"Influences" est effectivement intéressant pour le fan exhaustif de Pacino, car c'est un one man show absolu, avec ses hauts et ses bas, mais une succession de vignettes montrant le grand Al dans tous ses états. Vraiment tous ! L'acteur vieillit avec intelligence, assume ses rides, surjoue parfois l'hébétude et traîne son teint verdâtre et ses habits trop grands dans des décors presque abstraits. C'est une course du rat (comme la fin de "Carlito's way") et une descente aux enfers (comme "Insomnia") : on est sur le terrain de chasse favori de la star.

Oui, le sujet était porteur, mais le film n'a aucune envergure, aucun style, aucune rigueur (Téa Leoni trop vieille pour son rôle, Kim Basinger purement décorative), certaines pistes sont suggérées (l'homosexualité d'Eli) puis abandonnées, les seconds rôles n'ont aucune épaisse, même joué par d'excellents acteurs comme Richard Schiff ou Bill Nunn. Quant à Ryan O'Neal, il joue manifestement un rôle prévu pour Robert Redford (producteur du film), dont il n'a pas l'étoffe, même s'il est plutôt meilleur que de coutume.

C'est long, lent, sans colonne vertébrale, uniquement visible pour quelques instants "paciniens" : son discours dans les cuisines, sa fin solitaire.

Rien à voir avec ce film, à part Pacino, évidemment… Mais le téléfilm HBO "Angels in America" est-il annoncé en zone 1 ? Le grand Al y interprète l'ignoble Cohn (déjà incarné brillamment par James Woods dans "Citizen Cohn"), collaborateur de McCarthy et à ses côtés, on retrouve Meryl Streep et Emma Thompson. Pas mal, pour de la téloche !