Dans le paysage encore gaullien du début des années soixante-dix, Antoine Rossi (Jean Rochefort), directeur de la fiction sur une chaîne, est brusquement saisi par le démon de 20 h 35. Semant la zizanie dans le panier de crabes politico-audiovisuel, indifférent aux bruits de couloirs comme aux fureurs directoriales, il affirme, à coups d'images provocatrices, son indépendance à l'égard de ceux qui l'ont nommé et son parfait mépris des impératifs de la production. Première étape : le placard. Cage dorée (rémunérée) qu'il doit à ses liens amicaux avec le P.D.G. maison (Michel Bouquet) : l'O.A.S., la guerre d'Algérie. Sournoisement, l'indésirable réussira, néanmoins, à diffuser en plein journal du soir la reconstitution d'un meurtre, celui d'un ministre, officiellement camouflé en accident. Deuxième étape : la porte. Exil doré (encore) à l'étranger. Fin de sa carrière et début d'un autre film où Mitrani et son héros, pris cette fois du démon de l'image, embobinent leurs fantasmes jusqu'au délire.
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15/05/2014
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