Avec Gina Lollobrigida, scénarisé par Jean Aurenche, la vie de Pauline Bonaparte. Le regretté Raymond Pellegrin y est Napoléon. Ça pourrait être un bon film. Ça pourrait être un mauvais film. Qu'en est-il donc ?

Très moyen ! Il fallait évoquer cette statue de marbre représentant Pauline, étendue nue sur un sofa et tenant une pomme dans la main… ô vision combien érotique (tu parles) pour le film puisque la Lollobrigida apparaissait de dos et qu'en fait elle nous dévoilait bien peu de son anatomie… Quant à Stephen Boyd, je l'avais oublié… tout comme le film, d'ailleurs !

Marrant de penser que le film durait 140 minutes (2h20) et qu'il était au format Supertechnirama – couleurs 70mm – c'est dire les moyens mis en œuvre…

Jamais vu, mais je me souviens très bien du tintouin publicitaire (on ne disait pas encore opération de communication) déclenché par l'addition Napoléon Bonaparte+Jean Delannoy et couronné par les habiles et roublardes images de la presse et des vitrines des salles obscures où nos yeux émerveillés, mais sceptiques, découvraient le dos de Gina Lollobrigida en Pauline Borghèse, posant demi-nue devant Canova.

Je me pose la question de savoir si nous avons – adolescents excités et voraces – imaginé une seule seconde que la caméra, dans la même séquence, aurait pu engager un mouvement tournant nous présentant de face ce que nous pouvions voir de dos.

Je crois pouvoir répondre que si nous étions collectivement frustrés, nous n'en étions pas moins frottés au dur sens des réalités et nous n'avons pas cru une seule seconde à l'aubaine de la nudité lollobrigidienne. Et de ce fait le film n'eut pas, je crois, grand succès.

Ouaip ! Même pas l'ombre d'un saint… pardon ! d'un sein ! Lollobrigida nous arborait de splendides décolletés, mais ne me semble pas avoir exhibé un jour un de ses seins… alors que là, c'était une rare occasion ! quand j'y songe, l'acteur qui tenait le rôle de Canova, il s'en mettait plein la vue, lui ! le salopard !

Je ne suis pas sûr, d'ailleurs, qu'il n'y avait pas beaucoup de jalousie dans notre sorte de boycottage collectif de ce film ! L'acteur qui jouait Canova et qui s'appelait Tino Carraro, et notre Delannoy national ont dû seuls profiter de l'occasion (avec quelques croquants de moindre importance, cameramen, preneurs de son, etc.)

Et ils ont emporté cette vision au Paradis, les canailles !

Y'a pas d'moralité ! Ce sont toujours les mêmes qui s'en mettent plein la vue ! Les salopards ! Les vicieux ! La fin justifie leurs moyens…

Juste deux lignes pour corriger un détail croustillant qui figure dans le générique de la page d'ouverture. Il y ai mentionné que Gina LOLLOBRIGIDA joue (je cite) "Paulette" Bonaparte. Sauf erreur, et sous réserve d'une ignorance historique toujours possible, ou d'une cachoterie des historiens, il doit s'agir de "Pauline" Bonaparte. La belle Pauline…

Présentée ainsi la chère Pauline est affublée d'un prénom qui ne sied guère au personnage, mais…

Il s'agit bien en effet de Pauline Bonaparte : sa beauté lui valut de servir de modèle à la statue dénudée de Canova représentant la déesse de l'Amour : Vénus (Aphrodite), d'où le nom du film, Venus impériale.

Gina Lollobrigida intègre donc la liste des quelques actrices ayant eu l'ineffable honneur de personnifier la déesse de l'amour au cinéma…