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Forum : Maria Chapdelaine

Sujet : question


De francine, le 16 novembre 2006 à 06:04

je suis la fille de jacques langevin,(Edwige Légaré)et j'aimerais revoir le film mais je ne sais pas où me le procurer car il est rare.

mon père est décédé à lâge de 95 ans! le 12 nov.2006 et ce film m'est précieux


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De Impétueux, le 22 janvier 2007 à 17:28
Note du film : 4/6

J'ai enfin découvert hier, cette adaptation du grand succès de Louis Hémon (dont, curieusement, un autre roman, sans aucun rapport, a été adapté au cinéma : Monsieur Ripois, par René Clément, avec Gérard Philipe en 1954).

Ni je n'avais lu le livre, ni je n'avais vu la version de 1950, de Marc Allégret avec Michèle Morgan dans le rôle de Maria et Philippe Lemaire dans celui de François Paradis ; enfant, j'avais beaucoup aimé les récits de trappeurs de Gustave Aimard, James-Oliver Curwood et Jack London, sauvages et virils, et l'histoire sentimentale et triste de Maria Chapdelaine, tant célébrée par mes aïeules, devait, à vue de nez, me sembler bien mièvre.

J'avais grand tort ! Sans doute ai-je d'abord acheté ce DVD par amour de Duvivier, mais j'ai été bien pris, bien enveloppé par un très beau film, et une histoire naïve, touchante et pourtant forte, au point que, si la chose était possible, je lui aurais mis 4,5 sur 6, et même plus près de 5 que de 4,5.

Perfectionniste obsessionnel, technicien passionné, Duvivier filme avec autant de talent les grands espaces en décors naturels que les atmosphères closes du studio ; et, malgré son âge (1934) le film est magnifique à cet égard et devait, pour les spectateurs de l'époque, représenter déjà un très grand spectacle ; nous nous sommes un peu blasés là-dessus, mais ce qui m'a emballé c'est la captation de la vie si particulière de ceux qu'on appelait les Canadiens français avant de les nommer Québécois ; je serais bien intéressé de savoir comment nos amis d'Outre-Atlantique (je regrette qu'Arca vienne d'entrer en loge ce jour même !) perçoivent cette retranscription d'une réalité que leurs grands- ou arrière-grands parents ont connu : moins la prévalence, l'omniprésence de la Religion, facteur de cohésion sociale, mais mère exigeante, ô combien !, que mille petits faits que je voyais bien comme venant d'une Terre étrangère.

Grâce soit rendue à l'édition DVD de M6, qui a restauré une bonne image (avec le concours du CNC qui s'y met enfin) et permet le sous-titrage (pour sourds et mal-entendants !) du film ; le son de 1934, malgré tous les efforts des techniciens, ce n'est pas du Dolby surround ! Et davantage encore lorsque les personnages s'expriment avec les expressions typiques et avec leur accent si caractéristique (un carton, au début du film indique que l'on n'a pas conservé l'accent du Québec pour que chacun puisse comprendre ; qu'est-ce que ce serait !!). Mais tenez, cette façon qu'ont les enfants de s'adresser à leurs parents en ne les appelant pas Mon père ou Ma mère, mais Son père ou Sa mère, expression idiomatique que je n'avais jamais entendue nulle part… elle doit être exacte ; subsiste-t-elle ?

Ma flèche du Parthe est pour une de mes têtes de Turc habituelles, Madeleine Renaud qui joue d'autant mieux le rôle que Maria Chapdelaine est une gourde insignifiante (c'est tout à fait le physique de Madeleine Renaud ; avec Michèle Morgan, ça doit être bien différent), une gourde insignifiante donc, dont on se demande ce que ses trois soupirants, François Paradis (Jean Gabin, donc, très solide, comme toujours), Lorenzo Surprenant (ah ! ces noms ! sublimes, n'est-ce pas ?! – Jean-Pierre Aumont, aussi benêt que d'habitude) et Eutrope Gagnon (Alexandre Rignault, le bûcheron qui enlèvera le morceau) peuvent bien lui trouver, si ce n'est d'être la seule fille à peu près gironde dans une contrée absolument déserte…

