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Forum : L'Attentat

Sujet : Avis


De nat, le 11 décembre 2003 à 21:48

Super film comme on n'en fait plus, avec une musique qui restera à jamais !


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De Isidore, le 27 avril 2004 à 22:01

Dans la lignée de Z et I… comme Icare. Bravo !


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De PM Jarriq, le 31 décembre 2006 à 11:51

Bon, d'accord, on peut avoir des réticences sur Boisset… Mais là, franchement : Trintignant, Noiret, Seberg, Piccoli, Cremer, Volonte et même… Roy Scheider ! Sans compter Semprun au scénario, et Ennio le grand à la BO ! Je ne me souviens pratiquement pas de L'attentat, vu il y a bien longtemps, mais ce générique-là donne bien envie de le revoir.

Avec l'autre Boisset que tout le monde veut revoir : Dupont-Lajoie.


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De verdun, le 31 décembre 2006 à 18:58
Note du film : 5/6

Oui, sans oublier Michel Bouquet, Jean Bouise, François Périer, Daniel Ivernel, Jacques Françoisou même Karin Schubert, cette actrice allemande qui jouait la reine dans La folie des grandeurs et a fini sa carrière dans le cinéma porno..

Oui, je veux voir ce film. La carrière de Boisset est à mon sens injustement jugée.. On semble aujourd'hui le résumer à ses échecs, parfois flagrants comme Canicule. Surtout qu'il est loin d'être le seul cinéaste français à avoir connu le déclin dans les années 80. On oublie beaucoup de ses réussites comme Cran d'arrêt, Un condé,Le juge Fayard, Espion lève-toi, ou plus récemment son téléfilm sur "L'affaire Dreyfus", et j'en oublie.

Boisset, s'il versait dans le manichéisme, osait dire les choses avec une force qui fait défaut de nos jours. Le cinéma français est plus enclin que jamais en 2006 à oublier la politique et à verser de l'eau tiède..donc le cinéma de Boisset nous manque, malgré ses défauts. Son sens de l'action et du respect du grand public manquent également…


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De Arca1943, le 31 décembre 2006 à 19:47
Note du film : 4/6

C'est l'incursion la plus convaincante de Boisset sur les territoires parcourus, voire défrichés, par Francesco Rosi, Costa-Gavras et co. Trintignant est excellent dans le rôle d'un cauteleux personnage, Volontè très crédible aussi en leader tier-mondiste. C'est évidemment un film vigoureusement orienté, et aussi un "récit à clé" (le rapport avec l'affaire Ben Barka saute aux yeux). Sans aucun doute le meilleur Boisset avec Dupont-Lajoie et l'atypique (voire subtil !) Taxi mauve.

Je note aussi – retrouvant ma familière paroisse – que le producteur de ce film est nul autre que l'illustre Giuliani G. De Negri, qui avait déjà mis sur pied, dans des conditions "héroïques", la production (financée par souscription populaire !) du film antifasciste Achtung! Banditi! (1950) et aussi L'Or de Rome (1961), deux Lizzani de bonne cuvée. Pour moi justement Boisset, dans son cinéma politique, s'il n'est pas vraiment à la hauteur d'un Rosi, d'un Pontecorvo ou d'un Costa-Gavras, peut se comparer honorablement à d'autres réalisateurs "politiques" transalpins, comme lui fort inégaux, comme lui en déclin dans les années 80, mais capables de trousser à l'occasion des drames politiques intenses et percutants : Lizzani, Damiani, Montaldo, Vancini… Je reverrai L'Attentat fort probablement avec le même intérêt que L'Affaire Matteotti ou L'Affaire Mori. Avec en plus le plaisir, souligné par Jarriq, d'une sacrée brochette de comédiens.

