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Forum : Heat

Sujet : Duel sacré


De lyly70, le 27 avril 2004 à 02:13

Si l'on me demande : Quel est votre film préféré ? Je réponds sans hésitation : HEAT !!!!!!

Je ne suis pas du tout une spécialiste en cinéma , je sais que j'ai encore beaucoup de film à regarder (j'ai 20 ans) mais pour l'instant c'est le seul film où quand il est fini , c'est clair j'ai envie de le revoir !!!


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De Crego, le 27 avril 2004 à 08:51

C'est vrai que "Révélations" est un bon film, mais il marque aussi un changement dans le style de Michael Mann, devenu plus neutre, plus consensuel, comme un Oliver Stone plus calme. Je préfère revoir "Last of the Mohicans", "Le solitaire", le fabuleux "sixième sens" et même "La forteresse noire" (inédit en DVD) où le génie du réalisateur éclatait réellement. Ceci dit, "Heat" est une oeuvre majeure.


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De Tom, le 20 juin 2004 à 13:52

Pour moi, Heat est bien plus qu'un "bon polar" …Il y a dans ce film une réelle intensité, que j'avais rarement resentie avant de le voir pour la premiere fois …Pareil pour moi, Heat est certainement l'un de mes films preferés, pour beaucoup de raisons, qui seraient trop longues a énumerées :) …


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De PM Jarriq, le 20 juin 2004 à 14:18
Note du film : 6/6

Je me souviens avoir ressenti un vrai choc en voyant "Heat" à sa sortie. Comme si Jean-Pierre Melville revenait d'entre les morts, avec les moyens techniques du 21ème siècle. Délibérément mythologique, traitant ses stars comme des demi-dieux jumeaux, condamnés à s'affronter ("Il ne pourra en rester qu'un", comme disait l'autre), "Heat" est un "sur-polar" comme "Il était une fois dans l'Ouest" était un "sur-western". Même ambition démesurée chez Mann et Leone, même défi de transcender des genres usés jusqu'à la corde, même façon de filmer les acteurs comme s'ils voulaient les figer pour la postérité.

Puisqu'une réédition du film s'annonce pour bientôt, il sera temps de revoir "Heat", de le réévaluer, peut-être, dans un sens comme dans l'autre et surtout de profiter de ce qui semble être le chant du cygne de De Niro qu'on a rarement vu meilleur (en dehors de ses films avec Scorsese) et l'aboutissement du style Michael Mann, qu'on a un peu perdu ces derniers temps.


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De verdun, le 15 février 2005 à 18:33
Note du film : 6/6

La fin du film me laisse vraiment une impression étrange:Pacino tue De Niro.Or depuis on sait que Pacino poursuit une belle carrière alors que De Niro ne tourne que des navets – ou presque…..


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De PM Jarriq, le 15 février 2005 à 19:58
Note du film : 6/6

Tout à fait d'accord avec cette remarque : c'est d'ailleurs un des facteurs qui fait que le film a une telle résonnance. Pacino tient toujours la rampe avec une dignité totale (si on passe pudiquement sur "People I know"), tandis que De Niro n'est plus qu'un acteur à tout faire, sans état d'âme. Et pourtant, à bien y regarder, c'est quand même lui qui sortait vainqueur de "Heat". Comme quoi…


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De Wolf Larsen, le 25 décembre 2005 à 18:35
Note du film : 6/6

Ce fim est une perfection absolue, qui ne fait que se bonifier avec les années. Outre les deux stars au sommet, les seconds rôles sont extraordinaires : Sizemore accro à l'adrénaline, Ashley Judd tout en ambiguïté, le génial Ted Levine en flic malchanceux, Haysbert (le président Palmer de 24 heures chrono, méconnaissable), Natalie Portman encore ado, etc. C'est un feu d'artifice. Dire que tant de films se sont réclamés de Heat, ces dernières années (comme 36 quai des orfèvres, par exemple), en revoyant le film de Mann, c'est presque comique.


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De Wolf Larsen, le 25 décembre 2005 à 19:32
Note du film : 6/6

On est d'accord !


