Annie Cordy quitte cette vallée de larmes où elle a plutôt apporté de la gaudriole et de la bonne humeur, à l'âge respectable de 92 ans. Je ne suis pas fort amateur (c'est une litote) de Tata Yoyo et de La bonne du curé.

Mais j'ai été étonné et même impressionné par la qualité de son jeu dans les quelques films qu'elle a tournés et où elle ne jouait pas une écervelée. Dans Le passager de la pluie de René Clément, dans Le chat de Pierre Granier-Deferre (où, défi supplémentaire, elle se confrontait à Jean Gabin et à Simone Signoret), elle tenait fièrement sa partie. Et il paraît qu'elle est une remarquable tête d'affiche dans Rue Haute d'André Ernotte que j'aimerais bien voir…

La vie passe. Impétueux

"Depuis 2019, plusieurs étudiants et enseignants de l'Université de Californie du Sud (USC) dénoncent l'exposition dédiée à John Wayne, créée en 2012." Cette exposition a depuis été fermée sous la pression de ces excités.

Il est reproché à Wayne des propos de type raciste ou équivalents. Sauf que malheureusement pour ses détracteurs, il s'avère que John Wayne est l'un des plus grands acteurs de tous les temps, et incarne via John Ford ou d'autres réalisateurs de talent une alliance de force de caractère et d'éléments plus friables, qui dépasse le simple cadre des Etats-Unis. Dans 2 000 ans, on parlera encore de John Wayne, partout sur la planète. Dans 5 ans, on aura oublié ces excités incultes qui tentent d'interférer avec l'avancée de la civilisation.vincentp

Diana Rigg qui vient de mourir n'était pas simplement l'interprète de la séduisante Emma Peel, partenaire de John Steed (Patrick Macnee) dans la deuxième série des si agréables Chapeau melon et bottes de cuir. Et ceci après Cathy Gale (Honor Blackman) et avant Tara King (Linda Thorson) qui la précédèrent et la suivirent mais ne l'égalèrent pas.

Elle avait été aussi la comtesse Teresa Tracy Di Vincenzo dans Au service secret de Sa Majesté de Peter Hunt, sixième opus de la suite des James Bond, et sans doute un des meilleurs de tous ; le film n'a qu'un défaut : ce n'est pas Sean Connery qui interprète le personnage, mais George Lazenby, qui ne démérita pas du tout, mais qui ne pouvait naturellement pas être comparé à la légende vivante.

Dans le film, Diana Rigg ne se contente pas d'être une des belles plantes qui surgissent à point nommé dans la dure existence de 007 : elle est la seule femme que Bond épousera. Manque de pot : à la fin du film, elle est assassinée par Irma Bunt (Ilse Steppat), âme damnée de l'affreux Blofeld (là Telly Savalas). Il n'est sans doute pas indifférent que la seule femme que Bond ait jamais aimé soit sans doute la plus talentueuse des actrices de tous les films de la série. Impétueux

On parle trop peu, ici ou ailleurs, des comédiens de doublage, ces acteurs de l'ombre dont les voix marquent pourtant l'inconscient collectif.

Roger Carel, dont nous avons appris le décès aujourd'hui, était sans doute le plus reconnu d'entre eux. Car s'il a eu de nombreux rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision, parmi lesquels on retiendra celui de l'inspecteur Guerchard dans la série Arsène Lupin, Carel était avant tout une voix. Et quelle voix !

LA voix de Kermit, Astérix, C3PO, Benny Hill, Winnie l'ourson, Alf, Maestro et de nombreux autres personnages qui ont marqué tous les enfants des années 1970-1980 et des décennies suivantes.

Il avait également doublé des acteurs de renom comme Peter Sellers, Jack Lemmon, Peter Ustinov et même Charles Chaplin.

Oui, Roger Carel était bel et bien un géant du doublage. Adieu l'artiste ! Verdun

C'est un immense acteur qui vient de nous quitter. Michael Lonsdale est décédé ce lundi 21 septembre à l’âge de 89 ans.

Michael Lonsdale était né à Paris en 1931 d’une mère française et d’un père britannique. D’abord attiré par la peinture puis le théâtre, Michael Lonsdale s’inscrit au début des années cinquante aux cours de théâtre de Tania Balachova.

Parallèlement au théâtre, il a mené une carrière au cinéma qui se signale par sa longévité (plus de 60 ans), son éclectisme -Duras y côtoie James Bond- et son caractère international car Lonsdale était aussi à l'aise dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière.

Pour ma part, je retiendrai de sa filmographie ses prestations dans La dénonciation, Les copains, La bourse et la vie, Les compagnons de la marguerite, La mariée était en noir, Baisers volés, Hibernatus, Les assassins de l'ordre, Le souffle au coeur, La vieille fille, Chacal, Le fantôme de la liberté, Les suspects, India song, Section spéciale, La traque, Bartleby, Monsieur Klein, L'imprécateur, Une sale histoire, Moonraker, Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz, Le nom de la rose, Les vestiges du jour, Nelly et Monsieur Arnaud, Munich et Les fantômes de Goya.

Et n'oublions pas le rôle – qui fait écho à sa foi chrétienne assumée – de frère Luc dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois qui lui vaut un césar en 2011. Le couronnement d'une carrière exemplaire. Verdun

On est surpris, en consultant la filmographie de Juliette Gréco qui est compilée sur Wikipédia de constater que la muse de Saint Germain des Prés a figuré dans une bonne trentaine de films. Il est vrai que, dans un bon nombre, elle interprétait son propre rôle, intervenant ici et là dans un music-hall ou un cabaret et chantant une des chansons qui lui ont valu renommée et révérence.

On peut aimer ou non cette voix assez sophistiquée qui détaillait assez bien des textes assez ambitieux, souvent écrits par ses compagnons de bamboche, Boris Vian ou Jean-Paul Sartre. On peut aussi s'amuser qu'un des titres qui lui ont valu beaucoup de succès, Un petit poisson, un petit oiseau soit repris, sur un mode narquois, par le travesti Katia (Christian Clavier) dans le délicieux Père Noël est une ordure.

En restant sur les rôles que Gréco a joué au cinéma, que dire ? Peu de choses ! On peut s'amuser à la voir apparaître dans Au royaume des cieux de Julien Duvivier en 1949 ; mais lorsqu'elle est en premier plan, dans Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville en 1953, elle tourne dans le film le plus raté de cet immense réalisateur. Mes souvenirs des Racines du ciel de John Huston en 1958 sont bien trop anciens pour que je les évoque…

Heureusement, il y a eu le formidable, grisant, haletant feuilleton télévisé Belphégor de Claude Barma en 1965 ; mais il est vrai que le récit était si magnifique et la distribution si pleine… Impétueux