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Sujet : La croix et la bannière...

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De stephchenu, le 16 juillet 2006 à 17:28
Note du film : 6/6

J'aimerais avoir ce film en dvd pour l'offrir à mon père qui l'a vu quand il était jeune.


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De Gilou40, le 24 septembre 2011 à 17:30
Note du film : 3/6

Je ne suis qu'un disciple du Christ. C'est à dire rien…

Pour qui s'intéresse à la vie d'Henri Dunant, ce film n'aura pas l'approbation générale comme ce fut le cas pour Monsieur Vincent, autre philanthrope que l'Histoire a glorifié avec raison. Et même si D'homme à hommes, tourné un an plus tard, présente quelques similitudes avec le chef-d'œuvre de Maurice Cloche, il ne fait que survoler de façon un peu grossière la vie du Suisse calviniste, faussement assimilé à la franc-maçonnerie, qui adoptera plus tard la nationalité française. Sans se montrer négligeant pour autant, Christian-Jaque s'emballe et fait défiler l'histoire et l'Histoire vitesse grand V.

Il est d'évidence que pour bien cerner l'action d'Henri Dunant, un film de trois heures n'aurait pas été de trop. Car dans cette œuvre de quatre-vingt dix minutes réglementaires, l'enfance d'Henri Dunant passe à l'as et c'est grand dommage. Les parents d'Henri Dunant, qui ont consacré toute leur vie aux pauvres et sans abris, ont très largement contribué au destin de leur fils. Bon sang ne saurait mentir et le jeune Dunant a senti très tôt couler en ses veines la révolte devant le sort des plus démunis. Et c'est le châtiment réservé aux bagnards de Toulon qui déclenchera l'engagement définitif du bouillonnant petit Henri. Or dans ce film, rien de tout cela. Dès le début, on retrouve l'homme de bien en Algérie où il s'occupe d'une société industrielle à Saint-Arnaud, puis très vite à Solférino où il espère rencontrer l'Empereur en personne. Solférino qui deviendra le piédestal d'Or de sa vocation. Devant l'horreur de cette guerre et du peu de cas que l'on fait des blessés, Henri Dunant écrira son fameux pamphlet Un souvenir de Solférino où il racontera comment il réussit à "débaucher" les prisonniers autrichiens, médecins ou chirurgiens de leur état, et à leurs faire accepter l'impensable : soigner leurs vainqueurs.

Et ici, par contre, le film stagne. Christian-Jaque insiste très lourdement sur les détails sordides. Il ballade sa caméra entre les lits et les blessures des soldats avec une ferveur dont on se serait bien passé. Il est évident que si l'on filme la guerre, elle doit être filmée jusqu'au bout. Avec ce qu'elle a de plus atroce. Mais à la légèreté du début de récit fait place un rigoureux qui n'apporte rien à l'histoire du grand homme. Et bien évidemment, d'autres aspects importants de la vie de Dunant vont en pâtir. Sa rencontre avec Elsa Kastner qui fera tant pour lui, face à ses conflits permanents avec Gustave Moynier, le juriste trop terre-à-terre. Ses mille et un combats entre les différentes institutions et les réalités économiques. Ses dettes, ses créances incessantes et ses créanciers retords qui ne le lâcheront pas jusqu'à sa mort, même auréolée du prix Nobel. Le peu d'argent qu'il possède sera envoyé, après sa mort, à différentes associations de sa Suisse chérie. Tout cet aspect de la vie d'Henri Dunant sera occulté par un très mauvais équilibrage du film.

Côté casting, que dire ? Que Pierre Fresnay aurait magnifié un rôle que Jean-Louis Barrault et son regard halluciné a rendu trop léger. On est quelques fois, au bord de l'opérette. Et qui plus est, il est le seul à ne pas "fonctionner" avec le film. Car on imagine sans peine que la douce Elsa Kastner avait sans aucun doute les traits et la douceur de la charmante Hélène Perdrière. Tout comme le fidèle et anxieux "Coquillet" devait avoir l'embonpoint et la faconde de notre Bernard Blier. Jean Debucourt est "Napoléon III" et c'est tout dire. Il est Impérial de nature ! Et tous sont excellents. Mais Barrault "n'est pas là". Il est ailleurs, on ne sait où. Il n'est pas concerné. Il l'est rarement, disons le. Mais peut-être a-t-il voulu faire ressortir la timidité maladive de cet homme. Timidité qui fut un éternel handicap pour ses différentes transactions auprès des autorités supérieures. Dunant n'a jamais été un "guerrier" et toute la littérature évoquant son nom le souligne. Je parlais de Pierre Fresnay que l'on ne peut s'empêcher de superposer à l'image du "tueur de boucher" de Drôle de drame, mais je crois aussi que Raimu aurait pu endosser ce rôle avec brio. D'autant que les toutes dernières images du film sont un véritable plagiat (images et paroles) du Colonel Chabert

Il n'est pas facile de raconter un destin aussi brillant que celui d'Henri Dunant. Lui ou un autre. Mais le cinéma se doit, à travers ses impératifs, de taper au plus près. Ce n'est en l'occurrence pas le cas. Et si ce film n'est en rien mauvais, il n'est qu'une ébauche, et donc imparfait…


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De Impétueux, le 24 septembre 2011 à 20:55

Le jour où Jean-Louis Barrault a eu du talent n'est jamais parvenu à mes yeux ; et ne parviendra jamais à mes oreilles, puisqu'il est mort et enterré.

Quelle drôle d'idée ont eu de nombreux metteurs en scène d'employer et exalté exaspérant !


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