Il y a dans cette bonne édition DVD un supplément formidable, entièrement consacré à Julien Duvivier, avec des tas d'extraits de films et d'interviouves de ceux qui ont travaillé avec lui, Max Douy, décorateur, Henri Alekan, chef opérateur, ou Denise Morlot script-girl, qui disent tous combien le réalisateur était d'apparence glacial et difficile à vivre, mais qui tous célèbrent son immense professionnalisme et son grand coeur. En revanche, comme je l'avais remarqué pour La bandera, le livret qui accompagne le coffret, d'une belle présentation, et doté de belles photographies, rédigé par un certain Jacques Viallon, est truffé d'erreurs, de contradictions (Duvivier réalisera deux adaptations du Bonheur des dames (…) et une seconde en 1957 avec Gérard Philipe – et c'est écrit par Viallon avec deux P, comme le prénom !! – et Danielle Darrieux ; et non, c'est Pot-Bouille, chronologiquement placé AVANT, d'ailleurs ; et page suivante du livret, Viallon écrit adaptation du livre d'Emile Zola, Pot-Bouille ; à dix lignes d'écart !! Et les balourdises de style : Madeleine Renaud a créé plus de 127 rôles ; combien ? 128 ? 129 ? ou Elle joue Il ne faut jurer de rien d'après Alfred de Musset (c'est moi qui souligne).

Bref, un livret saboté ; pourquoi les éditions M6 ne font-ils pas appel aux fines (et érudites) plumes de DVD Toile ?

Je laisse ce mystère à la réflexion de ceux qui auront lu jusqu'au bout ce long message !


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De Impétueux, le 21 février 2007 à 18:01
Note du film : 4/6

Bon. J'avais indiqué, sur le fil de La horse – parue dans la même collection que Maria Chapdelaine – que la qualité esthétique de la présentation des livrets de ces agréables éditions allait malheureusement de pair avec une infinie médiocrité de leur rédaction. M. Jacques Viallon, concepteur global – et des livrets et des textes – m'a cherché noise là-dessus, contestant sinon mon droit, du moins ma capacité à critiquer sa façon d'écrire.

Je me suis donc engagé à présenter aux visiteurs et contributeurs réguliers de DVD Toile, dont l'objectivité ne doit pas être mise en doute, une collation des balourdises, impropriétés, erreurs, idioties, maladresses commises par M. Viallon.

Je pensais naïvement qu'en un week-end j'aurais fait le tour des trois livrets que je possède (Maria Chapdelaine et La horse, donc, mais aussi La bandera) ; hélas ! commençant par Maria Chapdelaine, j'ai noirci si vite deux pages entières – et encore en étant indulgent et en laissant tomber des peccadilles – que j'ai baissé – pour l'instant ! – les bras pour les deux autres films. Mais que M. Viallon se rassure (ou sente monter à son front le rouge de la confusion) : je ne lui ferai sans doute grâce de rien.

Je n'ai pas eu le courage, je l'avoue, de distinguer en rubriques diverses les différentes anomalies recensées : je vais donc les énoncer tout bêtement dans l'ordre de la lecture, alors qu'il eût été amusant de les regrouper en fautes de style, anomalies historiques, imprécisions de terme, redites ou contradictions, balourdises diverses. Tel quel mon inventaire a tout de même l'intérêt de montrer combien en quelques pages (28 en tout, dont 10 sont uniquement et 3 partiellement occupées par des photographies), on peut dire de sottises.

Commençons donc :

page 2 :Gabin s'investit dans ce film, car il sent (…) que le public risque de répondre présent: faute classique : on ne peut en aucun cas appliquer le verbe risquer à un évènement heureux qu'on désire.


Les pages 3 (presque entièrement), 4, 5 et 6 sont couvertes de photographies : M. Viallon ne commet donc aucune sottise.

pages 7 et 8 : Commence là un exposé sur la Nouvelle-France, dont le principe n'est pas sot, mais qui mixte de grandes lignes (la découverte, la mise en valeur, le malheureux sort de nos Quelques arpents de neige et des détails qui ne sont pas à la place dans une fresque vite brossée mais plutôt dans un ouvrage de plus vaste dimension (nombre exact des colons, noms intégraux des immigrants, dates données au jour près) : on sent que M. Viallon a recherché sur je ne sais quel Wikipédia une histoire du Canada et qu'il a pratiqué le copier/coller sans prendre grand soin des proportions : la synthèse, comme la guerre, est un art tout d'exécution !!

