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Sujet : Un peu plus Hollywood que Rome


De Léonidas III, le 18 avril 2005 à 14:00

Toute ma jeunesse… Evidement, beaucoup de mixage des périodes, un peu plus Hollywood que Rome, mais un bon moment. Merci Miklos pour la musique !


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De Cas, le 6 novembre 2005 à 21:38

Pas mal (trop) de différences avec le roman qui l'a inspiré, mais malgré tout un excellent film.

D'autres réalisateurs en auraient tiré une boucherie ignoble, ce n'est pas le cas ici, malgré le thème, tant mieux.


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De Arca1943, le 10 décembre 2005 à 17:33
Note du film : 4/6

« Plus Hollywood que Rome » en effet la formule est de bonne synthèse et s'applique à pas mal d'autres films du même acabit. Mais ne le ratez pas quand il passera à la télé : parce qu'il y a Sir Peter Ustinov, absolument démentiel dans le rôle de Néron !!!


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De doum34, le 24 avril 2006 à 22:28
Note du film : 4/6

Bien d'accord. Ce n'est pas un chef-d’œuvre (trop 'hollywoodien' est bien senti). Mais il y a Robert Taylor, un peu 'coincé' dans sa schizophrénie -et même souvent dans son jeu- (général romain amoureux d'une chrétienne – délicieuse Déborrah Kerr -) et Peter Ustinov dans un numéro éblouissant de Néron dans son délire paranoïaque qui met le feu à Rome afin que ce spectacle lui inspire une œuvre. Bon, c'est assez gros, mais j'aimerais bien, néanmoins, le revoir en DVD.


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De titi77, le 27 juillet 2006 à 14:07
Note du film : 6/6

pourquoi zckizofrène ? se convertir se relèv e pas de la maladie mais de lEspérance et de la quête éternelle du bonheur notamment par l'Amour d'un être choisi ! ce film est un bel hommage à la conversion par le coeur à coeur de personnnes capables de sacrifier leurs idoles pour un Dieu !


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De meg, le 13 novembre 2006 à 12:03
Note du film : 5/6

Le livre est génial. Je ne connais pas son adapation au cinéma mais aimerai beaucoup en profiter


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De droudrou, le 13 novembre 2006 à 14:02
Note du film : 4/6

Assez surpris que ce film n'existe pas encore en DVD. Il fait partie de ces fastueuses mises en scène hollywoodiennes avec leurs défauts et leurs qualités. En termes de casting, il est le reflet d'une époque sachant qu'aujourd'hui les réalisateurs cherchent à être plus proches de certaines réalités.

Il me semble qu'il y avait eu, au moment de la sortie de "Gladiator", quelques velléités d'en faire un remake. Ca pouvait être un projet intéressant mais qu'il y a tout lieu de prendre avec quelques pincettes puisque les derniers "peplum" que nous avons pu voir apparaître sur nos écrans ne tiennent pas leurs promesses. On pourrait croire que le travail des scénaristes va nous amener des histoires solides. Malheureusement, on pourrait se poser la question de savoir quelle importance est donnée aux choix et aux réflexions du public. Notre société dite de communication (il y a quelques années) semble se métamorphoser de plus en plus sur une société de consommation obligée.


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De DelaNuit, le 12 novembre 2008 à 17:53
Note du film : 6/6

Quelqu'un pourrait-il me renseigner ?

La sortie dvd prévue ce mois-ci de ce monument du cinéma, qui en son temps déplaça les foules, ne concernerait qu'une version "blue-ray" et pas de version dvd classique en vue ?


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De droudrou, le 12 novembre 2008 à 18:21
Note du film : 4/6

Si ! Un coffret 2 DVD ! – Voir sur Amazon et les autres…


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De DelaNuit, le 15 novembre 2008 à 19:09
Note du film : 6/6

Merci pour l'info. Le coffret comporte visiblement des tas de choses (reproduction d'affiches d'époque, photos, documentaires…)

Il était temps de rendre hommage à ce monument du cinéma qui fit grand bruit à sa sortie et renfloua la MGM en tenant l'affiche pendant plusieurs années. Il faut dire qu'il s'agit d'une adaptation d'un célèbre best-seller. Un journal de l'époque avait titré à sa sortie : "The most colossal movie you are likely to see for the rest of your life !"