J'ai toujours adoré les drames politiques, et me suis toujours gaussé de ceux qui utilisent à cor et à cris l'expression "politique-spectacle" – parfois justement pour décrier ce genre de films – car la politique est une sorte de spectacle et c'est normal que c'en soit un : les Grecs anciens, déjà, décrivaient la politique avec toutes sortes de métaphores empruntées aux arts de représentation et d'exécution faisant appel à la virtuosité devant public – musique, théâtre… Dans ce sens-là, le mariage entre politique et spectacle cinématographique s'impose, c'est une rencontre féconde, même si les obstacles à la réussite d'un bon film politique sont nombreux, à commencer par l'écueil de la partisanerie, de l'opération de propagande. C'est une ligne très fine qui sépare le film "engagé" – que je goûte avec plaisir – du film "militant" – que je déteste cordialement. Or L'Attentat, dans mon souvenir, appartient bien à la première catégorie et non à la seconde : c'est un spectacle, non un discours, et pour une part au moins les conclusions sont laissées aux bons soins du spectateur.

Sans rien enlever à monsieur Boisset (qui s'est déjà suffisamment fait tirer dessus, le malheureux) je crois qu'il y a aussi pas mal de Semprun dans la réussite de ce film : un très grand scénariste (et incidemment expulsé du PCE en 1964 par la Pasionaria en personne !) qui a toujours été attentif à ce qu'il y a de non-politique dans la politique, une clé importante si l'on veut construire des personnages humainement crédibles, qui ne soient pas les simples pantins d'une démonstration didactique.


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De paul_mtl, le 31 décembre 2006 à 20:46

car la politique est une sorte de spectacle

Pour moi, ca ne represente qu'une facette de la politique. Disons qu'avec les médias de masse (TV) c'est cet aspect qui est mis en avant de plus en plus. J'ai vu un documentaire anglais (BBC) sur les relations entre l'art et la politique. Les bustes en bronze d'un cesar font partie d'une iconographie utilisé deja dans l'antiquité sans parler des portraits de rois (profil) sur la face des pieces de monnaie.

Un ecueil que je n'aime pas avant le film militant, c'est le mensonge que ce soit dans un documentaire ou une fiction politique. En effet, un film militant pourrait se contenter de mettre l'accent sur les choses positives et ignorer les points négatifs comme d'ailleurs souvent un politique qui parle de son action. Quand il y a malhonneteté ou médiocrité intellectuelle c'est bcp plus genant de même que le manque de contenu et d'argumentation solide.

On associe souvent cela a un film militant ou de propagande mais j'ai vu récemment un documentaire politique humoristique (Dans la peau de Jacques Chirac) qui était assez leger sans militer pour qqchose. La caricature grossiere (et superficielle) fait du mal à la chose politique mais pas assez aux politiciens visés qui en tirent malheureusement une certaine notorieté aupres de la masse qui n'a pas acces a toute l'information rationnelle. Simplifier trop les choses pour etre accessible au plus grand nombre comporte aussi des risques de déformation de la réalité et d'amalgames désastreux.

Le documentaire sérieux est pour moi la meilleure forme de film politique car il me permet de raisonner à froid sans émotivité induite par un drame ou une comedie.


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De verdun, le 5 mars 2007 à 00:07
Note du film : 5/6

Il est bon ton de verser des tombereaux d'injure sur Boisset et de réduire tout son cinéma à ses ratages des années 80, notamment le grotesque Canicule.

Après avoir redécouvert l'an passé Un condé, excellent polar violent et virulent dans le style de ce qui se faisait à la même époque en Italie, voici une excellente découverte que L'attentat.

En voyant pour la première fois ce film, tout d'abord un constat: pour voir toute une partie du cinéma français (voire italien) des années 60-70, il faut aller dégotter des vhs antédiluviennes!!

Et ici, je me suis demandé: pourquoi est-ce que ce film n'est-il pas un classique du cinéma français ? On a adoubé certains long-métrages pour moins que ça. Et à sa sortie, le film eut plus de succès critique que LE PARRAIN, qui sortait à la même époque- eh oui!!