Relevons de surcroît les balourdises de style : village iroquois d'un certain Hochelaga ; les colons sont rattrapés par l'un de ces hivers rigoureux ; ils seront nombreux à décéder ; Cartier rapporte suffisamment d'informationS (au pluriel) et de richesse(S) (au singulier ; le S est de mon cru) ; y vivent seulement moins de 80 personnes ; Les Anglais refusent cette tentative de colonisation française ; cette occupation anglaise va retarder l'expansion française (comme de juste, non ?)

Et puis de grands trous : toujours page 8 : y vivent seulement moins de 80 personnes jusqu'en 1609. Puis la phrase suivante est : Il faudra attendre 1627 pour que les choses évoluent : on est en droit de se demander si entre 1609 et 1627 la Nouvelle France n'a pas disparu dans une faille spatio-temporelle !

De graves stupidités historiques : page 9 : La colonie se transforme en système seigneurial avec la nomination d'un Gouverneur chargé de représenter le Souverain : si le Gouverneur représente le Souverain, c'est précisément que le régime n'est pas seigneurial, mais régalien.

page 10 on atteint un sommet : C'est (en 1697) que les Français et les Canadiens (!) signent le Traité de Ryswick, qui met fin à plus de huit ans_ de guerre ; outre que le Traité de Ryswick n'a pu être signé avec un État qui n'existait pas, mais entre la France (avec pour seuls alliés le Danemark et l'Empire Ottoman) à presque toute l'Europe, notamment l'Angleterre et l'Espagne, le traité ne met pas fin à une guerre de plus de huit ans, comme le dit niaisement M. Viallon, mais à la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, appelée aussi Guerre de Neuf ans. Evidemment, M. Viallon va dire qu'il n'a pas tort : plus de huit ans, c'est neuf ans !!! ; mais comme il est coutumier de ces scories de langage (voir l'hilarant Madeleine Renaud a créé plus de 127 rôles que j'ai cité sur le message précédent), je relève et me gausse !

Enfin, page 10 encore : ''Les immenses quantités d'or que (l'Espagne) ramène de ses colonies : mais non ! pas ramène ! c'est rapporte qu'il faut écrire. (ce qu'on porte n'est pas ce qu'on mène).

page 12 : on est passé à l'ère moderne : ''En 1995 se tient le deuxième référendum sur l'indépendance (du Québec) : il y en avait donc eu un premier ? Quand donc ?

page 13 : un jargonnant exploitation de la ressource fourrure !!

Passons à la présentation des acteurs ; Jean Gabin, d'abord :

page 14 : un bel exemple, avant d'autres, de style relâché Sa famille n'est pas bourgeoise pour un sou, mais il ne manque de rien.

page 17, des anomalies : le deuxième § commence ainsi : Nous sommes en 1934 et Jean Gabin fait une rencontre déterminante dans sa vie, le réalisateur Julien Duvivier. Soit. Mais trois lignes plus loin : Nous sommes au début de 1933 et Duvivier ; alors ? 34 ou 33 ? Au paragraphe suivant l'expression les deux hommes revient à deux lignes de distance ! Quel style !!

page19, encore du style relâché, pléonastique et niais : Un jeune premier, bien de sa personne (c'est Jean-Pierre Aumont). Et page 25, donc ! Duvivier convainc Gabin de porter la jupette de Ponce-Pilate (dans Golgotha) : mais non ! ce n'est pas la jupette, mais la tunique !!

J'ai relevé dans le message précédent les nouilleries concernant Madeleine Renaud ; j'en ai tout de même encore retrouvé une : Max Ophüls lui confie le rôle de la terrible Mme Tellier dans Le plaisir ; Viallon n'a pas dû voir le film…ou le comprendre…

Bon, j'aurais encore bien quelques pépites de fiel à jeter, mais je m'arrête là, pour cette fois : relevées dans les copies d'un élève de Seconde, ça vaudrait tout juste la moyenne (le niveau a tant baissé !) ; sous la plume d'un type qui publie et donne ça à lire à des milliers de lecteurs, c'est risible.

Si M. Viallon n'est pas content et ne souhaite pas que je me livre à la même recension pour La bandera et La Horse, il n'a qu'à demander mon identité à la rédaction de DVD Toile.