Aujourd'hui, Quo Vadis ? peut paraître un peu daté, et quelques longueurs peuvent lui être reprochées, mais quels morceaux de bravoure !

D'abord une superbe reconstitution de l'Empire Romain, avec ses cohortes défilant sur la voie appienne et le forum, les danses rituelles des vierges vestales sur le parvis du palais, l'invocation des dieux par la grande prêtresse, les orgies impériales avec danseuse assyrienne et lutteurs, les jeux du cirque…

Une gallerie de personnahes hauts en couleur, au services de dialogues finement ciselés, très bien traduits en VF : Robert Taylor (Marcus Vinicius) en militaire robuste revenant de Gaule, Deborah Kerr (Lygie) en otage lygienne à la chevelure flamboyante, Patricia Laffan (Poppée) en impératrice sulfureuse ex-prostituée sacrée, Leo Genn (Pétrone) en arbitre des élégances païennes blasé, et surtout Peter Ustinov dans l'un des meilleurs rôles de sa carrière, le monstre Néron, incarnation de la folie pour des siècles !

Ah, Néron dévoilant à ses courtisans la maquette de la nouvelle Rome… Marcus Vinicius sautant sur son char pour regagner en hâte la ville éternelle et découvrant du haut d'une colline l'incendie dont l'histoire a gardé la mémoire… Néron, lyre à la main chantant son "hymne à la Rome incendiée" au dessus du brasier depuis les terrasses de son palais…

La scène de l'incendie est une des plus fameuses de l'histoire du cinéma, et n'a rien à envier à celle d'Autant en emporte le vent.


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De droudrou, le 15 novembre 2008 à 19:41
Note du film : 4/6

Delanuit nous dit :La scène de l'incendie est une des plus fameuses de l'histoire du cinéma, et n'a rien à envier à celle d'Autant en emporte le vent.

Je ne sais pas… Pour "Autant en emporte le vent", il faut revoir les "notes" de production. Il y avait eu pas mal d'idées pour cet incendie. Pour "Quo Vadis", il faudrait que je revoie le film… Impressionnant jusqu'à quel point ?


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De Arca1943, le 15 novembre 2008 à 21:17
Note du film : 4/6

« …et surtout Peter Ustinov dans l'un des meilleurs rôles de sa carrière, le monstre Néron. »

Eh bien, disons que monsieur Ustinov n'y est vraiment pas allé avec le dos de la cuiller. Mais bon, comme ce cher vieux Néron ne faisait pas non plus dans la dentelle, alors d'accord. À ranger dans la catégorie des cabotinages réussis – catégorie rarissime ! acteurs débutants qui liriez ce message, n'essayez surtout pas ça ! – aux côtés, par exemple, de Charles Laughton dans le premier Bounty et George C. Scott dans Dr. Strangelove.


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De DelaNuit, le 16 novembre 2008 à 15:24
Note du film : 6/6

Néron : "- Mes amis, ce peu de considération qui vous a privé de ma présence ces derniers temps va prendre fin, et vous allez comprendre les projets d'un pur artiste… Savez vous que, lorsque je pince les cordes de ma lyre, je perçois les échos d'un monde au delà du nôtre ?… J'entrevois l'Olympe… Et moi, l'empereur, qui suis un dieu, je me sens alors aussi faible qu'un insecte… aussi paisible que l'enfant au sein de sa nourrice…

Pourtant, croyez-vous que j'ignore que parmi les gens du peuple, certains me traitent de matricide, d'assassin ? Savez-vous pourquoi j'ai décidé de faire mourir ma mère… et ma femme Octavie… que j'adorais ?

C'est parce que j'ai compris qu'au seuil de cet inconnu, je me devais d'offrir en holocauste le plus grand sacrifice qu'un homme puisse concevoir… Et alors j'ai pensé : si c'est formidable tant mieux ! Si c'est terrible tant pis… L'important est que ce soit à ma mesure… En dehors des sentiers battus…

Ma décision est prise : Néropolis sera notre nouvelle Rome !

