Forum - Les Séquestrés d'Altona - Je vote De Sica et donc, du même coup...
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Forum : Les Séquestrés d'Altona

Sujet : Je vote De Sica et donc, du même coup...

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De Arca1943, le 29 juillet 2008 à 22:02

…je vote Sartre. Voilà qui est d'ailleurs bien curieux : la philosophie de Sartre ne m'impressionne guère (selon moi c'est du Heidegger mal digéré), ses romans alors là, n'en parlons pas (La Nausée, très réputé parmi les intellectuels, est un roman à thèse bavard et maladroit), sa politique me purge (négation des goulags, entre autres, au nom d'un socialisme enraciné dans les sables stériles de l'abstraction). Par contre, le théâtre de Sartre a de la gueule. Huis clos par exemple, c'est fort, ça se tient, c'est bien construit. On peut ne pas aimer, mais enfin là on sent qu'il a trouvé un filon. Il aurait dû s'y consacrer et laisser tomber le reste.

Reste à voir ce que vaut cette adaptation cinématographique. Maximilian Schell, Sophia Loren, Fredric March, Robert Wagner et Françoise Prévost défendent les principaux rôles, Cesare Zavattini et Abby Mann ont scénarisé. Allons-y voir.


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De Viator, le 26 mars 2017 à 16:48
Note du film : 4/6

Bonjour,

Il existe deux éditions dvd en Italie, dont celle-ci: https://www.amazon.it/I-Sequestrati-Di-Altona-EDITORIALE/dp/B019JIAHAG/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1490539639&sr=8-1&keywords=I+Sequestrati+di+Altona

Aux USA, le film est également ressorti en DVD chez Criterion voilà quelques années.

Manquent les sous-titres en français…


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De vincentp, le 9 février 2020 à 22:11
Note du film : 5/6


5,4/6. Les séquestrés d'Altona est une adaptation d'une pièce de Jean-Paul Sartre par Cesare Zavattini et Abby Mann. Le film est réalisé en noir et blanc par Vittorio de Sica en 1962, photographié par Roberto Gerardi (La grande guerre, Le chevalier de Maupin…), avec une musique de Nino Rota. Tout laisse à penser au départ que l'on a affaire à une oeuvre d'auteur austère, cérébrale, et difficile d'accès. On frôle effectivement un caractère hiératique, solennel, mais le talent des auteurs évite le piège tendu et aboutit à un résultat fort réussi, à la forme impeccable, accessible à un spectateur intéressé par un cinéma d'auteur exigeant. Il est question de l'Allemagne du début des années 1960, qui n'a pas tourné le dos définitivement à son passé nazi, à ses exactions, avec la coupable passivité de l'industrie allemande. La force du film est de poser un thème, des arguments, sans forcer le trait, et de présenter des personnages crédibles, au sein de situations relativement plausibles.

L'interprétation est le fait d'acteurs expérimentés (Sophia Loren, Fredric March, Maximilian Schell, Robert Wagner), très complémentaires, produisant des émotions. De Sica gère une une belle variété de plans classiques et efficaces (gros plans, plans d'ensemble,…) avec des mouvements de caméra rapides pour passer d'un personnage à l'autre. Le port industriel, ses docks et ses bars interlopes, la résidence cossue située au bord de l'eau, servent de toile de fond à l'intrigue, et apportent des variations visuelles bienvenues empêchant l'impression de tourner en rond, qui est souvent le fait d'adaptation théâtrales au cinéma. L'imaginaire du spectateur est sollicité par des séquences énigmatiques, et par la représentation d'un spectacle théâtral pendant sa phase de répétition et de projection publique. Au final, le temps passe vite pour une oeuvre qui est une source de réflexion intéressante sur la société et le sens de l'histoire, et qui mérite aujourd'hui une édition dvd.


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