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Sujet : Bardot déroutante...


De PM Jarriq, le 28 mars 2006 à 17:58
Note du film : 4/6

Entièrement bâti autour de Gabin, qui loin de ses rôles de prolos des années 50 (Gas-oil) campe un avocat grand-bourgeois, En cas de malheur est un drôle de film, qui fait se confronter un quinqua et une "jeunesse" aux valeurs très différentes des siennes. C'est l'opposition de ces deux personnages qui fait tout l'intérêt du film, ainsi que la composition déroutante de Bardot, qui joue une idiote sexy et décervelée avec une étonnante crédibilité. Parle-t-elle horriblement faux, ou compose-t-elle ? On peut se poser la question sur à peu près tous ses rôles, mais cela donne au personnage d'Yvette un côté "alien" très flagrant au milieu de cet univers policé et convenu.

Les seconds rôles sont bien campés (l'assistante Bordenave, l'épouse venimeuse), et quelques scènes sonnent juste. Comme lorsque Gabin emmène Bardot et leur bonne acheter des vêtements, et qu'il surprend leur reflet dans le miroir : un presque vieil homme accompagné de gamines. "Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?" demande Bardot. "J'ai pas dit que c'était drôle", répond Gabin, jetant soudain un terrible pathétique à son personnage apparemment si sûr de lui. Seule faiblesse, l'amant affreusement gâché par Interlenghi, post-synchronisé en français, et à côté de la plaque. A noter qu'on reconnaît un très jeune Jean-Pierre Cassel dans une séquence en trompettiste ivre. Le plus drôle, est que l'image la plus célèbre du film, montrant Bardot s'exhibant devant Gabin, est absente du film, coupée juste avant la sortie : on retrouve les plans dans les suppléments DVD.


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De paul_mtl, le 28 mars 2006 à 19:10
Note du film : 3/6

Alors vive les supplements DVD :D

J'ai l'impression d'avoir deja commenté ce film sur un autre forum cinema.

En voila un 'classique' qui a plutôt mal vieilli je trouve mais c'est effectivement le choc de 2 generations.

Confrontation par le statut social et mentalité de l'avocat experimenté (Gabin) et celui de la tres jeune 'pinup' (Bardot) qui est renforcé aussi par un jeu d'acteur opposé (convenu/naturel).

Gabin et sa morale ont le dessus bien évidement, ce qui en fait selon moi un film tres conformiste et désuet.

Je viens de voir sur allociné qu'il a un remake en 1998 En plein coeur


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De Impétueux, le 28 mars 2006 à 19:18
Note du film : 5/6

Tout à fait d'accord sur l'analyse de PM Jarriq ! Je n'ai pas beaucoup d'estime pour les qualités d'actrice de Brigitte Bardot, dont personne, pourtant ne peut aujourd'hui imaginer le mythe planétaire qu'elle a été ; son seul vrai bon rôle est dans La vérité de Clouzot, parce qu'elle est parfaitement adaptée au personnage et qu'étant tout, sauf une actrice, elle entre bien dans cette personnalité de paumée. Mais dans En cas de malheur, à un moindre degré toutefois, cette identification se reproduit ; j'ai écrit, sur un autre fil, mais à propos du même film que "ses moues crispantes et son ton de voix acidulé étaient tellement dans le rôle qu'elle y a moins de mérite" (d'être bonne) ; (je sais ! il n'est pas de bon goût de se citer ! je sais !!)

Il est très exact que Gabin, grand avocat opulent, doté d'une épouse parfaite, qui tolère ses maîtresses dès lors qu'elles ne lui font pas quitter les lignes droites (et c'est Edwige Feuillère !) est submergé par ce torrent de jeunesse, d'une idiotie mais d'une vitalité sans pareilles, parce qu'il sent que c'est sûrement la dernière fois qu'il va connaître ce bouleversement ; et que ce chant du cygne semble tout lui autoriser.

Mais est-ce qu'il aime Yvette (Bardot) ? Sûrement pas, ou pas autant que Mazzeti (Franco Interlenghi – qui joue, vous avez raison, Jarriq, trop exalté, trop napolitain -)… Maître Gobillot (Gabin) aime que sa dernière passion se joue avec une fille si belle…

J'ajoute que Nicole Berger, disparue dans un accident de voiture à 33 ans, et qui joue la bonne, avait bien du talent et parvient dans ses brèves apparitions à donner à son personnage le tour vénéneux qui convenait….