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De cormega, le 25 décembre 2005 à 20:13
Note du film : 6/6

C'est vrai que Heat est vraiment un film d'anthologie. Mais alors "The Insider" (révélations) m'a vraiment collé à mon fauteuil quand je l'ai découvert, je l'ai ensuite revu deux fois coup sur coup sans me lasser une seconde, un pur plaisir. Russel Crowe est colossal d'intensité et Pacino comme d'hab, parfait.


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De olfding 69, le 19 juin 2006 à 13:59

Heat est pour moi un des meilleurs films apres Scarface. J'ai beau l'avoir vu des dizaines de fois, il me fait toujours le même effet que la première fois.


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De adelino, le 25 avril 2007 à 23:27
Note du film : 6/6

C'est un chef d'oeuvre du 7eme art, une traque aux criminels comme on en a rarement, un duo d'enfer entre deux grands acteurs. Epoustouflant. Une fin en apothéose.


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De lych666, le 22 mai 2007 à 03:06
Note du film : 6/6

Quand j'y pense, il fallait tout de même une sacré poigne et une bonne dose de courage à Michael Mann pour réaliser ce projet.
Réunir des acteurs réputés pour avoir un fort caractère tels que Robert De Niro, Al Pacino et Val Kilmer sur un même plateau. J'imagine que l'ambiance devait être parfois tendue pendant le tournage.
De plus, faire s'affronter deux monstres sacrés du cinéma américain dans cette fresque urbaine, les faire se rencontrer à l'écran pour la première fois (n'évoluant pas dans la même époque dans Le Parrain 2), cela devait susciter des attentes énormes de la part du public et des producteurs. Mais malgré toutes ces pressions, Mann ne cède pas, les producteurs veulent plus de scènes commune à De Niro et Pacino… Pas question, car toute la construction du film est basée sur cette symétrie entre les deux personnages et même si (ou parce que) cela a un coté frustrant, Michael Mann ne fera jamais apparaitre clairement les deux visages dans le même cadre (si si, vérifiez…). Certain en ont même conclu que les scènes communes aux deux personnages ont été tournée avec des doublures pour celui de dos quand l'un est de face, ce qui est évidemment complètement faux.

Les personnages de McCauley et Hanna, sont les deux faces d'une même pièce, ils sont similaires en de nombreux points mais incompatibles quant à leur choix de vie.
Pendant la discussion dans le café, Mann utilise le "champs-contre champs" alternant le visage de De Niro et celui de Pacino, les plans surgissent par à-coups et frappent l'écran à chaque réplique, accentuant l'idée de barrière entre les deux personnages malgré leur proximité, cette dernière accentuée par le jeu des acteurs ; regardez les bien, ils jouent de la même manière, se volant leurs mimiques, posant les yeux sur le côté et souriant vaguement de temps à autre. Ils auraient apparament tourné cette scène sans répéter, sur une idée de De Niro, pour gagner en spontanéité et ça fonctionne, si on oubli l'intrigue, les deux comédiens se livrent un combat de jeu d'acteur et sont en parfaite synchronisation, alors que ce passage dans le film ressemble à une déclaration d'amitié entre les deux personnages qui malgré tout, avouent qu'ils iront au bout de leur destin.
Et effectivement, ils vont s'affronter dans cette fameuse scène finale au décor près de l'aéroport qui ressemble à un échiquier géant, avec encore cette alternance de plans entre les deux héros, ils ne forment pratiquement plus qu'un même corps à l'écran, faisant les mêmes gestes de raccords en raccords, sous le bruit stressant des moteurs à réaction… La lumière d'un avion détache une ombre sur le sol et…

Mais Mann ne s'attarde pas seulement sur ces deux principaux personnages, il prend le temps d'approfondir la psychologie et consistance des autres comme Chris, flambeur maladif et ses problèmes de couple (Val Kilmer excellent), la belle fille d'Hanna adolescente et mal dans sa peau, l'ancien taulard en conditionnelle qui essaie de s'en tirer honnêtement en se faisant exploiter dans un restaurant, jusqu'à Waingro le tueur psychopathe excité par le sang en passant par tous les autres Cherrito, Van Zant, etc…
Tout ce soin porté à chaques détails confère à Heat une puissance, une forme de réalisme, tellement bien dosé dans l'action que le film ne tombe jamais dans le grossier, le mélo pathetique ou encore l'invraisemblable. Le scénario étant tout de même basique, cela aurait pu donner lieu à un film d'action bourrin et lourd, mais heureusement, le talent de Mann est indéniable.