Que de qualités dans ce film… Ce qui attire, c'est le casting fabuleux, qui ne déçoit pas. Dans le rôle principal, celui d'un journaliste idéaliste, Jean-louis Trintignant donne une performance de premier choix, qui est proche de celle du Conformiste, ce qui n'est pas peu dire.. Voici un personnage très complexe,alors qu'on reproche souvent à Boisset son simplisme, à la fois gauchiste et réactionnaire. Volonte est d'un charisme imprssionnant en leader tiers-mondiste. Et que dire face à lui de Michel Piccoli qui compose un méchant impressionnant, aussi sobre ici qu'il sera cabotin dans Le prix du danger. Autre prestation notable: celle de Michel Bouquet, fascinant en avocat véreux. Les autres acteurs accomplissent brillamment leur partition: mention spéciale à ce brillant acteur sous-exploité qu'était Jacques François, en fonctionnaire complice des dictateurs.

La musique de Morricone est dans sa veine la plus stridente et dissonante mais va parfaitement avec la tonalité pessimiste du film. Les dialogues signés Semprun sont mordants, constamment savoureux.

Que dire d'autre ? Que ce film me semble supérieur aux films de Costa-Gavras, car plus nerveux et il ose se confronter à la situation en France et non dans un pays imaginaire. La satire que fait Boisset de la France gaullo-pompidolienne est assez inédite: le regard sur la télé d'alors, très contrôlée par le pouvoir est assez cinglant, via le personnage de journaliste officiel joué par Philippe Noiret. Il anticipe aussi les affaires d'écoute téléphonique.

Et les ambitions ne sont pas les mêmes que chez Francesco Rosi: il y a moins de préoccupation esthétique (même si le film est bien fait, eu égard notamment aux difficultés de tournage, notamment pour filmer sur les lieux publics) et de préoccupations historiques.

Quels défauts trouve-t-on dans L'attentat ? quelques simplifications (le rôle de la Cia dans l'affaire par exemple). Mais ce film, qui est donc le récit de l'énigmatique affaire Ben Barka, et la traite peut-être parfois de façon imprudente eu égard aux zones d'ombre subsistantes, est pour moi le meilleur polar politique français. Et à l'heure où le cinéma français populaire a abandonné toute ambition via Camping ou Taxi, ce type de film manque vraiment..


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De PM Jarriq, le 5 mars 2007 à 08:34

C'est tout à fait vrai. Si Boisset était criticable à son époque, et ses défauts aveuglants, il est possible de le réévaluer aujourd'hui, en le comparant à ceux qui ont pris sa place, dans un cinéma de grande consommation. Et pour un peu schématique qu'il soit, L'attentat peut faire figure de brûlot politique virulent, dans un cinéma anémique, dominé par Besson ou Langmann.


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De droudrou, le 5 mars 2007 à 08:56

On est ici, une fois de plus, confronté à tous ces grands questionnements à propos de ces films qui marchent et ceux qui ne marchent pas… Il y a des périodes où trop de sujets identiques apparaissent soudain mais où le langage des uns dérange par rapport aux autres… Et puis, il y a aussi ces influences politiques qui font que…, les rapports du public avec la critique… Et puis, il y a aussi ces titres qui dérangent ! Où le public ne tient pas compte du contenu mais plus celui du contenant ! Et puis, si certains films pouvaient refaire une carrière, mais une vraie carrière ? Et j'ajouterai encore que nous, nous avons aussi muri entre temps !


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De fretyl, le 16 juillet 2007 à 00:53
Note du film : 3/6

Certes Canicule volait bas mais c'était avant tout un film de distraction.

N'oublions pas l'affaire Seznec, Dupont Lajoie, le prix du danger, le méconnu Un condé, L'attentat et son plus beau film Allons z'enfants

NON ! Ce n'est pas parce-qu'il a raté quelques films que Yves Boisset est pas un tâcheron.


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De PM Jarriq, le 16 juillet 2007 à 10:28

Non, Frétyl. Boisset n'est PAS un tâcheron, je suis d'accord. Disons que c'est plus compliqué que ça. C'est un cinéaste engagé, plein de bonnes intentions, plutôt courageux… Mais c'est un réalisateur paresseux, volontiers bâcleur, et dont les films sont rarement à la hauteur de leurs ambitions de départ. Et je suis le premier à le regretter !

PS : Dupont Lajoie et Un taxi mauve sont annoncés pour bientôt.


