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Forum : Serpico

Sujet : Grand polar documentaire.


De verdun, le 2 mars 2006 à 20:10
Note du film : 6/6

Le début des années 1970 s'avère une période fructueuse pour le polar américain: DIRTY HARRY, LE PRIVE, FRENCH CONNECTION, les films de Richard Fleischer et surtout LE PARRAIN..

En 1973, Al Pacino,révélé au grand public se doit de confirmer son statut de grande vedette et d'acteur incontournable.Il se prend alors de passion pour l'histoire de Frank Serpico,ancien policier retiré en Suisse après avoir voulu dénoncer la corruption qui sévissait alors dans la police new-yorkaise.

Aidé par un réalisateur qui peut être génial dans ses grands jours, Sidney Lumet – alors qu'était pressenti le futur metteur en scène de ROCKY, John Avildsen, Pacino va s'investir totalement dans son rôle avec la passion et la démesure que nous lui connaissons et son incarnation permet de rendre à merveille tous les sentiments les plus contradictoires. Serpico nous apparaît tour à tour agaçant, drôle, émouvant, pathétique, arrogant, introverti… Et c'est une création importante parce que l'être humain Serpico avec ses forces et ses faiblesses est restitué avec ses forces et ses faiblesses. Contrairement à une majorité de polars, le policier n'est pas réduit à sa fonction où à une poignée de détails caricaturaux. L'accent sur sa vie amoureuse ratée à cause de sa frustration intense devant sa solitude face à la corruption de son milieu me paraît très heureux

Il faut dire aussi que Serpico est un flic atypique, qui se déguise souvent et s'habille souvent davantage comme un baba cool que comme le flic traditionnel.

Trente ans après, Serpico a gardé toute sa force. Certains détails pourront paraître datés comme le look de Pacino mais cela est sans doute dû aussi au grand soin de Lumet pour saisir son époque. Serpico est un grand polar documentaire et on ressort du film avec le sentiment d'une profonde authenticité et d'une grande intelligence devant des situations qui n'ont rien perdu de leur actualité.

Autre reproche qui peut être fait au film : il n'y a pas vraiment d'intrigue à proprement parler et le film est peut être un peu long mais c'est aussi son charme, son côté "Journal de bord". Et la construction en boucle du film pour nous montrer comment le personnage en est arrivé à se faire tirer dessus rappelle un futur rôle mythique de Pacino: l'impasse de De Palma.

Par conséquent, Serpico est beaucoup plus profond et moins mélodramatique ou triomphaliste que le commun des polars mais son atmosphère est particulièrement pessimiste et désenchantée. A cet égard, je voudrais tirer un coup de chapeau à la musique de Mikis Theodorakis, qui semble insolite dans le contexte du film (visiblement les producteurs ont voulu une musique dans le style de celle de Nino Rota dans LE PARRAIN) mais elle colle bien à la mélancolie du film et aux origines méditerranéennes du personnage.

Donc vous avez compris : Serpico est un film que j'adore.


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De vincentp, le 1er février 2009 à 21:11
Note du film : 6/6

Revu en hd-dvd. Pas de doute : c'est un grand classique. Verdun a développé de bons arguments. Mais ce qui me frappe en revoyant ce film, c'est l'esprit pionnier qui le traverse. On sent que Lumet défriche en 1973 de nouveaux territoires et il le fait avec un grand soin, et un sens prononcé du détail (quitte à prendre son temps, ce qui peut déconcerter certains spectateurs actuels). Beaucoup d'images frappantes également sur un nombre important d'extérieurs. On "sent" vivre la ville et sa population. Et l'on se dit au final que l'on a vu un sacré film en tant que tel, mais aussi une belle étude psychologique et sociologique (un peu à la façon de Fransecso Rosi).

Je préfère pour ma part ce descriptif minutieux, plein d'humilité, de la police new-yorkaise à celui de The departed, ou Scorsese nous en met un peu plein la vue, avec une mise en scène assez ronflante.


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De Impétueux, le 30 septembre 2013 à 22:28
Note du film : 2/6

J'ai trouvé ça, découvert hier, bien long et bien vertueux, sans flamme mais avec cette impeccable bonne conscience qui est un des plus ennuyeux tropismes du cinéma : il ne se passe rien d'autre que la célébration narcissique d'un flic assez banal qui se refuse à entrer dans les combines inhérentes à sa fonction.

Que ce sage pensum ait eu tant de notoriété aux époques indignées de la prospérité me laisse songeur… Je n'ai rien contre ce brave Sidney Lumet qui a réalisé un très bon film, au moins, La colline des hommes perdus et un drôle de truc assez déjanté, Une après-midi de chien, mais ce Serpico porte vraiment la marque gauchiste des années Soixante-Dix, rouflaquettes, cheveux longs et pattes d'éléphant…

Une grande déception…


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