Et l'ancienne Rome dites-vous ? Crasseuse et superbe ? N'y aurions-nous pas pensé ? Rome est-elle toujours là Tigellin ? Rome n'est plus qu'un océan de flammes, un brasier dont les flammes s'élancent de milliers de toits ! Tu comprends, Pétrone, c'est cela mon épopée ! Créer pour détruire… et créer de nouveau…

Ce soir, je vous chanterai mon ode à la Rome incendiée !…"


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De vincentp, le 20 février 2013 à 23:03
Note du film : 5/6

5,4/6. Que penser aujourd'hui de Quo Vadis, réalisé en 1951 par Mervyn leRoy, avec derrière lui toutes les ressources de la MGM ?

C'est tout d'abord un formidable spectacle, construit avec une débauche colossale de moyens (décors, costumes,…) donnant l'illusion d'une Rome réelle.

L'évocation de la montée en puissance du christianisme ne me parait pas être l'aspect le plus réussi. Les chrétiens sont montrés comme un peu angéliques (de nombreux aspects datés). Il me semble très subjectivement que Barabbas de Richard Fleischer est mieux fait sur ce plan-là. Je ne suis pas très convaincu non plus par l'interprétation de Deborah Kerr, que l'on a vu mieux utilisée dans d'autres long-métrages (Narcisse noir par exemple).

En revanche, les complots au sein de la cour autour de Néron sont remarquablement bien évoqués, et de façon moderne encore aujourd'hui. Il y a tout d'abord ces nombreux serviteurs ou gardes soumis à l'autorité de la cour, émettant par moments des signes indiquant leur mode intérieur de rébellion. Et aussi les détenteurs du pouvoir, extrêmement bien représentés. Néron, sublimement interprété par Peter Ustinov, porteur de dialogues et attitudes extravagants. Observons les angles de prises de vue captant la folie des gestes ou du regard de Néron. Le personnage de Poppée est parfaitement imaginé et interprété par Patricia Laffan. En avance de ce que le cinéma américain des années 1950 a pu nous montrer en matière de portrait de femme. Marcus Venitius (Robert Taylor) et Petronius (Leo Genn) sont des personnages complexes et attachants, en lesquels le spectateur masculin peut s'identifier.

LeRoy (et les scénaristes) prennent le temps nécessaire pour décrire la psychologie assez complexe de ces personnages, l'évolution de ces psychologies dans le cadre de la folie grandissante de l'empereur Néron et de ses projets mégalomaniaques. Les plans fixes sur les regards muets des uns et des autres en disent long sur le cheminement de leurs pensées. Je note le sourire perfide de Poppée, le regard fier puis progressivement de plus en plus inquiet de Marcus Vinitius et de Petronius face à la réalité des faits. Petronius est une énigme : il analyse tout en une fraction de seconde, mais sa proximité avec l'empereur fou fait qu'il n'arrive à produire des émotions assez humaines dans le cadre de sa vie privée…

Les relations de pouvoir et la psychologie des personnages qui le cotoient, traités à la perfection, confèrent à ce film -qui n'est de toute évidence pas un chef d'oeuvre (car inégal et un peu trop long)-, la dimension d'un classique au sein duquel il est possible de trouver matière à réfléchir (tout en se distrayant) et à mon avis aussi de dégoter les ingrédients qui permettent de concevoir avec succès un long-métrage contemporain basé sur des psychologies non monolithiques.


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De Impétueux, le 20 octobre 2013 à 10:21
Note du film : 3/6

Sûr que c'est de la belle ouvrage ! Il ne manque ni une vestale, ni un licteur, ni un buccin, ni un tuba, les effets de foule sont impressionnants, la reconstitution des monuments antiques parfaitement léchée, le chatoiement des couleurs rendu avec une précision maniaque. On l'a dit, c'est impeccablement hollywoodien, impeccablement technicolorisé. Et mis en musique par un vieux routier habile, Miklos Rozsa, qui a connu une grande réussite dans beaucoup de genres, notamment dans le péplum (Jules Cesar, Ben Hur, Le Roi des Rois, Sodome et Gomorrhe).

C'est de la belle ouvrage mais, outre que c'est bien long et souvent languissant – surtout la première partie, bavarde, interminable – c'est précisément un peu trop marmoréen pour émouvoir. Robert Taylor et Deborah Kerr qui interprètent Marcus et Ligia, les héros du film sont terriblement figés et ne parviennent pas une seconde à faire croire en leur passion. Peter Ustinov pourrait être un Néron comme on l'imagine (et les propos ci-dessus rappelés par DelaNuit sont bien intéressants) mais il est trop livré à lui-même, trop caricaturalement outrancier, trop glapissant. En revanche Poppée (Patricia Laffan) a un visage d'une perversité intéressante ; et bien que rien ne rappelle dans le personnage de Pétrone (Leo Genn) l'auteur sarcastique du Satyricon, sa subtilité d'esprit, sa finesse, son habileté sont bien rendues.

