Une vengeance diabolique, feutrée, calculée avec une intelligence rare. Le crime parfait, ça existe.
Bernard Rapp ne passe derrière la caméra qu'à bon escient. Et c'est la première fois. Amateur d'excellente littérature, il va décortiquer le bouquin de
Jean-Jacques Fiechter qui a quelque chose à dire. Et c'est du raffiné. Pas de précipitation, pas de grand n'importe quoi : Tout est calculé au plus juste. Déjà, le choix de
Terence Stamp,
glacial British qui va faire payer très cher à un
Daniel Mesguich prétentieux un vieux compte de trente ans d'âge. Où comment un éditeur va prouver, par mille manigances, que le livre qui vient de recevoir le prix Goncourt n'est que le plagiat d'un vieux bouquin édité dans les années passées. Ce qui est totalement faux, mais tout se fabrique, tout s'invente, tout se trame avec succès quand la vengeance ne veut pas s'endormir.. Et le machiavélisme est poussé à son paroxisme. Dans un calme étonnant. Même les silences ont du talent. Pas de
Tonton flingueur,
pas de
Parrain.
Juste un monsieur tout le monde déterminé et froid comme le serpent à sonnettes qui se souvient qu'on lui a marché sur la queue… Enorme !
Pas une fausse note, une distribution sans faille, des dialogues pointus, et une mise en scène même si de débutant, qui n'a pas à rougir. Un régal !