Et je termine en rappelant qu'il y a aux manettes le grand Autant-Lara, aux scénario (d'après Simenon) et dialogues les duettistes Bost et Aurenche, et à la musique, René Cloerec ; presque la même équipe que Douce !

Décidément la Qualité française savait bien vieillir !


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De PM Jarriq, le 28 mars 2006 à 19:29
Note du film : 4/6

Le mythe Bardot était tel, qu'un film américain intitulé "Chère Brigitte" a été tourné, avec James Stewart, dont le héros était un gamin yankee rêvant de rencontrer BB. L'actrice apparaît à la fin du film…


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De Gilou40, le 7 janvier 2011 à 16:25
Note du film : 3/6

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas revu ce film. Entièrement bâti autour de Gabin nous dit PM jarriq. Oui, certes. Mais il n'empêche que les appartions les plus magistrales restent celles de l'éblouissante Edwige Feuillère. A l'inverse de Gabin, elle n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour être crédible. Bardot est horripilante mais c'est Bardot. Impétueux nous parle de son rôle dans La vérité de Clouzot : J'évoquerai plutôt un coup d'bol et peut-être quelques bonnes beignes comme Clouzot savait, dit on, les distribuer pour faire sortir quelque chose de ses acteurs. Parce que Bardot, c'est avant tout un beau physique et beaucoup de scandales ! J'entendais un jour la grande Sylvie, La vieille dame indigne dire : "- Michèle Morgan ?? Une belle image mais surement pas une actrice !-" Je n'en pense pas moins de Bardot. Nous dirons que Dieu… créa la femme au bon moment. Point. Sa carrière se fit plus sur papier glaçé scandaleux que sur la toile…

Pour en revenir à la critique d'impétueux, il nous parle du chant du cygne, de dernier boulversement. Au passage, Je relève la formidable phrase de Gabin : J'aurais aimé avoir une autre gueule pour ce qui m'arrive, mais ce qui est formidable c'est que ça m'arrive avec cette gueule là !!-"
Mais nous sommes en 1958 ! Et ce qui, à l'époque, relevait de la honte côtée en bourse, aujourd'hui se pratique au grand jour et avec un ostentatoire mépris pour la morale. En l'an 2 000, les hommes d'un certain âge ou d'un âge certain, bien friqués, ne connaissent pas le chant du Cygne. Un chèque, et le cygne chante sa plus belle mélodie. Et par les temps qui courent, les cygnes sont nombreux…Sans aller jusqu'à Anna nicole Smith qui à 26 ans épousa le milliardaire J.Howard Marshall qui en avait 90, les exemples sont légion. Le "progrès" est passé, même par là…

Pm Jarriq nous parle du jeu un peu forcé de l'Italien Franco Interlenghi. Mais ne trouvez vous pas qu'il y a par moments, dans ce film, dans les scènes entre bardot et Interlenghi des relents de Thérèse Raquin ? Franco Interlenghi ressemble à Raf Vallone jeune, et puis la lumière, le ton, les attitudes. Par moments, on remplacerait Bardot par Signoret, ma foi…

C'est un bon film mais qui aurait mérité plus de discernement de la part du casting. Mais Autant Lara a su magistralement dénoncer l'hypocrisie outrancière de la bourgeoisie bénie-oui-oui et ça, rien que ça, c'est une reussite totale !


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De Tamatoa, le 26 septembre 2012 à 02:25
Note du film : 2/6

Quand même …Comme il a du souffrir ce pauvre Gabin..Que le temps a du lui paraitre long. Et il n' y avait pas, sur le plateau, un vétérinaitre pour piquer cette horripilante, insupportable, crispante, très exaspérante Bardot ? Elle rend ce film absolument imbuvable ! Il ne manquait que le bébé phoque ! Faire ça à une Edwige Feuillère…Je veux bien admettre que vouloir monter le chapiteau passé un certain âge implique que l'on voit les clowns se ramener, mais quand même  ! Une tâche pareille ! Oû étaient donc les Anita Ekberg, Elizabeth Taylor, Gina lollobrigida, Audrey Hepburn, Grace Kelly ? Un brin de maquillage (et encore !), elles auraient eu 25/26 ans au lieu d'en avoir 22 et ça faisait la rue Michel..