Inutile de rabacher toutes les autres qualités (visuelle, mise en scène, choix des décors, etc…) de ce réalisateur que j'ai déjà encensé récemment sur les fils de Miami Vice et Collatéral, inutile de dire aussi que la scène de fusillade en plein centre ville est surement la plus impressionnante que j'ai vu au cinéma, avec tous ces figurants terrorisés, ce bruit assourdissant des mitraillettes, on s'y croit…
Voilà, c'était pas si dur de faire court finalement…


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De PM Jarriq, le 22 mai 2007 à 08:09
Note du film : 6/6

Je vous conseille de vous procurer "L.A. takedown", un téléfilm réalisé par Michael Mann, sur le même scénario que Heat. Sans acteur connu, avec des moyens de télé, la comparaison est passionnante. D'un simple polar stylé de 1 H 40, Mann signe un monument de 3 H, avec à peu près les mêmes péripéties. Le film est facilement trouvable en Angleterre, à condition de maîtriser la langue, bien sûr.


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De lych666, le 22 mai 2007 à 14:48
Note du film : 6/6

Merci du conseil PM Jarriq, de toute façon, tel que je suis parti, je vais essayer de me procurer toute la filmo de Mann, je n'ai toujours pas vu non plus Thief, The Keep, Jericho Mile mais aussi Le dernier des Mohicans qu'il va falloir que je redecouvre dans des conditions optimales…


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De s é p i a, le 25 octobre 2007 à 14:56
Note du film : 5/6

J'ai découvert ce film il y a quelques jours à peine . Je n'ajouterai rien aux louanges déjà imprimées sur ce forum et je vais me procurer cette merveille absolue en dvd.

Je reviens un instant sur ce que dit Lych666, à propos des rumeurs circulant sur le fait que, dans la scène de la rencontre entre Robert De Niro et Al Pacino, il pourrait s'agir de figurants employés pour les champs/contre champs. Je ne pense pas, moi non plus, que ce soit vrai.

Mais, à moins que ma mémoire ne me joue des tours ou que je ne sois pas trés bien rétablie, j'ai vague souvenir qu'il y a fort longtemps ce ça, un film Américain fût tourné avec deux énormes stars se détestant. Jack Palance, Kirk Douglas, entre autres ?? …Je ne sais plus. Mais il a été dit par le réalisateur lui-même que ces deux monstres sacrés ne s'étaient jamais croisé sur le plateau et que les scènes ou on les voit tous deux étaient des montages astucieux.

L'un d'entre vous se souvient il de ce film ? Il y a bien longtemps que je cherche à savoir si j'ai rêvé ou si tout cela est réel ! Merci de me répondre…


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De s é p i a, le 26 octobre 2007 à 16:36
Note du film : 5/6

Ah! ça bouge un peu…(il est vrai que j'en fais beaucoup!)

Pour les acteurs, j'ai précisé que je ne savais pas trop. Mais il n'est pas question d'acteurs qui s'ignorent. Cela a toujours été. Je parle d'acteurs qui n'ont jamais été sur le plateau, ensemble, et que l'on voit pourtant tous deux, de face! Par la magie d'un cinéaste qui a fait avec ! Je suis sur d'avoir entendu ça !

Pardon d'insister lourdement…


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De droudrou, le 26 octobre 2007 à 17:23
Note du film : 2/6

Bien sûr que ç'a existé ! Et ce type de détail est même quelquefois particulièrement hilarant ! Mais, de grâce, restons plongés dans l'action du film !

En ce qui me concerne, je l'ai déjà évoqué, j'éprouve une grande difficulté à noter ce film. Je vais d'un extrême à l'autre selon le sujet que j'aborde !


