Un film commencé par Huston, fini par Fleischer, photographié par Nykvist et avec l'immense George C. Scott ? Je ne l'ai jamais vu, mais il y a là quelques éléments qui incitent à voter, non ?
Et bien j'ai vu ce film et je vous assure que c'est un petit chef d'oeuvre très plaisant ou George C Scott est talentueux, la musique est envoutante digne de Ennio Moriconne et la réalisation bonne. A recommander pour les fans de George C Scott avant tout!
Oui, une photographie splendide du chef opérateur de Bergman (Sven Nykvist) et une mise en scène de grande qualité de Richard Fleischer, employant des plans sophistiqués (profondeur de champ, angles de plongées prononcés) et très variés. Le scénario, impeccable, est dérangeant : les personnages évoluent en marge de la société, dans un univers violent, sans échappatoire, sans valeurs positives, exceptées celles improvisées par le héros solitaire (George C. Scott). The last run (1971) fait penser à Killer elite (1975) de Peckinpah, et semble appartenir à une espèce cinématographique disparue des écrans depuis longtemps.
Le résultat est effectivement un petit bijou qui combine la virtuosité technique de Fleischer et le pessimisme de Huston. L'idée de départ semble conventionnelle, le dernier coup d'un gangster rangé des voitures. La voiture est l'un des personnages clés du film, que ce soit dans le merveilleux générique d'ouverture, servi par la musique non moins merveilleuse de Jerry Goldsmith Ou dans le final, où elle symbolise la fin de vie.
Le traitement à la Jules et Jim – la femme attire les deux hommes de l'histoire – sert le film. C'est un film au rythme assez lent mais les scènes d'action sont sèches. Les paysages de la péninsule ibérique sont magnifiquement photographiés. Ils donnent un caractère atypique à ce polar mélancolique beaucoup moins conventionnel qu'il n'y paraît.
George C. Scott offre une magnifique prestation dans le rôle de ce vieux lion éteint mais prêt à rugir de nouveau. Il le sera également dans Les flics ne dorment pas la nuit du même Fleischer l'année suivante.
Longtemps invisible, ce petit bijou méritait sa résurrection.
« La voiture est l'un des personnages clés du film (…) dans le final, où elle symbolise la fin de vie. »
Déseuphémisons : où elle symbolise la mort.
Vous avez raison, ma phrase était mal tournée mais "ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face"…
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