Imbuvable !


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De Impétueux, le 26 septembre 2012 à 16:05
Note du film : 5/6

Ah ben tiens, pour une fois, Tamatoa, nous ne sommes pas d'accord (ce qui n'est ni offensant, ni dramatique)…. en écoutant l'autre jour Florence Moncorgé, fille de Jean Gabin, dans le remarquable supplément du Port du désir, j'ai relevé qu'elle classait En cas de malheur parmi les deux ou trois films qu'elle préfère de son père.

Ce qui m'a donné envie de revoir la chose… Je sais bien que ce n'est pas contre Gabin, mais contre Bardot que vous fulminez… N'empêche, je ne vous suis pas : toutes celles que vous citez plaisamment étaient soit trop femmes (Elizabeth Taylor, Gina Lollobrigida, Anita Ekberg) soit trop raffinée, distinguée (Audrey Hepburn), soit trop glaciale (Grace Kelly ! ; pourquoi pas Kim Novak ou Tippi Hedren, ces icebergs, pendant que vous y êtes ?).

Il fallait une actrice très animale'' ; trente ans plus tard, j'aurais assez bien vu une Béatrice Dalle (celle de 37°2, évidemment). En enfant vicieuse et immature, il me semble que Bardot, pour l'époque, s'imposait.


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De Tamatoa, le 26 septembre 2012 à 19:41
Note du film : 2/6

En enfant vicieuse et immature, il me semble que Bardot, pour l'époque, s'imposait.

Et alors ? Pensez vous les beautés citées si maladroites qu'elles ne puissent pas jouer les enfants vicieuses et immatures ? Quant' à Tippi Hedren, un iceberg, vous savez quoi ? Dans une prochaine vie, que d'aucuns prédisent pour la fin de l'année (!), je serai réincarné en ours blanc et je me promènerai, je bivouaquerai sur l' Iceberg Tippi Hedren ! Et le premier qui s'approche …


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De moby dick, le 12 janvier 2018 à 16:43

Comme le rappelle le critique Louis Schorecki, les violons ont toujours raison. Ils ne manquent pas dans cette formidable adaptation du non moins formidable roman de Simenon. Et ils nous font soupirer d'aise devant la vitalité quasi-criminelle de BB, gémir devant sa beauté étourdissante, fondre aussi devant sa candeur proche de l'inconscience absolue et vibrer devant un Gabin sur le retour qui se saisit, tel un gamin pourtant, de la dernière partie de plaisir subversif que sa vie de notable lui réserve. Car assurément, à l'époque, ce film était tout bonnement subversif, comme l'était le pouvoir de séduction de Brigitte Bardot. Certes le film a connu un gros succès populaire mais il a dû faire bondir de colère les ligues de vertu hélas toujours en embuscade. Et je suis persuadé qu'Autant-Lara, immense provocateur, a dû s'en amuser avec ses acteurs complices.


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De vincentp, le 29 septembre 2021 à 22:23
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Très belle mise en scène de Autant-Lara pour un film assez similaire de La traversée de Paris, réalisé deux ans plus tôt. Les classes sociales des années 1950, la psychologie intemporelle des individus sont évoquées à la perfection. Confrontation de personnages désabusés et d'autres idéalistes. Une photographie et un scénario élaboré, demeurant modernes. Les acteurs (Bardot, Gabin,…) sont excellents. Bref, un classique du cinéma français de la fin des années cinquante.


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De Impétueux, le 30 septembre 2021 à 14:21
Note du film : 5/6

En cas de malheur en rapport avec La traversée de Paris ?

À part la présence de Jean Gabin, il n'y a aucune ressemblance : ce n'est pas la même époque, la même situation, le même milieu social, la même intrigue…

Qu'est-ce que vous aviez fumé, Vincentp, le jour où vous avez écrit ce commentaire absurde ???


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De fretyl, le 30 septembre 2021 à 16:30
Note du film : 6/6

Absolument aucun rapport en effet entre une comédie dramatique (La traversée de Paris) et entre un film social qui traite du début des années soixante !


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De vincentp, le 30 septembre 2021 à 20:17
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je laisse à Dupond-Moretti (petit-neveu de André Gobillot) le soin de vous répondre.


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