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De Steve Mcqueen, le 27 octobre 2007 à 06:18
Note du film : 6/6

Droudou, si tu as du mal à noter le film, regarde-le à nouveau, tu ne seras pas déçu ! C'est un sommet absolu de polar "à la Melville" , ou la fascination flic/truand se mue en admiration réciproque. Lorsque j'ai vu le film pour la première fois en 2001, à 16 ans, époque à laquelle je regardais surtout des blockbusters décérébrés j'avais été mitigé : trop long, pas assez d'action…

Revu récemment, il me se semble être au contraire un véritable chef d'oeuvre. "Heat" illustre bien la tendance d'un certain cinéma américain "adulte" qui refuse les clichés, le monolithisme, pour explorer les failles de ses personnages : symétriquement opposé de part et d'autre de la ligne de la loi, Hanna et McCauley sont tous les deux des êtres complexes, professionnels aguerris à la vie privée chaotique… Tous ce qui concerne leur métier est remarquablement bien observé : gestes précis, laconisme, attention aux détails. Par contre je trouve que la partie consacrée aux femmes est un peu plus faible : elle est là pour humaniser les personnages, alors qu'un simple regard de Pacino, une simple réplique de DeNiro suffisent à introduire une faille, une brisure…

Le film est admirablement bien construit : il va d'un point A à un point B sans dévier un seul instant de sa trajectoire. Les personnages avancent vers un destin qu'il n'essaient même pas n'infléchir, sachant que la confrontation finale sera inévitable et que l'un des deux y restera. McCauley et Hanna sont observé de façon symétrique (métiers, famille, amis) jusqu'à la fusillade dantesque en pleine rue ( morceau de bravoure qui n'a pas encore été égalé), moment ou ils atteignent le point de non-retour : dès lors la seule raison de vivre de Pacino est d'arrêter DeNiro, celle de DeNiro est d'échapper à Pacino.

D'une certaine façon, la relation Pacino/DeNiro me fait penser à celle de Bourvil/Delon dans le "Cercle rouge" : une traque impitoyable teintée d'admiration réciproque. Hanna/McCauley sont les deux visage de Janus, les deux faces d'une même réalité : même rigueur, même code d'honneur; ce sont deux hommes qui ont tout pour être amis, mais qui ont fait des choix radicalement opposés (leur "confrontation" dans le café est celle de deux hommes semblables qui évoquent leurs rêves, leurs choix).

Baigné dans une lumière bleue métallique, le film est tout entier imprégné d'une certaine tension mélancolique, ou les deux personnages sont comme deux fantômes à la recherche d'eux-mêmes. Filmés dans des décors déserts (zone industrielle, étendues désertiques) Hanna et McCauley luttent pour un certain code d'honneur désormais obsolète… Si DeNiro est irréprochable, à mon avis Pacino cabotine, abusant de ses tics familiers ( il se rattrapera heureusement dans "Révélations" du même Mann, film dans lequel il est au contraire d'une sobriété exemplaire).

Michael Mann est incontestablement un immense cinéaste, recherchant dans chacun des ses films une perfection qu'il atteint régulièrement.


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De Mac Neil, le 2 mai 2008 à 19:46

Bonjour,

La fin du film Heat est un monument par l'intensité du jeu d'acteur de Robert de Niro qui décide de ne pas tuer Al Pacino. Celui-ci tire, de Niro s'effondre et Al Pacino s'assoit à côté de lui. De Niro mourrant lui prend la main, ce passage est poignant cat c'est comme si De Niro lui demande de l'aider à passer et en même temps se raccroche à la vie. Celui qui a pensée cette scène est un très grand. Merci


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De Tietie007, le 4 janvier 2009 à 13:06
Note du film : 1/6

Les goûts et les couleurs … Polar branché, avec un Pacino qui à l'air de sortir de chez le coiffeur, qui roule en Porsche (vachement réaliste …) flic omniscient, qui passe son temps à cabotiner et à gueuler … Je ne parlerais pas des dialogues ridicules style "le poulet est froid, chéri .." ou les situations "neuneu", avec un De Niro qui emballe une donzelle en se faisant passer pour "métallier" (il fallait la trouver celle-là) et qui fait "bisou-bisou" au crépuscule devant la ville rougeoyante …


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De Crego, le 4 janvier 2009 à 13:13

Si on va par là, Delon en tueur vêtu comme un privé des années 40, vivant avec son canari dans Le samouraï, ou enfilant des gants de maître d'hôtel avant de tuer quelqu'un, ce n'est guère crédible non plus. Et que dire des fusillades surréalistes de John Woo ? Du fait que Hackman ne tue personne en roulant à tombeau ouvert dans New York en plein jour dans French connection ?