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De Arca1943, le 16 juillet 2007 à 16:14
Note du film : 4/6

Pour faire plaisir à Fretyl, on peut ajouter Folle à tuer, un suspense fort acceptable avec Marlène Jobert, et le surprenant Espion, lève-toi. Mais voilà, sans être des films de vacances comme Un Taxi mauve, ces films appartiennent à l'ordre du divertimento. C'est quand on tombe dans ses films que lui-même tient sans doute pour ses plus importants, comme Le Juge Fayard, que la sauce se gâte : comme son aîné Cayatte, auquel il ressemble, Boisset semble de plus en plus incapable, tout au long des années 70, de laisser le public penser par lui-même. Il est là pour nous asséner la Vérité. Il en résulte un cinéma terriblement rhétorique, qui organise les événements en vertu d'une cohérence rectiligne qui n'existe nulle part dans le domaine de la réalité. Dès lors, en tant que spectateur, mon esprit de contradiction ne fait qu'un tour : non, je ne suis pas un réceptacle à messages ! Non on ne m'enfoncera pas la Vérité dans le gosier comme une oie au gavage ! Comme disait Luigi Comencini : « Je ne crois pas qu'un film ouvertement engagé ait jamais changé la position d'un seul spectateur. » Les films engagés de Boisset ont dû être accueillis avec une satisfaction jubilatoire par ceux qui étaient DÉJÀ d'accord avec le propos de Boisset, et voilà tout. Disons que ça passe encore avec L'Attentat et Dupont Lajoie, même s'ils sont déjà passablement démonstratifs, mais ça se gâte drôlement par la suite.


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De fretyl, le 17 juin 2008 à 00:21
Note du film : 3/6

Je viens de le voir. C'est sans doute avec le temps le film de Boisset qui a le plus vieilli, il fallait bien sûr du courage, osé parler de l'affaire Ben Barka en 1970 était sans contexte un défi, c'est bien cela d'ailleurs qui sauve le film.

Malgré son casting exceptionnel, (surprise de croisé Roy Scheider, qui avait déjà croisé Trintignant dans Un homme est mort), le film ne sort pas du traitement politique de l'époque, dés la première scène, la manifestation gauchiste ou se castagne crs et cheveux longs, on comprend immédiatement les intentions de Boisset, seulement il n-y'a pas que les communistes qui vont au cinéma et les motivations du personnage principal, peuvent paraître particulièrement morbide si l'on est à droite, mais ça c'est un autre débat.

Que Ben Barka ait été assassiné par des agents secrets et des flics Français, la question ne se pose même plus en 2008 ; que des hommes politiques et des magistrats hauts placés aient participé à ce crime est pour certains fortement possible, que Barka ait été massacré dans la maison d'un ancien de la Gestapo à Saint Germain des Prés, le mystère reste total à ce sujet, tout comme d'ailleurs, l'endroit ou le corps fut enterré. L'attentat ne s'interdit aucune satire, comme toujours dans le cinéma de Boisset, le trait est gros, pas de récit politique, pas de réflexion réelle ; juste de l'action.

Malgré le flot de vedettes, impossible de ne pas sentir un ennui chez certains interprètes ; Noiret, Cremer ou Bouquet ont l'air de s'emmerder comme des rats morts.

Jean Seberg est inutile, (elle l'a toujours été d'ailleurs même dans A bout de souffle) Ce qui rend finalement le film accessible quarante ans après, est sans aucun doutes la musique de Ennio Morricone, berçant tout le film, elle permet à L'attentat de prendre la dimension "polar" voulu et un suspens se dessine vraiment, notamment lors de l'arrivée en pleine nuit des hommes politiques venues du tiers mondes pour assassiner Sadiel (Ben Barka) à Saint Germain des près. La musique glaçante de Morricone donne à ce moment là, la chair de poule.

Si à l'époque L'attentat a été un grand film, il ne l'est plus maintenant. Les années ayant fait du film, non plus un film politique courageux et révélateur de la cinquième république, mais un polar distrayant et bien mené.
Mais c'est quand même, au même moment, que Boisset réussissait des films qui ont mieux survécu R.A.S, Le saut de l'ange ou un Un taxi mauve.


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