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De jacques viallon, le 25 avril 2007 à 08:39

Au lieu de décortiquer le travail des autres et de vous cacher derrière un pseudo, assumez donc votre nom. Vos critiques sont à peut près aussi utiles qu'une pommade sur une jambe de bois. Surtout ce que trouve lamentable c'est votre lâcheté dissimulé derrière votre pseudo. Puisque vous êtes un si grand érudit du cinéma clamer votre nom haut et fort. Mais je doute que vous aillez ce courage.


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De jacques viallon, le 27 avril 2007 à 07:56

Sachez cher monsieur que je ne dégonfle devant personne et encore moins devant vous, et que souvent devant moi nombre de gens passe leur chemin. Un physique de boxeur avec une taille et un poids plus que respectable, explique sans doute cette attitude. J'ai fais cette demande à la rédaction qui ne m'a pas répondu à ce jour. De plus ayant à mon actif nombre de livres, de fascicules et un passé dans le cinéma plus qu'éloquent je n'ai pas de leçon à recevoir de vous. Par contre votre fiel m'agaçant une rencontre physique pourrait être mal venu pour vous. Travaillez donc dans ce métier, soyer actif et non un lâche passif qui critique à tour de clavier et vous pourrez donner des leçons.


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De Arca1943, le 5 mai 2007 à 17:23

« Perfectionniste obsessionnel, technicien passionné, Duvivier filme avec autant de talent les grands espaces en décors naturels que les atmosphères closes du studio ; et, malgré son âge (1934) le film est magnifique à cet égard et devait, pour les spectateurs de l'époque, représenter déjà un très grand spectacle ; nous nous sommes un peu blasés là-dessus, mais ce qui m'a emballé c'est la captation de la vie si particulière de ceux qu'on appelait les Canadiens français avant de les nommer Québécois ; je serais bien intéressé de savoir comment nos amis d'Outre-Atlantique (je regrette qu'Arca vienne d'entrer en loge ce jour même !) perçoivent cette retranscription d'une réalité que leurs grands- ou arrière-grands parents ont connue : moins la prévalence, l'omniprésence de la Religion, facteur de cohésion sociale, mais mère exigeante, ô combien !, que mille petits faits que je voyais bien comme venant d'une Terre étrangère. »

Captation ? J'ose croire que vous y allez un peu fort.

Cher Impétueux… Comment dire… Je n'ai jamais vu ce Duvivier, et un miracle est toujours possible. Je ne voudrais pas vous froisser les ailes, mais mon hypothèse de travail est que, si on projetait ce film ici, à la Cinémathèque québécoise par exemple, on entendrait surtout fuser de grands rires. Sans doute par préjugé, je m'attends à ce que ce film sonne faux de bout en bout. Dès qu'il est question du Canada, dans l'imaginaire français, ressort cette conception naïvement rousseauiste (et pré-coloniale ?) sur les "grands espaces", les pionniers, les trappeurs, la nature indomptée, etc. Ah, ce que ça peut être agaçant ! C'est déjà un peu agaçant dans le roman de Louis Hémon, mais alors au cinéma…!

Mais bon, tout est possible. Je ne peux évidemment pas le savoir avant de l'avoir vu.

N'empêche, ça me rappelle cette sympathique Française que ma copine et moi avions hébergée, il y a quelques étés. Quand nous allions nous balader ensemble, ou simplement faire des courses, il n'y avait pas moyen de faire un pas sans qu'elle s'extasie :

« Oh ! Regardez ! Un écureuil ! »

C'est là que j'ai appris que les écureuils étaient devenus rares en Europe. Mais ici, ils ne sont pas rares du tout. J'habite au centre-ville de Montréal, et les écureuils se baladent partout sur les fils électriques, sur les balcons (où ils s'attaquent aux sacs à vidanges, c'est-à-dire à rebuts). C'est évident que dès qu'on met le nez dehors, on tombe sur un écureuil. Mais quinze jours plus tard, notre invitée n'en revenait toujours pas. Et j'ai fini par me fâcher :

« O.K., reviens-en, des écureuils ! C'est juste des espèces de rats avec une queue en panache, quoi! Tabarnac, tu vas pas continuer à t'arrêter comme ça chaque fois qu'on voit un écureuil ! »

Heureusement, ma blonde était là et, faisant appel à son brio de femme du monde, réussit à calmer le jeu. (N'empêche que notre invitée ne m'adresssa pas la parole pendant au moins deux jours).