Et puis, alors que le film devrait tout de même un peu toucher de plus près à la naissance du christianisme, aux premiers âges de l'Église, il est complètement dépourvu de spiritualité et l'on reste complètement extérieur à la fièvre de converti qui anime Saint Paul (Abraham Sofaer) et presque à la foi d'apôtre de Saint Pierre (Finlay Currie) sauf – essayons d'être juste – quand il proclame les Béatitudes dans la catacombe. Un sujet pareil ne peut pas, pour les Occidentaux que nous sommes, pour le chrétien que je suis, être aussi exempt d'émotion, ne pas essayer de transmettre un peu de la ferveur des martyres qui se faisaient dévorer par des bêtes féroces, crucifier, brûler en chantant des hymnes sacrées et en appelant sur leurs persécuteurs la miséricorde de Dieu.

Je sais bien que j'ai écrit un peu le contraire dans un message sur le Barabbas de Richard Fleischer que, comme Vincentp, je préfère à Quo vadis ? ; je suis bien conscient de la difficulté qu'il y a de faire coexister dans un même film le caractère spectaculaire que l'on souhaite à un péplum et l'intériorité spirituelle que l'on demande à une histoire si mystérieuse que celle de l'apparition de l'Église du Christ ; c'est difficile, mais on y peut arriver : ainsi Ben Hur, ainsi l'extrême fin de La Tunique

Cette grande machinerie aux milliers de figurants, aux décors gigantesques spectaculaires, aux personnalités presque sans nuances, qui confine la montée du christianisme à ses aspects les plus superficiels et anecdotiques est finalement assez fade : le grand spectacle envahit tout : on a envie de dire Bravo ! C'est très bien ! et de passer à autre chose.


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De Frydman Charles, le 31 décembre 2016 à 13:39
Note du film : 5/6

Quelques questions sur ce qui ressemble à des anachronismes . le jeu d'échecs existe depuis l'antiquité mais je doute que ce soit sous sa forme actuelle à l'époque ou se déroule le film . Entendre "échec et mat" de la part de Pétrone vers 1h 25 mn après le début lors d'un jeu d'échecs dans le film me semble anachronique (en fait la traduction semble approximative, on entend "there you are" en VO : script de quo vadis en VO ) . Le jeu oppose Marcus qui a les noirs à son oncle Pétrone qui a les blancs et a gagné. Les figurines du jeu sont joliment sculptées. Vincentp a édité au dessus une photo ou apparaît le jeu d'échecs. "Le jeu d’échecs, tel que nous le connaissons, a émergé dans le nord ouest de l’Inde antique autour du 7° siècle ( après JC )" , donc longtemps après la Rome de Néron. De même lorsque des signatures sont apposées en bas d'un parchemin vers 1h 54 mn après le début. Une sorte de pétition afin que Galba remplace Néron. Marcus demande que son oncle le poète Pétrone signe:"ta signature ajoutée aux nôtres prouvera à Galba qu'il sera accueilli avec faveur , je sais que tu signeras – Je signe avec humilité…".Je doute que le poids juridique d'une signature existait alors ! Ni même que la signature exista sous sa forme actuelle . Vers 2h 08 mn après le début lorsque Néron apprend le suicide de Pétrone qu'il croyait être son ami, on lui apporte une fiole en verre parfaitement transparent afin de recueillir ses larmes. Le verre était déjà connu depuis longtemps mais loin d'être transparent.


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De Nadine Mouk, le 31 décembre 2016 à 17:48

Frydman Charles, un livre numérique intitulé De l'origine de la signature est à votre portée sur Google et toutes les explications vous sont données …


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De Commissaire Juve, le 1er janvier 2017 à 01:32

J'en profite pour dire que j'ai trouvé le film long, rasoir, caricatural. Selon un documentaire passé récemment sur ARTE, certains historiens pensent désormais que Néron était sans doute bien différent du personnage grotesque interprété par Peter Ustinov. A partir de là, tout le château de cartes s'écroule.


