Disponible René château vidéo !

Pour vous obliger de penser à moi,
D'y penser souvent, d'y penser encore,
Voici quelques fleurs, bien modeste envoi,
De très humbles fleurs qui viennent d'éclore,

Ce ne sont pas là de nobles bouquets,
Signés de la main de savants fleuristes,
Liés par des nœuds, de rubans coquets,
Bouquets précieux, chefs-d'œuvre d'artistes,

Ce sont d'humbles fleurs, presque fleurs des champs,
Mais ce sont des fleurs simples et sincères,
Des fleurs sans orgueil au libre penchant,
Des fleurs de poète, à deux sous, pas chères,

J'aurais mieux aimé de riches bijoux,
Que ce souvenir vraiment trop champêtre,
Bagues, bracelets, féminins joujoux,
J'aurais mieux aimé, vous aussi peut-être,

Mais du moins ces fleurs, ce modeste envoi,
Ces très humbles fleurs qui viennent d'éclore
Vous diront tout bas de penser à moi,
D'y penser souvent, d'y penser encore.

Volià qui doit rappeller bien des choses à certains d'entres vous, sur ce forum…

Cette romance de Paul Delmet, qui a délicieusement vieilli, n'en a pas pour autant perdu sa beauté. Sans vouloir être passéiste, on en fait plus des comme ça, c'est indéniable. Les paroles semblent pourtant si simples, mais ce n'est même plus à la portée des auteurs actuels. J'ignore comment elle est interprétée dans le film, mais à mon goût, la meilleure version a été enregistrée par Perval en 1909.

Dans ce film, Florian, Envoi de fleurs est interprétée de jolie façon ainsi d'ailleurs que La petiite église par un Tino Rossi un peu trop mielleux peut-être mais la chanson est si belle qu'il faudrait être le dernier des derniers pour la massacrer.

Pour ma part, ma version préférée est celle de Jean Lumière dans cet album

Aussi bien Envoi de fleurs que La petite église (Je sais une église au fond d'un hameau/Dont le fin clocher se mire dans l'eau/Dans l'eau pure d'une rivière…) me semblent d'une niaiserie sans bornes. Et si c'est chanté par le cotonneux Tino Rossi, à la voix de marshmallow à la violette de synthèse, je crains que ça ne soit insupportable à mes oreilles…

Mais il y a, à mes yeux, un petit chef-d'œuvre dans la courte vie (42 ans) de Paul Delmet : Les petits pavés, aussi cruels que sarcastiques…

Enfin ! J'écris ça sans avoir vu le film dont vous parlez…

Aussi bien Envoi de fleurs que La petite église (Je sais une église au fond d'un hameau/Dont le fin clocher se mire dans l'eau/Dans l'eau pure d'une rivière…) me semblent d'une niaiserie sans bornes.

Je reconnais bien là le rêveur, romanesque, sensible, sentimental Impétueux ! Et je demande à Florian d'apprécier le commentaire de cet homme chargé, nous dit on, de veiller sur nous . J'en frémis ! Et je demande également à tous les contributeurs de bonne volonté, encore sur ce forum, de huuuuuuuuuuuuer cet ancien gosse (très ancien) bercé trop près du mur ! Et je demande encore à Madame Impétueux, si elle subit les lignes de sont mari, de trouver ici l'expression de ma plus vive compassion..

Envoi de fleurs, une niaiserie ! Je serais morte hier, je n'aurais pas lu ça !!

Je sais une église au fond d'un hameau
Dont le fin clocher se mire dans l'eau
Dans l'eau pure d'une rivière.
Et souvent, lassé, quand tombe la nuit,
J'y viens à pas lents bien loin de tous bruits
Faire une prière.

Des volubilis en cachent l'entrée.
Il faut dans les fleurs faire une trouée
Pour venir prier en lieu saint.
Un calme imposant en saisit tout l'être
Avec le printemps un parfum pénètre,
Muguet et jasmin.

La petite église est simple. Un grand cierge
Brûle dans le soir au pied de la Vierge
Comme une étoile du printemps.
Mais Dieu doit aimer la petite église
Et venir souvent dans l'aube indécise
Bénir ses enfants.

Des oiseaux parfois bâtissent leur nid
Sur la croix de bronze où Jésus souffrit.
Le vieux curé les laisse faire.
Il dit que leur chant est l'hymne divin
Qui monte des chœurs en le clair matin
Vers Dieu notre Père.

Je sais une église au fond d'un hameau
Dont le fin clocher se mire dans l'eau
Dans l'eau pure d'une rivière.
Lorsque je suis las du monde et du bruit,
J'y vais à pas lents quand tombe la nuit
Faire une prière.

Je vous abandonne vos fleurs, mais concédez moi la chapelle. Cela dit, j'admets bien volontiers que ça vaut cent fois mieux que les textes haineux du rap, qui n'ont que viols, tournantes et haines en arrière-plan, ou les hilarantes prétentions du slam à être de la poésie…

Effectivement Impétueux, cette remarque de votre part m'a étonné. J'ai cru comprendre que vous n'appréciiez pas Tino Rossi (parfaitement concevable), ni Edith Piaf (d'un point de vue cinématographique, c'est possible), en maintenant Envoi de fleurs. Est-il indiscret de vous demander quels genres, quelles chansons ou quels interprètes peuvent se vanter d'être écoutés par vous ?

Pour les petits pavés, je vous rejoins sur le ton sarcastique de la chanson, mais elle est loin d'avoir ma préférence, je la trouve musicalement pauvre et ni Fred Gouin ni Mme Rollini n'ont pu en donner une version convenable.

A Gilou40: je connais le disque dont vous reproduisez la pochette, il fait partie d'une réédition en bloc entreprise par Pathé dans les 70's des grands titres et interprètes de la chanson française en double 33trs de Sablon à Ventura en passant par Joséphine Baker ou Hélian, il y ont tous eu droit. La version de Jean Lumière n'est pas mauvaise mais sa voix de ténor léger se rapproche trop de ce qu'on entendait au même moment par Guy Berry, Reda Caire ou le Chanteur sans Nom… Je veux dire que vocalement, il est dans le ton mais ne se démarque pas assez.

Mes goûts de chansons d'avant-guerre ? Mais avant tout Charles Trénet, bien sûr, mais aussi Joséphine Baker (la seule et remarquable illustration du pauvret Zouzou, de Marc Allégret), Marie Dubas, Fréhel, Damia, Mireille, Jacques Pills et André Tabet (voyez, si ce n'est fait, le délicieux Prends la route), ou l'étincelant Maurice Chevalier (ah ! la façon dont il détaille l'immortel Chapeau de Zozo dans Avec le sourire !).

Mais les chansons sentimentales ne sont pas trop mon truc…

Bon ; on digresse, on digresse !