Et un beau matin, pour faire exprès de la scandaliser, quand nous sommes allés faire les courses, je l'ai entraînée subrepticement vers le comptoir des viandes. « Tiens, regarde », lui dis-je.

C'était du simili-poulet (sic). « Du quoi ? » Elle faisait une tête pas possible. « Mais qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? » Je réponds, avec un geste évasif : « On ne sait pas trop. Certains affirment que… tandis que certains avancent plutôt que… Mais d'aucuns, au contraire, croient que… Mais pour ma part, j'ai toujours pensé que c'était de l'écureuil ! »

Pour ce qui est de vos questionnements linguistiques, voilà qui est fort intéressant. Sachez que l'expression "son père" ou "sa mère" est toujours utilisée de nos jours au Québec. Je l'utilise d'ailleurs moi-même. Cependant, il faut comprendre que sa contextualisation (pour parler comme l'irremplaçable linguiste Mikhaïl Bakthine) a complètement changé : de nos jours, "son père" ne s'utilise que dans un sens ironique. Exemple, supposons que mon père, qui a 71 ans, me dise : « Comme je m'ennuie du hockey (qu'il a abandonné à 67 ans) j'ai décidé de me mettre au saut en bungee. » Je pourrais lui répondre alors : « Oui, son père ! » C'est une façon de dire yeah, sure, mais à son père. Tandis qu'à l'époque où se passe Maria Chapdelaine, "son père" et "sa mère" étaient des expressions courantes qui voulaient tout simplement dire papa ou maman.

Voilà. Pardonnez-moi d'avoir été un peu longuet.


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De Impétueux, le 5 mai 2007 à 18:31
Note du film : 4/6

Mais nous sommes tout à fait en phase et en communion d'esprit, mon cher Arca ! Lorsque je parlais de captation de l'âme québecoise, c'est bien dans l'esprit que vous dites, pour un public Français de France ; je n'ai pas été assez précis ou clair là-dessus, j'en conviens.

Ce qu'il y a d'intéressant dans ce Maria Chapdelaine, c'est que ça ressemble exactement à l'idée que, sur le Vieux Continent, nous nous faisions de ce que nous appelions non pas les Québécois, mais les Canadiens français. Sur un autre fil de ce film – celui que j'ai intitulé '"Où est passé le Canada ?", j'essayais d'exprimer la curieuse disparition dans l'imaginaire français de ce pays à la fois si étrange et si proche.

Je conviens très volontiers avec vous que le Canada présenté par Duvivier doit être de pure pacotille, ou plutôt – comment dire ? – de pure surface : on conserve les noms des protagonistes, quelques expressions idiomatiques (grand merci de m'avoir si judicieusement renseigné sur ce Son père qui me turlupinait), on filme quelques beaux paysages, une tempête de neige et le tour est joué.

En fait, notre conversation nécessiterait un bien plus long échange, un peu hors de propos cinématographique, sur l'idée, l'image, voire le fantasme qu'une contrée, un peuple, une période qu'on croit abusivement connaître, ou pouvoir facilement connaître suscite, en construisant tout à fait fallacieusement une réalité parallèle et idéale.


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De Arca1943, le 5 mai 2007 à 21:53

Si l'occasion se présente, je vous suggère de jeter un oeil sur Maria Chapdelaine. Gilles Carle n'est pas Duvivier, mais ce serait intéressant de faire la comparaison.

Et pour une histoire d'amour sur fond de neige abondante, LE grand classique demeure évidemment Kamouraska, avec la luminescente Geneviève Bujold. Mais à l'évidence, ces films sont difficiles à se procurer dans l'Hexagone.

Quant aux fantasmes qu'entretiennent les peuples les uns sur les autres, c'est en effet un sujet sur lequel je pourrais m'étendre, si ce n'était un tel lit de Procuste !


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De vincentp, le 18 octobre 2021 à 22:13
Note du film : 4/6

C'est un film qui avec le temps qui passe prend une documentaire sur à la fois une époque, un pays, et le cinéma des années trente. Pour Duvivier, il s'agit d'un film modeste, qui souffre de la disparition trop précoce à l'écran du personnage joué par Gabin.


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