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De Frydman Charles, le 1er janvier 2017 à 17:58
Note du film : 5/6

Nadine Mouk , j'ai consulté le livre numérique "De l'origine de la signature", et effectivement une forme de signature existait dans l'antiquité, avec une signification très différente de celle actuelle: "Le signum gravé sur le chaton d'un anneau porté au doigt tient lieu de signature chez presque tous les peuples de la haute antiquité.

A Rome, vers le temps de Cicéron, le droit prétorien exige, pour la validité de certains testaments, outre l'apposition du signum, celle de la souscription autographe (subscriptio) du testateur et des témoins "

Néanmoins dans le film, lorsque Pétrone dit "je signe avec humilité" , on le voit de dos signer simplement comme on signe aujourd'hui.


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De droudrou, le 3 janvier 2017 à 20:07
Note du film : 4/6

Nadine Mouk , j'ai consulté le livre numérique "De l'origine de la signature", et effectivement une forme de signature existait dans l'antiquité, avec une signification très différente de celle actuelle: "Le signum gravé sur le chaton d'un anneau porté au doigt tient lieu de signature chez presque tous les peuples de la haute antiquité.

voir le geste de Messala quand il accepte le pari lancé en défit par Ilderim dans Ben-Hur

De mon côté je pense très fort que si je revois Quo vadis ma note va dégringoler de façon sensible. d'autant que je partage l'avis du commissaire Juve Peter Ustinov apparaît outrancier tout comme dans Topkapi

à propos de Quo vadis c'est un avis que j'étendrai à Samson et Dalila quand j'ai découvert le film en bluray… Mais je pense très fort que vu à l'époque de sa sortie j'aurai certainement exprimé une autre opinion…


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De DelaNuit, le 6 janvier 2017 à 16:15
Note du film : 6/6

A quoi bon lister les anachronismes dans Quo Vadis ? C'est un grand spectacle hoolywwodien qui assume complètement son côté théâtral et excessif. On aime (ou pas) ce type de film comme on aime (ou pas) voir à l'opéra Aïda ou Nabuccho de Verdi. Et s'il fallait à tout pris une vraisemblance historique, on devrait d'abord s'interroger sur le scénario qui présente Néron comme un monstre incendiaire, ce qui est largement contesté aujourd'hui par nombre d'historiens… Mais alors sans cet aspect le film n'aurait plus le même charme !

Au moins la musique est elle inspirée de véritable mélodies antiques (par exemple le chanson de Néron "O turbulente flamme" utilise la mélodie de "l'épitaphe de Sekilos" et les chants des chrétiens dans l'arène reprennent un hymne à Némésis – la déesse de la juste vengeance ! – mais sur un mode plus lent et plus doux.) ce qui est du aux minutieuses recherches de Miklos Rozsa. Les marches romaines et danses sont tirées de notes gravées sur des pierres retrouvées en Sicile. Même les mélodies au violon sont inspirées de matériau d'époque, ensuite développées pour orchestre. La musique des péplums plus récents ne s'embarrasse pas d'une telle recherche !

Enfin, si le film manque d'une spiritualité chrétienne approfondie, soulignons pour être équitable que, comme tous les films de la même époque, il manque tout autant de spiritualité païenne, les anciens dieux étant relégués à des statues, décors ou noms prononcés dans une conversation sans que jamais la réalité de leur spiritualité et l'intérêt de celle-ci soit abordée. Les plus intéressés par l'Antiquité peuvent ainsi confondre avec condescendance la religion gréco-romaine avec les histoires truculentes racontées par les poètes d'alors sur les dieux et les déesses, qui n'étaient que des contes philosophiques mais aucunement des dogmes… On rêverait d'un péplum approfondissant réellement la question du contenu des religions pour permettre une réelle comparaison de ces deux visions différentes du monde. Mais la plupart des spectateurs de péplums n'ont sans doute pas envie de rentrer dans ces considérations qui n'auraient plus rien à voir avec le grand spectacle et pourraient remettre en question certaines habitudes de pensée…

Soulignons enfin que le rôle de Robert Taylor dans Quo Vadis a récemment fait l'objet d'un pastiche par George Clooney dans Avé, César ! des frères Coen


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