est bien difficile de faire bouger l'institution militaire.

Episode un peu mou et entendu. On aura même plus loin dans la saison un épisode presque identique, concernant cette fois une paire de bottes ! Pas un des meilleurs.

''2X13 : Guerre et jeu (Deal Me Out)

réalisation : Gene Reynolds – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

La partie de poker hebdomadaire doit avoir lieu. Seulement, les voilà interrompus par Radar qui – ayant emprunté la jeep – a causé un accident et Burns qui se fait menacer par un soldat traumatisé par la guerre.

Le décalage opère avec brio dans cette idée d'une partie de poker à finir avant tout, comme si elle était plus importante que la guerre elle-même. Un épisode tout en finesse, efficace.

''2X14 : Lèvres de feu s'enflamme (Hot Lips and Empty Arms)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Linda Bloodworth & Mary Kay Place''

Sa meilleure amie ayant épousé un ancien de ses prétendants, c'est l'occasion pour le major Houlihan de remettre sa vie en question. Elle décide de quitter le camp, de quitter Burns, de changer de vie.

Episode dédié au personnage de Houlihan, mais épisode réussi tout de même. Le rythme est particulièrement relevé et l'ivresse grandissante de Houlihan fonctionne à merveille.

''2X15 : Club privé (Officers only)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Ed Jurist''

Nos deux docteurs ayant sauvé le fils du général Mitchell, ce dernier "offre" un club privé pour les officiers. Pierce et McIntyre n'apprécient guère ce clivage imposé entre appelés et officiers.

Voilà un des épisodes critiques sur l'armée, celui de la séparation entre le simple soldat et l'officier surprotégé, dont la vie est finalement plus importante. Bien sûr tout cela passe sur le ton de la comédie grinçante. Bon épisode.

''2X16 : Démon de midi (Henry in Love)

réalisation : Don Weis – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

Le colonel Henry revient d'un séjour de repos à Tokyo. Il revient avec Nancy Sue Parker, une jeune femme de la moitié de son âge dont il est follement tombé amoureux. Elle doit rester pour un week end et va chambouler les habitudes du camp.

Episode dédié cette fois au colonel Henry qui montre les différentes facettes de son jeu de comédiens. L'épisode n'est pas une réussite, on le sent artificiel et surtout d'une morale qui fait un peu injure au ton plus libertaire du reste de la série.

''2X17 : Pour l'amour d'une botte (For Want of a Boot)

réalisation : Don Weis – scénario : Sheldon Keller''

Pierce a besoin d'une nouvelle paire de bottes. Pour contourner l'administration un peu lente, il doit plaire au responsable des acquisitions. Pour lui plaire, il faut plaire au colonel Henry, etc, etc, etc. Pierce passe de l'un à l'autre pour tenter de plaire à tous…

La force de l'épisode est de reposer sur du vide. Un équilibre se forme pendant les trois quarts de l'épisode avant de s'écrouler comme un jeu de domino. Une pure efficacité de scénario.

''2X18 : Opération nouveau-nez (Operation Noselift)

réalisation : Hy Averback – scénario : Erik Tarloff''

Un soldat passe son temps à vouloir fuir le camp car il est en pleine névrose à cause de son nez trop long. Pierce et McIntyre font venir en cachette un chirurgien plastique pour organisée une opération illégale au vu des codes de l'armée.

Mauvais épisode, sans rythme, artificiel, sans inspiration.

''2X19 : L'heureux élu (The Chosen People)

réalisation : Jackie Cooper – scénario : Laurence Marks, Sheldon Keller, & Larry Gelbart''

Le camp est en pleine menace : des paysans viennent sur place réclamer le champ sur lequel s'est installé le camp et Radar est accusé d'être le père d'une coréenne.

Episode sans vraiment intérêt, mou et qui se dégonfle un peu comme une baudruche. Un des moins intéressante de la saison.

''2X20 : Calme plat (As You Were)

réalisation : Hy Averback – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

C'est le quotidien au camp, si ce n'est que Burns souffre de son hernie et qu'il doit demander à Pierce de l'opérer.

Episode un peu vide et artificiel (les costumes de singes qu'achètent les deux médecins est une idée ridicule et sans grand intérêt. On se souviendra juste de moments intéressants entre Burns malade et Pierce.

''2X21 : Chauffe qui peut (Crisis)

réalisation : Don Weis – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

Le camp subit une absence de ravitaillement. Tous le monde doit faire attention et le colonel Henry repartit les tâches : Pierce l'hygiène, McIntyre le chauffage, Burns la nourriture, etc.

Encore un très bon épisode qui permet de mettre tous les personnages dans une situation extrême dans laquelle ils montrent des facettes de leur personnalité.

''2X22 : Guerre de religion (George)

réalisation : Gene Reynolds – scénario : John Regier & Gary Markowitz''

Parmi les blessés qui arrivent dans le camp, voici George qui a été roué de coups par ses camarades. La raison? Il est homosexuel. Pierce est touché par le personnage d'autant que celui-ci souhaite retourner très vite dans son unité afin de lutter contre cette ségrégation. Burns par contre fait preuve d'une homophobie qu'il a bien du mal à réfréner.

L'épisode aborde de nouveau un épisode épineux de l'armée : celui de l'homosexualité. On ne peut être qu'admiratif une nouvelle fois de la liberté de cette série qui date – rappelons le – d'une trentaine d'année. L'épisode est superbe, très drôle, avec un rythme d'enfer. Un des meilleurs de la saison.

''2X23 : Nouvelles du front (Mail Call)

réalisation : Alan Alda – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

Le courrier livre ses lettres à tout un chacun. Pendant cette journée, tous sont remués dans leurs habitudes. McIntyre pète les plombs et veut retourner chez lui pour revoir ses enfants, Burns apprend qu'un bon placement l'a rendu riche, etc, etc.

&&Alan Alda passe à la mise en scène et bien sûr ne peut s'empêcher de jouer avec. On a droit à des plans inédits : travelling très rapide sur Pierce ayant une idée, ou bien encore reflets dans une glace. Cela change un peu des habitudes… ce qui, dans le monde des séries, n'est pas forcément une bonne chose.

Quant au scénario, c'est du cousu main, très fin notamment dans la gestion du concept du courrier et de la lettre qui initient le début de l'épisode et qui se trouve aussi dans la résolution. Presque "La lettre volée" de Poe. &&

''2X24 : Des agents très spéciaux (A Smattering of Intelligence)

réalisation : Larry Gelbart – scénario : Larry Gelbart & Laurence Marks ''

Le calme habituel du camp est transformé avec l'arrivée de deux espions américains appartenant à deux services différents. Chacun est convaincu que l'autre prépare un sale coup…

La saison finit en toute beauté avec cet épisode absolument délirant sur le monde des services secrets. On navigue en plein absurde pour finir avec cette certitude que si la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaire, l'intelligence l'est également trop pour la laisser aux espions.


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