Je ne pense pas que Michael Mann avait des ambitions documentaires sur la criminalité américaine, en signant Heat. Il faut le voir sous un autre angle.


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De Captain Zissou, le 18 mars 2010 à 12:40

Venez partager vos avis et commentaires sur l'univers de Michael Mann sur http//michaelmann.over-blog.com

;)

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De Steve Mcqueen, le 9 avril 2010 à 17:19
Note du film : 6/6

Sympa, le blog… Inutile de revenir sur le chef d'oeuvre lyrico-dépressif du maestro, mais sur l'excellent bouquin "DeNiro/Pacino" et le non moins excellent "Michael Mann" aux éditions Taschen.

Parmi mes bouquins de chevet: COURSODON TAVERNIER/LOURCELLES/TULARD/BRION/LENNE/MURAT… Et vous ?


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De droudrou, le 9 avril 2010 à 20:05
Note du film : 2/6

1996 ! extra et mieux que sa critique  !


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De Impétueux, le 23 janvier 2013 à 19:52
Note du film : 6/6

Ah, c'est bien, très bien, de la première à la dernière image, et les 2H40 du film passent sans qu'une seule fois on regarde le minuteur, tant la tension, le rythme, la densité des péripéties tiennent haletant et propice à l'admiration ! Moi qui n'ai pas une grande passion pour les États-Unis d'Amérique en général, et pour leurs films policiers en particulier (à de notables et nombreuses exceptions près), je me suis laissé envoûter par ce film d'un Michael Mann dont, par ailleurs, j'ignore tout.

Et ma note irait même vers celle réservée aux chefs-d’œuvre si, chipotant un peu, je n'avais trouvé les héroïnes féminines assez pâles. Il est vrai que, pour affronter la comparaison avec Robert De Niro et Al Pacino, il faut avoir un sacré coffre. Et, à dire vrai, dans la même catégorie, pour ce film, je ne vois que le vétéran Jon Voight, qui est au même niveau que dans Macadam cow-boy et Délivrance, avec cette faille épuisée qui le rend si essentiel.

Heat est bluffant du début à la fin parce que les scènes d'anthologie ne font pas la part trop belle aux effets spéciaux, aux explosions, aux corps déchiquetés, aux impacts des bagnoles qui s'entrechoquent et des balles qui trouent ; il y a cela, bien sûr, mais ces effets là sont au service du récit et non pas, comme trop souvent, imposés aux protagonistes pour constituer une tambouille à la fois très spectaculaire et très vite oubliée. En d'autres termes, les images sont au service du récit, et non le contraire.

Tout est soigné, dans Heat, et notamment les dialogues, denses, intelligents, pertinents, nerveux, mais aussi la manière de filmer… Je dois dire que Los Angeles n'est pas une des cités qui me donnent envie de la visiter, au contraire de Prague ou de Saint-Pétersbourg, mais je reconnais qu'est magnifique l'image de l'immense mer de lumière qui apparaît souvent sous les yeux de McCauley (De Niro) et de Eady (Amy Brenneman), la jeune femme dont il fait miraculeusement la connaissance, au cours d'une scène très douce et très intelligente.

Il y a une sorte de montée chromatique dans la violence et dans la tension qui fait qu'on oublie vite qu'on ne sait rien, et ne saura guère ce qu'ont été les vies antérieures de McCauley et de son adversaire Hanna (Pacino) ; mais l'intelligence du film est telle qu'on parvient à reconstituer la complexité des personnalités et à se retrouver avec deux types à la fois opposés et complices. Je ne connais guère de films où l'on éprouve une même empathie pour le chasseur et le chassé et, finalement, pour deux types centrés l'un et l'autre sur la même obsession, parallèle et antagoniste (je ne suis pas sûr d'être scientifiquement correct, là).

