Qui est vraiment Clint Eastwood ? L'énigmatique aventurier anonyme des westerns des années 1960 et 1970 ? Le vindicatif inspecteur Dirty Harry Callahan des cinq épisodes de la série initiée par Don Siegel, auteur de la célèbre réplique "Go ahead, make my day" reprise par le président Reagan en fonction ? Le maire végétarien de Carmel-by-the-Sea ? Ou le réalisateur d'une trentaine de films, parmi lesquels le très bon Mystic River, aujourd'hui tant apprécié par Hollywood ?
L'introduction de Douglas Keesey*, intitulée "Le mythe du macho", ne nous éclaire pas vraiment sur la personnalité de l'interprète de 'Blondie' dans Le Bon, la brute et le truand et de 'Bill' Munny d'Impitoyable. A défaut, la biographie photographique et trilingue de la collection "Movie Icons" dresse les différents portraits empruntés par le cinéaste jubilaire au cours de sa carrière débutée en toute discrétion dès 1955. La filmographie, articulée en quatre parties (l'apprentissage – le juste ton – action-réaction – la sérénité) souligne bien l'étonnante diversité de l'individu et sa surprenante trajectoire au cours de cette période.
Une chronologie, une filmographie et une bibliographie complètent ce plaisant ouvrage. AH

*professeur et auteur d'ouvrages sur le cinéma.
"Clint Eastwood" de Douglas Keesey et Paul Duncan (éd.), Taschen – 192 pages, 6,99€.