Et pourtant les deux types sont deux fous furieux, prêts à tout pour ressentir leur grand orgasme : Hanna, lors de la chasse des malfaiteurs après l'attaque de la banque, tire sans beaucoup de réflexion sur Cherrito (Tom Sizemore) qui tient dans ses bras un otage, en prenant le risque de tuer la petite fille. McCauley, au moment où il pourrait s'enfuir avec Eady, ne se résout pas à laisser cette canaille de Waingro (Kevin Gage) couler de jours tranquilles : l'un et l'autre ne vivent que par l'émotion quasiment sexuelle qui les anime au moment de l'action.

Un film intelligent, profond, triste sans mièvrerie. Un bon film, un grand film.


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De norman bates, le 24 janvier 2013 à 14:21
Note du film : 6/6

Il n'est jamais trop tard pour découvrir les films étasuniens qui en valent la peine et plus encore ceux de Michael Mann. Je ne puis que vous inviter à continuer sur votre lancée et à (re)visiter ceux que je considère comme des chefs-d’œuvre : Collateral pour la beauté de la nuit et de ses lumières urbaines (la ville est d'ailleurs un personnage redondant chez Mann), Le dernier des Mohicans pour son époustouflante reconstitution et le très grand Daniel Day-Lewis et Public Enemies pour l'hagiographie du gangster John Dillinger.

Emporté par votre élan, vous vous épanouirez devant Drive qui présente beaucoup de similitudes dans la manière de filmer et de mise en scène.


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De vincentp, le 18 mars 2014 à 23:53
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Je ne suis pas… un solitaire.

Revu ce soir en blu-ray. Heat, déjà daté de 20 ans ou presque (1995) passe l'épreuve du temps avec brio. Le sujet convient parfaitement à Michael Mann. Comme James Caan dans Le solitaire, les trois personnages masculins sont des êtres solitaires un peu perdus dans la grande cité, en proie à des problèmes familiaux (divorces passés, en cours ou à venir, familles décomposées), à la recherche de leur propre identité. Ils croient trouver leur salut en une quête matérialiste, mais ce n'est là qu'une illusion. La mise en scène est sublime, développant une atmosphère urbaine, à partir des lumières et des lignes géométriques des décors urbains, utilisant la musique à la perfection, variant énormément les types de plans employés (scrutant les personnages à 360 degrés). Une tonalité bleue marine et noire porte cette oeuvre sombre.

Autres points forts : la direction d'acteurs, Mann tirant le maximum de chacun d'eux, y compris pour les rôles secondaires. L'impression d'une histoire réelle, avec des personnages authentiques. La gestion du temps et de l'espace également : les disputes de couple durent le temps qu'il faut, les événements musclés ou les instants intimistes s'inscrivent dans un cadre spatial parfaitement représentable pour le spectateur. Excellente gestion du rythme du récit, aussi… J'invite les cinéphiles ayant apprécié Heat à se procurer la version initiale également réalisée par Mann, L.A takedown, très réussi, mais peu connu. Aux films cités ci-dessus, on peut ajouter effectivement Miami vice et Le dernier des mohicans comme étant des œuvres états-uniennes contemporaines intéressantes -réalisées par ce cinéaste-. Il n'y en a pas eu tellement que cela depuis trente ans…


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De vincentp, le 22 mars 2014 à 00:37
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Excellents suppléments sur le blu-ray liés à la construction du film (travaux préliminaires de repérage de sites de tournage, recherche documentaire liée aux personnages, aspects sonores). La HD met en valeur cette oeuvre (pour une somme très modique pour le consommateur : j'ai acheté le blu-ray 2,99 euros à Auchan…)

Oui, de Niro, comme le souligne Michael Mann, est fabuleux dans ce film. Il est parfaitement empreint par son personnage, a un jeu très précis (y compris pour la gestuelle ordinaire), mais n'est pas fait pas trop. Mais le reste de la distribution excelle également.

Très grand film, effectivement, construit -comme le souligne un commentateur- sur le modèle d'un western, la ville de L.A. remplaçant Monument Valley.

Ci-dessous, un lien vers une chronique établissant un lien entre l'univers de Michael Mann et celui de Edward Hopper.

http://tlweb.latrobe.edu.au/humanities/s(..)


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De tietie007, le 2 juin 2016 à 20:56
Note du film : 1/6

Je n'ai pas du tout aimé, mais c'est un peu normal puisque je n'apprécie guère l'esthétique de Michael Mann.


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